Le Courrier Vendéen

L’ouvrier avait chuté, NORD-OUEST VENDÉE. sursis requis pour le chef d’entreprise

Premier accident, mais…

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Grimpé sur un escabeau pour faire des joints surun plafond, l’ouvrier s’était lourdement blessé en chutant en arrière. Les conditions de travail sont en cause.

Les investigat­ions ont été longues puisque les faits examinés au tribunal correction­nel jeudi dernier remontent au 19 juin 2013. C’est un chef d’entreprise du Nord ouest Vendée qui est à la barre, un homme qui a repris et créé des entreprise­s de BTP, quatre au total. Pas moins de 85 salariés y travaillen­t.

En ce printemps 2013, des travaux de rénovation de la maison de retraite de Bouin vont bon train. Il y a un peu de retard sur le planning. Un ouvrier, âgé d’une cinquantai­ne d’années, a en charge la pose de joints sur un plafond. La pièce est encombrée par divers matériaux d’une autre entreprise. Les plaques de placo au sol ne peuvent être déplacées. L’ouvrier, ne pouvant utiliser un échaffauda­ge mobile, se voit contraint d’utiliser un escabeau posé sur les plaques. C’est la chute, avec des graves conséquenc­es, principale­ment à un bras. L’homme sera hospitalis­é : « Opération, pose de broches, avec un long arrêt de travail et finalement ne pouvant reprendre son activité, il devra quitter l’entreprise par licencieme­nt. Il ne travaille toujours pas aujourd’hui, en incapacité de travail à 15% », note la présidente.

Malgré tout, il ne dépose pas plainte. L’inspection du travail ne l’entendra pas de cette oreille. Le chef d’entreprise est convoqué devant les juges pour blessures involontai­res et défaut d’équipement­s pour travaux en hauteur ne préservant pas la sécurité d’un travailleu­r.

Le chef d’entreprise affirme que, « outre la sensibilis­ation des salariés à la sécurité, les chefs de chantiers font des stages réguliers ». Quant au matériel, « toutes les équipes ont à leur dispositio­n les outils nécessaire­s comme des échaffauda­ges en cas de travail en hauteur ».

Mais la partie civile insiste sur le fait que « depuis plusieurs années, en aval de l’accident, différente­s inspection­s qui avaient eu lieu au sein de l’entreprise avaient pointé du doigt les conditions de sécurité. D’autres alertes ont aussi été données après ». Une constatati­on également notée par le tribunal, mais, certes, jamais d’accident n’a été enregistré.

Une situation reprise par le ministère public : « Nul n’est censé ignorer la loi notamment en matière de sécurité, d’autant plus quand on est chef d’une entrprise de près de 90 salariés. Et dans le cas présent, utiliser un escabeau n’est pas adapté à ce travail en hauteur. Les alertes ne semblent pas avoir été entendues ».

Conseil du prévenu, Me Pascal Tessier constate et précise : « Jamais d’accident dans les entreprise­s de mon client. Sur un chantier, on ne déplace pas les matériaux des autres. Il y avait une impossibil­ité technique d’utiliser une plate-forme ». L’avocat plaide la relaxe.

Les réquisitio­ns sont doubles. En sa qualité de personne physique, il est requis à l’encontre du prévenu un an d’emprisonne­ment avec sursis et une amende de 500 euros. En sa qualité de personne morale au nom de l’entreprise, une amende de 4000 euros.

Le délibéré sera rendu le 28 septembre. Y. B.

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