La Coop d’Herbauges affiche « une bonne performance économique »
« Nous pouvons dire aujourd’hui que nous retrouvons certains fondamentaux » , a affirmé le président Guillaume Voineau, lors de l’assemblée générale de la société coopérative agricole (SCA) Herbauges. « Le bon résultat de la coopérative est dû au bon résultat de l’activité végétale, mais restons vigilants, car dans notre région, les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. »
Laurent Pascreau, le nouveau directeur, confirme « une bonne performance économique » sur l’exercice 20222023. La Coop d’Herbauges affiche un chiffre d’affaires de 92 millions d’euros, le plus haut jamais atteint avec 24 % d’augmentation, « propulsé par l’inflation que nous estimons à 16-17 % sur une grande partie de nos matières premières » , précise le successeur de Jean-Michel Bréchet qui évoque « un alignement des planètes sur un bon nombre de contrats » .
Une cinquantaine d’adhérents ont aussi rejoint la Coop, ce qui représente une croissance de 7 % sur le chiffre d’affaires.
Les marchés des céréales sont revenus à des niveaux que les agriculteurs ont déjà connus. « Pendant le Covid, les agriculteurs étaient les sauveurs, et maintenant que l’on retrouve des prix rémunérateurs, il faudrait baisser nos prix pour redonner du pouvoir d’achat aux consommateurs ! » , déplore le président.
Le résultat de l’exercice progresse de 10 % et s’élève à 1 633 000 €, « majoritairement porté par la hausse des volumes » . Et les capitaux propres continuent de gonfler malgré la distribution de 2 % du résultat en remise et ils s’établissent à près de 12,6 millions d’euros.
Un lait mieux rémunéré
La Coop a effectué un important travail de négociations dans le cadre de la loi Egalim 2. En moyenne, sur 2023, le prix du lait conventionnel a été acheté à l’agriculteur 451 € les 1 000 litres. Il y a seulement deux ans, en 2021, il n’était qu’à 343 €...
« Aujourd’hui, la totalité de notre lait livré est indexée à nos coûts de production,
savoure Guillaume Voineau.
Notre priorité quotidienne est de mettre du lait en marché rémunérateur pour nos producteurs. Nous avons pris l’engagement d’accompagner les laiteries dans leur croissance à la condition que nous donnons un sens à ce que l’on fait. » Il y a notamment une forte demande en appellation d’origine protégée (AOP) pour le beurre CharentesPoitou. Pas moins de 17 millions de litres en 2023.
Si elle est en baisse de 5,76 % sur le dernier exercice en raison de l’arrêt de producteurs et d’un fourrage moins lactogène, la collecte de lait en conventionnel est de 58 millions de litres. La Coop vient de recruter une douzaine d’éleveurs pour accroître le volume de lait de 15 à 20 millions de litres en 2024.
La situation pour le lait biologique est plus compliquée. Face à une baisse de la demande, la production a chuté de 13 %, soit un million de litres, pour arriver à 6,3 millions. « Nous ne lâcherons rien, lâche le président de la Coop. On ne peut pas dire à un agriculteur de se convertir en bio parce qu’il y a un marché et, du jour au lendemain, arrêter de produire du bio parce qu’il y a moins de demandes. La production laitière n’est pas un robinet que l’on ouvre et que l’on ferme. »
« Investir dans du personnel »
Jouant « la carte de la prudence » , le programme d’investissement a été réduit à 500 000 € cette année. Des travaux ont malgré tout été lancés au sein de l’usine d’aliment et des véhicules et camions ont été achetés.
Pour 2024, plusieurs projets seront réalisés : bâtiments de stockages, aménagement de la parcelle pour de futures constructions. « L’activité de notre coopérative ne diminue pas, résume Guillaume Voineau. Nous devons donner de l’espace afin de donner de la fluidité dans la circulation au coeur du site. Nous devons également investir dans du personnel pour accompagner notre développement. »
La SCA Herbauges compte actuellement 46 salariés dans son effectif pour un périmètre d’action qui comprend la LoireAtlantique, la partie ouest du Maine-et-Loire et le nord de la Vendée.