L’empreinte des chaussures du maçon
Les fouilles archéologiques ont mobilisé des étudiants des facultés de Nantes et de Rennes, et des spécialistes. Parmi eux, un géomorphologue. « Il étudie les sols, pour distinguer ce qui, dans l’assèchement du marais, est la part de la sédimentation naturelle et ce qui dépend de l’apport anthropique », explique Sébastien Thébaud, autrement dit, de l’homme.
À l’aide d’une pelle mécanique, les équipes ont creusé dans l’argile des fenêtres de sondage, sur une surface de près de 500 m2.
Première découverte : « Un bassin d’environ deux mètres de côté pour une profondeur de 30 cm, mais qui devrait l’être beaucoup plus à l’époque, pour le stockage de l’eau. Son fond a été étanchéifié, à l’aide d’un mortier de tuileau. On distingue encore l’empreinte laissée par les chaussures cloutées du maçon. » L’abreuvoir qui devait être curé en 2011 est situé exactement à la verticale de ce bassin.
Céramique et ossements d’animaux
D’autres fenêtres ont montré que ce bassin n’était pas isolé mais qu’il s’inscrivait dans un bâtiment plus vaste. « On a découvert un mur d’une cinquantaine de mètres, dont il ne reste par endroits que l’empreinte. » Ici, des morceaux de tuiles, de céramiques, de coquillages. Là, des ossements d’animaux. Plus loin, du charbon, qui laisse penser à l’emplacement d’un foyer domestique. « Il sera analysé pour savoir de quel bois il était constitué. Les sédiments seront tamisés. On recherche tous les indices. »
Chaque objet arraché à la terre est délicatement nettoyé au pinceau, étiqueté, catalogué, pour être plus tard exposé au Daviaud. « On a fait des relevés à l’échelle, et pris des photos à l’aide d’un cerf-volant. » Le rapport de fouilles sera soumis à la Drac, en 2018, en vue, peutêtre, de constituer un dossier pour demander de nouveaux sondages.
Car les premières fenêtres ont révélé tous leurs secrets. Elles ont été refermées par un géotextile, puis recouvertes de terre.
« Pour aller plus loin dans notre étude, il faudrait pouvoir élargir le périmètre », avec la difficulté d’être sur un site naturel protégé, où les contraintes sont nombreuses.