Eau : la fin des pénuries ?
Le Nord-ouest Vendée toujours exposé
Un million de m3 d’eau supplémentaire pour le barrage d’Apremont, soit mille millions de litres de plus : une annonce bienvenue, surtout après la période estivale, et ses inévitables pics de consommation. Il faut se souvenir aussi du début de l’année qui a vu la Vendée souffrir d’un manque inhabituel d’eau. Puis d’un printemps critique avec des retenues aux niveaux extrêmement bas.
Cette situation, aussi exceptionnelle soit-elle, n’est malheureusement que le reflet du cas bien particulier qu’est notre département en matière d’alimentation en eau potable (voir par ailleurs). Mais toutes les retenues ne sont pas logées à la même enseigne : les barrages, qui alimentent les habitants du quart Nord-ouest de la Vendée, celui du Jaunay, à Landevieille, et celui d’Apremont, accusent régulièrement un déficit hydrologique inquiétant, faisant craindre des risques de pénuries.
Solution moins coûteuse
C’est pourquoi, Vendée Eau, le syndicat d’alimentation en eau potable, multiplie les initiatives pour s’en prémunir. Après avoir l’avoir relié aux retenues de Mervent et de l’Angle-Guignard (voir ci)-contre, le barrage d’Apremont va être raccordé, d’ici la fin octobre, à l’ancienne carrière de la Tranquilité, située à Saint-Christophe de Ligneron : « C’était précisément une sablière, qui était exploitée par l’entreprise Palvadeau. Puisqu’elle était arrivée en fin d’exploitation, Vendée Eau l’a rachetée, fin 2015, pour 1,2 million d’euros », précise Auguste Guillet, le président du Syndicat de la Haute Vallée de La Vie, qui s’occupe du barrage et de l’usine de production d’Apremont.
S’étendant sur 30 hectares, avec une profondeur moyenne de 4 m, cette carrière aura une capacité de stockage d’eau d’un peu plus d’un million de m3. Un apport devenu indispensable, et qui plus est dans les années à venir, avec l’accroissement inévitable de la population vendéenne.
En plus, cette solution est beaucoup moins coûteuse que le recours à une usine de dessalement, un temps envisagée par Vendée Eau : « C’est également une technologie très énergivore. Avec cette carrière, puis d’autres dans un avenir proche, l’alimentation en eau potable du Nord-ouest Vendée est plus sécurisée », assure Auguste Guillet.
Vases communicants dans les deux sens
Les travaux de raccordement du barrage d’Apremont à l’ancienne carrière de Saint-Christophe du Ligneron ont débuté début juillet et devraient être terminés fin octobre : « Huit kilomètres de canalisations sont en cours d’installation. Elles partent du point le plus bas de la carrière, pour atteindre l’usine de production d’eau potable, près du barrage. » Des travaux dont le montant s’élève à 2,6 millions d’euros.
Une fois, les canalisations enfouies dans le sous-sol, il ne restera alors plus qu’à installer la station de pompage. L’eau de la carrière pourra alors être acheminée vers le barrage, pour pallier d’éventuelles chutes de niveau d’eau, surtout l’été. En sens inverse, l’hiver notamment, de l’eau du barrage sera expédiée vers l’ancienne carrière, en prévision des périodes de « vaches maigres »
Avec ce nouvel outil, la retenue d’Apremont semble désormais parée à faire face aux futures pénuries d’eau.