Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
La justice barre la route au projet d’écoport à Triel
Le tribunal administratif de Versailles a suivi les conclusions du rapporteur public en décidant d’annuler l’arrêté du préfet autorisant la construction d’un écoport à Triel-sur-seine - Carrières-sous-poissy.
L’audience du 7 décembre avait provoqué la joie des défenseurs de la marina du port Saint-louis de Carrières-souspoissy. Cette marina toujours en activité est depuis plusieurs années menacée de disparition du fait d’un projet d’écoport porté par Haropa Ports de Paris à Triel-sur-seine et Carrièressous-poissy, avec le soutien de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise.
Des associations, dont Rives de Seine environnement, les Amis de Triel ou l’association pour la protection et la tranquillité de l’environnement des rives de la Seine, avaient saisi le juge pour demander l’annulation du projet de port.
Deux mois pour faire appel
Jeudi dernier, le tribunal administratif de Versailles a rendu sa décision, et comme chacun pouvait s’y attendre, les juges ont choisi de suivre les conclusions du rapporteur public. Le tribunal prononce ainsi l’annulation de l’arrêté préfectoral du 18 juillet 2014 autorisant la création du port « industriel » dont la vocation officielle était de faire le lien avec le futur Écopôle de Carrières-sous-poissy et de « développer le transport fluvial en alternative à la route pour atteindre les objectifs du Grenelle de l’environnement ». Haropa s’engageait par ailleurs à aménager un port « en préservant l’environnement de la boucle de Chanteloup » et à « intégrer le facteur humain dans la conception du port ».
Les motifs retenus par les juges n’ont pas encore été communiqués. Haropa Ports de Paris a la possibilité de faire appel dans les deux mois. Ils n’ont pas donné suite à nos sollicitations.
« Cette pédagogie a été payante »
Du côté des associations opposées au projet au nom « pour défendre à la fois leur cadre de vie mais aussi une certaine vision du territoire au nom de l’intérêt général », on se réjouit. C’est le cas notamment de l’association Rives de Seine Nature Environnement présidée par Anthony Effroy. « Après les avis défavorables de l’autorité environnementale et du commissaire-enquêteur, les conclusions particulièrement sévères du rapporteur public lors de l’audience du 7 décembre dernier, c’est au tour du tribunal administratif de Versailles de sanctionner ce projet en annulant toutes les autorisations nécessaires à la réalisation de ce port industriel », se félicite Anthony Effroy.
Il ajoute : « Depuis des mois, voire des années, je m’efforce de faire connaître, aux élus locaux, les impacts négatifs en termes sanitaires et environnementaux. Cette pédagogie a été payante, puisque la commune de Villennes s’est fermement positionnée contre ce projet dès 2013, le maire de Triel, Joël Mancel, semble avoir un regard nouveau sur ce projet et a vraisemblablement pris conscience des dangers qu’il représentait pour les habitants et l’environnement. Enfin, la députée Michèle de Vaucouleurs a déjà sollicité une intervention du ministre, estimant que ce projet était « menaçant pour l’équilibre écologique des communes concernées et pour la santé des riverains ». »
Dans un communiqué, Eddie Aït, élu d’opposition de Carrières-sous-poissy, en appelle à la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise : « Il est désormais urgent de faire réaliser une étude d’impact suite à cette décision d’annulation et ce afin de mesurer les conséquences sur l’aménagement et la desserte de l’ecopôle situé à proximité immédiate. Je rappelle que l’écopôle Seine Aval est un quartier d’activités de 90 ha situé à Carrières-sous-poissy, dont la vocation première est de créer des emplois par l’accueil des entreprises de l’écoconstruction et des écoindustries. L’écopôle devait être connecté au futur écoport. »