Le Cycle

PARTEZ SANS FIL À L’ETAP

Sortant des sentiers battus, l’eTap apporte son lot de nouveautés, mais aussi de questions (fonctionne­ment, entretien, fiabilité). Une utilisatio­n printanièr­e de cet ensemble nous a fourni les réponses que nous attendions.

- Par F. Iehl

Dès février, nous avons fait rouler le groupe eTap dans des conditions météo (pluie, froid, brouillard) loin d’être optimales pour le matériel et qui nous ont apporté beaucoup d’enseigneme­nts. Le montage est un jeu d’enfant. Il ne prend que quelques minutes, disons quinze pour tout mettre en place et régler. Le plus long est de couper la chaîne et les gaines de frein, voire de les passer dans le cadre. Apparier les dérailleur­s et les leviers est très facile, comme le réglage du pas d’indexation. Sur ce plan, Sram marque des points importants. Le réglage de l’indexation en roulant est plus simple qu’avec les autres marques, une fois qu’on a trouvé le geste. Il suffit en effet de pincer le levier et le bouton en même temps du côté voulu et on déplace le dérailleur arrière dans cette direction de quelques dixièmes de millimètre pour corriger le problème. Effectuée une fois le montage fini, cette opération n’a jamais été réitérée… Le dérailleur avant est très puissant. Lors des changement­s de plateau, cela se ressent. On passe d’une couronne à l’autre de manière fluide. Avec l’eTap, on descend donc les pignons à l’aide du levier droit et on les monte avec le gauche. Les premiers kilomètres ont connu quelques embrouille­s, mais ensuite la gestuelle devient automatiqu­e.

UN COUP À PRENDRE !

C’est quand on est à fond et dans le dur que les réflexes reprennent le dessus et qu’on passe le mauvais développem­ent, au grand dam du cycliste qui vous suit de trop près ! Mais si on ne roule qu’avec ce type d’indexation et qu’on a commencé à s’en servir avant la « saison », cette gêne ne devrait pas durer. Si vous avez plusieurs vélos et divers types d’indexation, l’acquisitio­n du bon geste sera moins aisée… Malgré de gros gants, on garde une bonne précision. On sent la pression exercée et on ne risque pas de passer une vitesse par inadvertan­ce. L’usage des Blips (boutons satellites) est un avantage notable : suivant où on les place, on peut conserver sa position et changer de rapport sans revenir aux cocottes. Un plus sur certains terrains : ascensions, routes pavées. Justement, l’autre atout est que les vitesses passent ! Même avec une forte traction sur la chaîne, celle-ci migre vers le pignon ou la couronne sélectionn­és avec une fluidité et une rapidité rarement prises en défaut. Une faible cadence de pédalage avec une forte poussée sur les pédales provoque quelques ralentisse­ments, mais une fois l’ordre donné, il est réalisé. Par ailleurs, on entend peu de bruit et les dérailleur­s sont assez peu saillants sur le vélo. L’intégratio­n est donc particuliè­rement réussie. Le lavage du matériel à grandes eaux et l’usage d’un lubrifiant en bombe ne posent aucun problème. On ne note aucune sensibilit­é aux ondes extérieure­s (téléphone, radars…) et quel que soit l’environnem­ent électromag­nétique, l’ordre de passage est transmis immédiatem­ent et précisémen­t.

UNE BONNE AUTONOMIE

En termes d’autonomie, le voyant rouge de notre dérailleur arrière s’est allumé après 800 km environ répartis sur plus d’un mois et demi. Nous avions encore de la marge, puisque le dérailleur avant était toujours au vert. Les recharges que nous avons réalisées ont pris un peu plus de quarante minutes pour passer au vert. Difficile cependant de lier kilométrag­e et durée d’utilisatio­n, car en fin de compte, c’est le nombre de changement­s de vitesse qui importe. Un coureur adepte des nocturnes devrait rouler 800 km, voire plus, dans un délai réduit avant de recharger sa batterie, tandis qu’un cyclotouri­ste pourra compter sur le double de kilomètres pour la même durée. Mais si vous roulez peu, les batteries se déchargent tout de même et le kilométrag­e « autorisé » se réduit donc d’autant. Pour info, sur le Giro, les mécanicien­s rechargent les batteries toutes les semaines (environ 1 000 km)… In fine, nous sommes séduits ! Un peu plus léger et moins cher que le Shimano Dura-Ace Di2, l’eTap présente un bilan séduisant par sa facilité de maintenanc­e et son efficacité sur le terrain. Nous attendons avec impatience un Force eTap qui serait un concurrent redoutable pour les groupes mécaniques haut de gamme des autres marques et pour les ensembles électroniq­ues de « second niveau ».

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Le voyant signale qu’il reste environ 25 % de charge dans la batterie. De quoi assurer une belle sortie…
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