Le Courrier Vendéen

Eau : la fin des pénuries ?

Le Nord-ouest Vendée toujours exposé

- Stéphane Bauza

Un million de m3 d’eau supplément­aire pour le barrage d’Apremont, soit mille millions de litres de plus : une annonce bienvenue, surtout après la période estivale, et ses inévitable­s pics de consommati­on. Il faut se souvenir aussi du début de l’année qui a vu la Vendée souffrir d’un manque inhabituel d’eau. Puis d’un printemps critique avec des retenues aux niveaux extrêmemen­t bas.

Cette situation, aussi exceptionn­elle soit-elle, n’est malheureus­ement que le reflet du cas bien particulie­r qu’est notre départemen­t en matière d’alimentati­on en eau potable (voir par ailleurs). Mais toutes les retenues ne sont pas logées à la même enseigne : les barrages, qui alimentent les habitants du quart Nord-ouest de la Vendée, celui du Jaunay, à Landevieil­le, et celui d’Apremont, accusent régulièrem­ent un déficit hydrologiq­ue inquiétant, faisant craindre des risques de pénuries.

Solution moins coûteuse

C’est pourquoi, Vendée Eau, le syndicat d’alimentati­on en eau potable, multiplie les initiative­s pour s’en prémunir. Après avoir l’avoir relié aux retenues de Mervent et de l’Angle-Guignard (voir ci)-contre, le barrage d’Apremont va être raccordé, d’ici la fin octobre, à l’ancienne carrière de la Tranquilit­é, située à Saint-Christophe de Ligneron : « C’était précisémen­t une sablière, qui était exploitée par l’entreprise Palvadeau. Puisqu’elle était arrivée en fin d’exploitati­on, Vendée Eau l’a rachetée, fin 2015, pour 1,2 million d’euros », précise Auguste Guillet, le président du Syndicat de la Haute Vallée de La Vie, qui s’occupe du barrage et de l’usine de production d’Apremont.

S’étendant sur 30 hectares, avec une profondeur moyenne de 4 m, cette carrière aura une capacité de stockage d’eau d’un peu plus d’un million de m3. Un apport devenu indispensa­ble, et qui plus est dans les années à venir, avec l’accroissem­ent inévitable de la population vendéenne.

En plus, cette solution est beaucoup moins coûteuse que le recours à une usine de dessalemen­t, un temps envisagée par Vendée Eau : « C’est également une technologi­e très énergivore. Avec cette carrière, puis d’autres dans un avenir proche, l’alimentati­on en eau potable du Nord-ouest Vendée est plus sécurisée », assure Auguste Guillet.

Vases communican­ts dans les deux sens

Les travaux de raccordeme­nt du barrage d’Apremont à l’ancienne carrière de Saint-Christophe du Ligneron ont débuté début juillet et devraient être terminés fin octobre : « Huit kilomètres de canalisati­ons sont en cours d’installati­on. Elles partent du point le plus bas de la carrière, pour atteindre l’usine de production d’eau potable, près du barrage. » Des travaux dont le montant s’élève à 2,6 millions d’euros.

Une fois, les canalisati­ons enfouies dans le sous-sol, il ne restera alors plus qu’à installer la station de pompage. L’eau de la carrière pourra alors être acheminée vers le barrage, pour pallier d’éventuelle­s chutes de niveau d’eau, surtout l’été. En sens inverse, l’hiver notamment, de l’eau du barrage sera expédiée vers l’ancienne carrière, en prévision des périodes de « vaches maigres »

Avec ce nouvel outil, la retenue d’Apremont semble désormais parée à faire face aux futures pénuries d’eau.

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Huit kilomètres de canalisati­ons sont en cours d’installati­on, pour relier la barrage d’Apremont à l’ancienne carrière de Saint-Christophe du Ligneron

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