L’exonération pour AIDE AUX NOUVEAUX MÉDECINS. l’installation fait débat
« Une mesure avant tout symbolique »
Les questions financières ont occupé une bonne partie du dernier conseil communautaire. Des délibérations qui tournaient essentiellement autour de l’exonération de cotisations foncières, pour de nombreuses catégories d’entreprises. Celles en direction des établissements de vente de livres neufs, des entreprises de spectacles cinématographiques, et en faveur du développement régional, n’ont pas suscité de débat, à l’exception toutefois de quelques absentions.
Par contre, il en a été autrement à propos de celle en faveur des médecins et auxiliaires médicaux.
Incitation financière
Comme pour les autres exonérations, il s’agissait ici de réinstaurer une exonération qui allait devenir caduque en janvier prochain, suite à la fusion : en 2006, le conseil communautaire de la communauté de communes du Pays de Challans avait ainsi décidé d’exonérer de taxe professionnelle, les médecins et auxiliaires médicaux pour une durée de deux ans. La communauté de communes du Pays de Palluau les exonérait également, depuis 2004. Par contre, le Pays de Gois avait fait le choix de ne pas proposer cette aide.
À quelque mois de l’échéance, Challans Gois Communauté devait donc décider si elle reconduisait cette exonération, jugée indispensable, notamment par le président, Serge Rondeau : « Les communes du territoire ont encore aujourd’hui des difficultés pour conserver des professionnels de santé en nombre suffisant. Il faut continuer à faciliter leur installation. » Il a donc été proposé d’exonérer de contribution foncière des entreprises, les médecins et les auxiliaires médicaux. Et ce, pendant deux ans, à compter de l’année suivant celle de leur établissement.
Une aide conséquente, selon l’élu communautaire de Beauvoir-sur-Mer, Denis Tessons, qui s’interroge sur son efficacité : « Sur deux ans, est-ce que cela fait vraiment la différence ? Surtout, elle peut avoir du mal à être accepté auprès de nos concitoyens au Smic. Ils auront du mal à comprendre que leur argent va aller à des professions qui gagnent bien leur vie. »
Serge Rondeau a alors rappelé que « l’on ne pouvait pas faire l’économie de cette aide à l’installation, vu la situation tendue. Sinon, des médecins préféreront aller dans une autre intercommunalité. À Challans, nous faisons aussi un effort sur le prix des loyers. Mais ce n’est pas seulement une histoire d’argent. C’est une mesure avant tout symbolique, un encouragement. »
Jean-Yves Gagneux, le maire de Bouin, a renchéri, en indiquant que certaines communes allaient même plus loin : « Elles proposent 15 000 euros de prime à l’installation, jusqu’à deux ans de loyer gratuits, et un cabinet tout équipé. »
L’exonération a finalement été approuvée, avec un vote contre et deux abstentions.
Stéphane Bauza