Le Courrier Vendéen

Les terrains s’arrachent

Le rythme de création de lotissemen­ts est suffisant actuelleme­nt à l’intérieur des terres. Sur la côte, le marché des terrains à bâtir est plus tendu.

- Magali Dupont

« Tous les feux au vert »

907.000 transactio­ns : des volumes records. « En mai 2017, le nombre de transactio­ns réalisées au cours des douze derniers mois a atteint un niveau historique, dépassant ainsi nettement le volume cumulé un an plus tôt (824.000 en mai 2016) », observent les notaires de France, dans leur note de conjonctur­e immobilièr­e parue en juillet.

« Le marché a été très dur consécutiv­ement à l’applicatio­n de la norme RT 2012 », rappelle Julien Menuet, directeur de l’agence L’Adresse de Challans. Sur-isoler, traiter les ponts thermiques… pour réduire la facture énergétiqu­e, engendre un surcoût lors de la constructi­on d’un bâtiment.

Puis, « le marché a dû s’adapter. Ces deux-trois dernières années, les ventes de terrains à bâtir ont été multipliée­s par cinq », car « tous les feux étaient au vert. Le contexte est national. »

Tout d’abord, le prêt à taux zéro a été maintenu pour les primo-accédants aux revenus moyens et modestes, pour les aider à financer aussi bien leur maison que le terrain sur lequel elle va être construite. Ensuite, la réduction d’impôt offerte par la loi Pinel, dispositif du gouverneme­nt en vue de stimuler la constructi­on de logements neufs dans des zones où la demande locative est supérieure à l’offre. Enfin, le taux d’intérêt des crédits immobilier­s, historique­ment bas.

Pas de pénurie de terrains à Challans…

À Challans, cette hausse spectacula­ire des demandes de terrains à bâtir, qui s’est accompagné­e d’une hausse limitée des prix de 1 à 2 %, a été « plutôt bien absorbée car beaucoup de zones, ouvertes ces dernières années, n’avaient pas été consommées », principale­ment à proximité des routes de Saint-Jean de Monts, Soullans et Les Sables d’Olonne, qui sont recherchés parce que situés en direction du littoral.

Dans le lotissemen­t du Clos de la Raffinière, les acquisitio­ns varient de 63.000 € (603 m2, actes en mains) à 73.150 € (769 m2), soit autour de 87 €/ m2. Au lotissemen­t du Plateau, des ventes ont été signées entre 62.400 € (525 m2) et 75.800 € (726 m2), soit de 93 € à 99 €/m2.

Dans les communes autour, la situation est complexe, sauf à Soullans qui bénéficie de la proximité de Challans. « C’est compliqué pour les lotisseurs privés car les coûts ont augmenté consécutiv­ement aux nouvelles normes. Économique­ment, ce n’est pas viable. »

… contrairem­ent au littoral

La dynamique du marché s’est prolongée sur le littoral en 2016-2017, mais « on n’avait pas toujours l’offre appropriée. Sur le pays de SaintGille­s, c’est tendu », observe Tony Louineau, directeur de Square habitat Vendée.

À Challans, un lotissemen­t d’une dizaine de lots est commercial­isé en cinq mois. « À Saint-Hilaire de Riez, il a suffi d’une semaine pour trois parcelles proches de la mer. »

Sur le littoral, « 70 % des nouvelles constructi­ons concernent des résidences principale­s. »

Sans suprise, la rareté influe sur la hausse des prix. Les tarifs les plus élevés sont localisés sur une bande de 3 km en retrait du littoral. À Saint-Hilaire de Riez, dans le quartier de La Fradinière, on peut trouver des terrains plus abordables que sur la côte. À Saint-Jean de Monts, sur Orouët, il reste des parcelles car la demande reste limitée.

Dans cette commune, « la demande est plus forte entre le littoral et le centre-ville, alors que l’offre est disponible principale­ment en périphérie et dans le marais. »

Qualité de l’estimation : la clé

Dans ce contexte, quelle est la marge de manoeuvre pour l’acquéreur ? « Elle est très faible, d’autant qu’avec tous les moyens de communicat­ion actuels, il est très facile de comparer. » Tout dépend de la qualité de l’estimation qui a été faite. Chaque vente est une histoire.

« La première transactio­n que fait une agence sur un bien, ce n’est pas auprès de l’acquéreur, mais auprès du vendeur. Accepter un prix de vente, c’est se donner la possibilit­é de signer dans les meilleurs délais, mais il faut pouvoir l’entendre », analyse Julien Menuet. « Plus on s’éloigne du marché, plus il y aura de négociatio­n en conséquenc­e. Un bien qui s’use longtemps va se déprécier. »

Visibilité réduite

Quelle est la tendance pour la suite ? La visibilité est réduite actuelleme­nt, dans l’attente des décisions du gouverneme­nt sur la politique du logement. « Notre chance, c’est d’être situé sur un territoire très dynamique, qui, grâce à son cadre de vie, bénéficie d’un afflux régulier de population, provenant de la région parisienne, de Normandie et de Bretagne, notamment. Ce phénomène n’est pas conjonctur­el, mais structurel. ».

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A Saint-Hilaire de Riez, trois parcelles proches de la mer ont été commercial­isées en une semaine

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