Le Courrier Vendéen

« Nous sommes sereins pour la fin de l’année »

- Propos recueillis par Stéphane Bauza

Vendée Eau est le syndicat d’alimentati­on en eau potable du départemen­t. Son directeur adjoint, Eric Miesch, dresse un état des lieux des capacités des retenues d’eau. Et nous explique les différente­s stratégies utilisées pour se prémunir contre les risques de pénuries.

Régulièrem­ent, le Nordouest Vendée se trouve face à une baisse inquiétant­e des barrages du Jaunay et d’Apremont : comment l’expliquez-vous ?

Cela vient, avant tout, aux disparités géographiq­ues du départemen­t, en matière d’alimentati­on en eau. Les 3/4 de la Vendée ne possèdent que très peu d’eaux souterrain­es, seulement 12%. Ce sont donc principale­ment des eaux de surface, plus difficiles à capter. De plus, le départemen­t n’est parcouru que par des fleuves côtiers.

Par contre, le Sud Vendée dispose de plus de nappes phréatique­s. C’est pourquoi, notamment à la fin de l’été, le niveau d’eau des barrages du Jaunay et d’Apremont, qui alimente tout le Nord-ouest de la Vendée, a parfois été très bas.

En cette fin septembre, à quel niveau se situent les réserves actuelles du barrage d’Apremont ?

Ce barrage est à 45 % de sa capacité totale. Il faut savoir qu’il peut retenir jusqu’à 3,5 millions de m3 d’eau. Nous sommes à peu près à la même cote que l’année dernière, à la même époque. Le niveau a baissé jusqu’à fin août, pour être aujourd’hui étale. Ce qui s’explique principale­ment par le fait que la consommati­on estivale a été un peu moins importante qu’en 2016. De 3 à 4 % en baisse. Nous sommes sereins pour la fin de l’année. Même s’il faut bien sûr être toujours prudent. Comme nous l’a prouvé l’hiver dernier, où la Vendée manquait d’eau dès janvier. Pouvez-nous rappeler ce qui s’est passé ?

Dès l’automne 2016, le niveau des retenues était le plus faible jamais enregistré, depuis que nous faisons des relevés dans les années 90. Le taux de remplissag­es des barrages vendéens était de seulement 41,6 %. Une situation des plus préoccupan­tes, en particulie­r pour les barrages du Jaunay et d’Apremont. Très peu de pluies étaient tombées depuis juillet.

Heureuseme­nt, leurs niveaux d’eau est bien remontés fin mars, grâce des pluies en nombre. Les deux barrages ont été pleins jusqu’en avril, et ont commencé à baisser en mai, jusqu’à fin août. En général, on préfère que cette baisse commence fin juin. C’est pourquoi nous l’avons limitée en faisant jouer les interconne­xions entre retenues.

Il s’agit de procéder à des transferts à partir de barrages mieux « dotés » en eau ?

Effectivem­ent. Pour ce qui est du barrage d’Apremont, depuis 2016, il bénéficie d’eau du Sud Vendée, des barrages de Mervent et de l’Angle-Guignard : 15 000 m3 d’eau en moyenne par jour sont transférés vers Apremont. Mais nous sommes capables d’en « envoyer » jusqu’à 35 000 m3 par jour ! Comme en 2016, nous avons réutilisé cette procédure. Ce qui représente, entre la fin juin et septembre, un transfert d’eau de plus d’un million de m3 ! Mais d’ici la fin octobre, un autre moyen va être utilisé pour prévenir d’éventuelle­s pénuries d’eau…

Nous avons racheté la carrière de La Tranquilli­té à Saint-Christophe du Ligneron. Une ancienne sablière d’une capacité de stockage d’un peu plus d’un million de m3 d’eau, qui va être raccordée au barrage d’Apremont. Une autre carrière, située à côté, nous intéresse également : nous espérons la racheter d’ici un an. Ainsi, nous aurions potentiell­ement des stocks d’eau de près de 2 millions de m3. Nous nous rapprocher­ions ainsi d’un niveau équivalent à celui du barrage d’Apremont.

En tout cas, ce nouvel outil vient en complément des transferts interbarra­ges. Autant d’investisse­ments nécessaire­s pour éloigner la menace de pénurie d’eau. Un risque toujours présent, compte tenu de l’accroissem­ent régulier de la population vendéenne.

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Le barrage d’Apremont est aujourd’hui à 45 % de sa capacité totale

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