Energy Observer, le bateau du futur, a fait escale à l’Île d’Yeu
ENVIRONNEMENT. Le 19 septembre, Energy Observer, le seul bateau au monde propulsé à l’hydrogène et énergétiquement autonome, faisait escale à l’Île d’Yeu. Une visite symbolique pour une commune, qui teste elle aussi un véhicule à hydrogène.
Ancien catamaran de course (construit en 1983 et skippé notamment par Mike Birch et Peter Blake), Energy Observer a été transformé pour devenir en 2017 le premier navire au monde énergétiquement autonome.
Il est propulsé uniquement grâce à l’hydrogène et à d’autres énergies renouvelables.
Il ne génère ni gaz à effet de serre, ni particules fines.
A la pointe de la technologie
L’hydrogène est produit à partir de l’eau de mer, puis stocké pour une utilisation ultérieure. Energy Observer dispose à cet effet d’un désalinisateur d’eau de mer, d’un électrolyseur (pour la décomposition des molécules d’eau), de deux moteurs électriques à haut rendement (jouant alternativement le rôle de propulseur pour le bateau ou d’hydrogénérateur), d’un compresseur d’hydrogène, de batteries et réservoirs pour le stockage (à court et long terme) et d’une pile à combustible (pour générer de l’énergie à partir de l’hydrogène stocké).
Pour assurer son autonomie énergétique, cet immense navire de 30,5 m x 12,8 m est également équipé de 130 m² de panneaux photovoltaïques alliant 3 technologies différentes, ainsi que de 2 éoliennes à axe vertical (destinées à produire de l’électricité) et d’une voile de kite (destinée à augmenter la vitesse du bateau, à diminuer la dépense énergétique des moteurs et à convertir ces derniers en hydrogénérateurs).
Une odyssée de six ans
Mais la mission d’Energy Observer ne consiste pas seulement à tester les performances d’une technologie à base d’hydrogène. Les porteurs du projet Victorien Erussard et Jérôme Delafosse se sont également fixé pour objectif de « mettre en avant ce modèle comme alternative aux énergies fossiles, de démontrer que l’autonomie énergétique est possible et enfin de permettre aux données collectées d’être exploitées pour d’autres usages que le déplacement d’un bateau ».
Durant six ans, Energy Observer fera le tour du monde à la recherche de solutions innovantes pour l’environnement. 50 pays et 101 escales sont prévus, afin de rencontrer « tous ceux qui dessinent aujourd’hui le monde de demain, pour prouver qu’un monde plus propre est possible ». En route pour Bordeaux, le 19 septembre Energy Observer a fait escale à l’Île d’Yeu, où l’équipage a été accueilli par le maire Bruno Noury ravi de cette visite « qui a du sens pour une île qui oeuvre dans le sens de la transition énergétique ». Les services techniques de la commune testent actuellement l’utilisation d’un véhicule à hydrogène « zéro émission ».