Trop de déchets verts au pôle de la Gravaire !
■L’ÎLE D’YEU ENVIRONNEMENT. Pourquoi ce pôle est-il sous-dimensionné ?
Un arrêté préfectoral ayant imposé à Trivalis et à la commune de l’Île d’Yeu de fermer la déchetterie de la Pointe des Corbeaux, un nouveau site a été mis en exploitation à la Marèche début mars. Alors que l’objectif de la commune est de réduire son volume de déchets, qui est bien plus important que pour les autres communes vendéennes et dont le traitement est très coûteux, la réalité est en fait toute autre.
Trop de déchets verts !
« Depuis mars leur volume déposé à la Gravaire est bien plus important qu’aux Corbeaux ! », se désole Patrice Bernard, adjoint à l’environnement. Le site de la Gravaire est beaucoup plus petit que celui des Corbeaux et le marché annuel convenu avec notre exploitant Suez est de 2 000 tonnes de déchets verts. Or nous en sommes déjà à 1 600 tonnes. Si nous dépassons le volume convenu, le surcoût sera répercuté à tous les habitants de l’Île d’Yeu (via la taxe sur les ordures ménagères, NDLR), qu’ils aient fait ou non des efforts. Ceci n’est pas acceptable ».
« Non seulement l’Île d’Yeu produit bien plus de déchets que les autres communes du département. Mais en plus, la commune n’avait pas suffisamment de terrains pour construire une déchetterie aussi importante que celle des Corbeaux (La zone artisanale de la Marèche doit continuer à s’agrandir pour accueillir des entreprises, NDLR). Enfin, le pôle de la Gravaire a coûté 4,5 millions d’euros dont 15 % à la charge de la commune. Sans compter l’achat des terrains que la commune a dû financer en totalité, piur environ 170 000 €. »
Pourquoi les apports de déchets verts ontils augmenté ?
Selon les observations faites par l’exploitant, « l’augmentation des volumes est principalement due à celle du nombre d’usagers et d’apports ». La situation géographique au centre de l’île rend en effet le pôle de la Gravaire plus accessible que le site des Corbeaux : « Les petits apports représentent un volume considérable. Beaucoup d’usagers viennent en effet très souvent déposer un ou deux sacs. Certains viennent même en deux roues. Le 11 septembre, le record de fréquentation a d’ailleurs été dépassé avec 162 passages en trois heures seulement ! »
Quelles mesures pour limiter les apports ?
Les élus en appellent au bon sens des usagers : « Pour limiter les apports de résidus de tonte, il faut pratiquer le mulching et le compostage. Quant aux branchages, il faut les broyer à domicile et les verser au pied des plantes ou des arbres ». Le paillage est en effet recommandé pour limiter l’évaporation de l’eau : « Les broyeurs sont aujourd’hui accessibles à des prix raisonnables. Il est aussi possible d’acheter un broyeur à plusieurs et de l’utiliser à tour de rôle » ajoute un usager.
Les élus réfléchissent également avec Suez à un mode de gestion de la déchetterie plus dissuasif pour les usagers : rendre tous les apports payants, des tarifs en fonction de la nature des déchets, réduction des horaires d’ouverture au public de manière à pouvoir traiter les déchets au fil de l’eau (broyage…). De leur côté, certains professionnels des espaces verts réfléchissent à une tarification plus attractive pour les clients conservant leurs déchets sur place.