Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
«Le Crime de l’orient-express»
Le hasard du calendrier fait qu’un acteur peut se retrouver à l’affiche de deux films la même semaine. Comme Daisy Ridley, qui s’illustre aussi bien dans « Star Wars - Les Derniers Jedi », petit long métrage indépendant dont on ne parle que trop peu, et cette nouvelle adaptation du « Crime de l’orient-express », qui nous montre à quel point ses débuts dans la galaxie lointaine, très lointaine créée par George Lucas ont fait d’elle une star. Car la comédienne britannique est l’une des têtes de pont d’un casting cinq étoiles, où se croisent Penelope Cruz, Michelle Pfeiffer, Judi Dench ou Willem Dafoe. Sans oublier Johnny Depp qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire au vu de son goût prononcé pour les postiches et accents, ne joue pas le détective belge Hercule Poirot, mais la victime de l’histoire : Edward Ratchett, assassiné au beau milieu de la nuit à bord du célèbre Orient-express. Son auteur n’a bien évidemment pas pu fuir, ce qui fait que chacun des treize passagers est un suspect en puissance et que Poirot va devoir se creuser les méninges plus que de raison, dans cette relecture de l’un des plus célèbres romans d’agatha Christie. Moins de quarante-cinq ans après Sidney Lumet, Kenneth Branagh s’attaque lui aussi à ce classique, tout en s’offrant le rôle principal, mais peine à y apporter quelque chose de nouveau, malgré une scène d’ouverture qui rapproche sa version du détective du Sherlock Holmes de la récente série télévisée. Passée cette introduction, l’acteur et réalisateur ne parvient pas à nous captiver, que l’on connaisse ou non le dénouement, tant sa mise en scène relève plus de l’illustration que du dépoussiérage, un peu comme lorsqu’il a revisité le « Cendrillon » de Disney en prises de vues réelles. Son « Crime de l’orient-express » est donc amusant, respectueux et très beau sur le plan technique (décors, costumes…, pas de fausse note), ses interprètes posent joliment et Kenneth Branagh a sorti son plus bel accent pour aller avec une moustache de compétition. Ce qui n’est pas assez pour rendre le voyage aussi mouvementé qu’on ne l’espérait, même si les novices auront, au moins, la surprise en découvrant l’identité du coupable.