Le Courrier des Yvelines (Saint-Germain-en-Laye)
Chez PSA, on parle embauches et départs
La direction du groupe PSA réunit les organisations syndicales, ce mercredi 17 janvier, pour leur proposer de signer un accord prévoyant 1 300 départs volontaires et 1 300 embauches en CDI.
Mardi 9 janvier, sur le site de PSA Poissy, la direction du groupe automobile réunissait les organisations syndicales pour leur présenter le contenu du Dispositif d’adéquation des emplois et des compétences (DAEC) pour l’année 2018 (il courra jusqu’au 31 janvier 2018). L’occasion de présenter ses engagements (lire encadré).
La direction propose d’appliquer les nouvelles mesures dites de ruptures conventionnelles collectives (jusqu’à présent, seules des ruptures conventionnelles individuelles existaient) du nouveau Code du travail. Elles permettent des départs volontaires, selon une procédure moins risquée pour l’entreprise et a priori moins contraignante que celle d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Toutefois, un accord majoritaire avec les syndicats est indispensable pour que ces mesures puissent être appliquées. C’est ce qui a fait défaut chez le groupe de prêt-à-porter Pimkie.
À PSA, il semble qu’une majorité puisse être trouvée. L’accord devrait être signé ce mercredi 17 janvier suivi d’un comité central d’entreprise extraordinaire ce vendredi.
Pour la direction, la négociation du 9 janvier a été l’occasion de partager le bilan du DAEC 2017 et « d’acter que le groupe PSA a tenu tous les engagements pris auprès des organisations syndicales ». Et de lister : « Plus de 1 200 recrutements en contrat à durée indéterminée, dont 200 en production ; environ 2 500 jeunes accueillis en stage ou en alternance, 54 % des recrutements sur des postes juniors étant pourvus par ces jeunes, formés dans le groupe ; plus de 6 000 mobilités internes ; plus de 1 400 parcours de reconversions internes pour se former à un nouveau métier au sein de l’entreprise et 1 500 salariés qui ont opté pour un accompagnement vers la création d’entreprise, pour un congé de reclassement ou d’autres parcours externes sécurisés. »
FO favorable, la CGT pas d’accord
Du côté de Force ouvrière, syndicat majoritaire sur le site de Poissy, « il n’y a pas de raisons de ne pas signer cet accord ». Brahim Aït-athmane, délégué syndical FO à Poissy, estime qu’il n’y a pas grand changement par rapport à ce qui était en place jusqu’à présent. « La clause de mobilité a été un peu chamboulée par le décret d’application concernant les Ruptures conventionnelles collectives (RCC), mais pour le reste, les autres mesures du Dispositif d’adéquation des emplois et des compétences restent en place. Il n’est question que de départs volontaires, avec des compensations financières non négligeables et des embauches en contrepartie. Il faut qu’on en parle avec nos équipes, mais je ne vois pas de raison, en l’état actuel, de s’opposer à cet accord. »
Pour la CGT, il est hors de question de signer l’accord avec la direction. « Pour la première fois, la direction a refusé de donner la liste détaillée, site par site, des suppressions et des promesses d’emplois, explique Jean-pierre Mercier, délégué syndical central CGT. Cette liste ne nous sera communiquée que le 19 janvier lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire. Cela signifie que la direction propose aux syndicats de signer un accord sur un plan de suppression d’emplois sans que personne ne sache rien. Sur qui tout cela va-t-il tomber ? Quelles catégories professionnelles seront touchées ? C’est révélateur d’un manque de transparence manifeste ! »
De toute façon, même si ces informations étaient communiquées, la CGT annonce qu’elle ne signera aucun accord : « Nous n’acceptons pas de plan de suppression d’emplois, affirme Jean-pierre Mercier. Au contraire, nous réclamons un plan massif d’embauche en CDI des intérimaires. Au niveau du groupe ils sont entre 8 000 et 10 000 dont 700 à Poissy. » Il ajoute : « Toutes les usines tournent en surrégime, on travaille le samedi et les jours fériés et à partir du 5 mars, nous allons même travailler sur le temps de pause avec un allongement quotidien de vingt minutes. »