Didier Le Bornec fait des bulles avec le commissaire San Pellegrino
BANDE-DESSINÉE.
Le dessinateur et scénariste challandais Didier Le Bornec est de retour avec un nouveau personnage : le commissaire San Pellegrino. Il peut être découvert sur son site, ou plutôt son « magazine électronique » qui héberge déjà ses autres truculents personnages.
On y trouve aussi Porcelaine, cette cochonne qui sera mangée par les fermiers si elle dépasse les 100kg. Le site de Didier est également le repaire des Choses de la Vie, ces objets du quotidien doués de parole, et d’un sens de l’humour certain. L’originalité de cette série est de reposer non plus sur des dessins, mais sur des photos (on parle de photostrips).
Le trait de Didier rappelle avec nostalgie les meilleurs moments des journaux Disney (Picsou Magazine, Le Journal de Mickey… avec qui il a collaboré pendant 23 ans) ou de Pif Gadget. Mais derrière cet aspect naïf se cache un propos plus critique, plus acide, plus adulte. Porcelaine lutte contre la dictature de la ligne idéale, Michel et Véronique dénonçent la société de consommation et ses dérives…
Un cochon, des tasses, des théières ou des pommes de terre… Et maintenant, un inspecteur de police !
Ça gaze, commissaire ?
Pour Didier, San Pellegrino est le personnage le plus abouti, « le plus personnel, celui que j’ai vraiment envie de développer ». Le personnage est né l’automne dernier, d’une envie commune de création, avec le dessinateur breton Bibeur LU (alias Pascal Doublet, qui a notamment collaboré avec Fluide Glacial, ou a réalisé un album avec Pierre Palmade). « Pascal m’a appelé car il voulait créer quelque chose de nouveau, dans un monde nouveau, avec ses nouvelles technologies, mobiles et internet. De mon coté, j’avais cette même envie ».
Pour se détendre, Didier s’était alors replongé dans San Antonio. Le déclic : son personnage sera donc un enquêteur, un policier plus précisément. Son nom ? « Il m’a été inspiré par une bouteille d’eau gazeuse qui trainait sur mon bureau ». Quand la plupart des inspecteurs de BD, dopés aux séries américaines, auraient tendance à sortir les gros flingues, les jurons et les lunettes de soleil des années 80, ce n’est pas le cas de San Pellegrino. Son arme fatale, c’est… Sa timidité.
Didier ne sait que trop bien par quelles galères peut passer ce personnage presque autobiographique. « Cela ne doit pas être facile d’être policier, lorsque l’on est un hyper-timide. Ce héros devra trouver des astuces pour mener à bien ses enquêtes, car souvent, il n’ose pas interroger les gens, ou se servir de son autorité. San Pellegrino est le parfait opposé de San Antonio. ». Il en résulte un personnage à la fois attachant et crédible. « Des lecteurs m’ont dit « c’est dingue, le personnage existe vraiment ».
Didier scénarise, imagine les gags, réalise des storyboards… De son coté, Bibeur LU a donné une apparence au commissaire. Et c’est lui aujourd’hui qui dessine ses micro-aventures (des gags qui tiennent en quelques vignettes). « Une dizaine de planches sont disponibles pour l’instant. Mais nous avons sous le coude une trentaine d’idées de gags. Si un éditeur nous le demande, nous sommes en mesure de réaliser un album rapidement. Nous pouvons aussi réalise une seule histoire, plutôt qu’une série de gags : Bibeur LU tient le personnage, et les idées viennent facilement».
Recherche éditeur
Car le duo d’auteurs recherche désormais activement un éditeur. Si quelques planches sont lisibles gratuitement sur l’e-magazine (magazine électronique, sur Internet) Porcelaine, Didier et Bibeur LU rêvent aujourd’hui de publier un album physique de San Pellegrino. Une BD que les fans pourront garder précieusement, au beau milieu de leurs albums. « Il est possible de nous joindre via le formulaire de contact, sur le site ».
Franck Fischbach
■ A retrouver sur http:// juliette-presse.fr/Porcelaine/