Merci la pluie !
« Le cyclisme est menacé par le syndrome des Grands Prix de F1 »
S’il y a bien une chose qu’on ne peut reprocher aux organisateurs du Tour c’est d’avoir concocté cette année un parcours qui incitait les 198 acteurs de la Grande Boucle à nous offrir du grand spectacle. En effet, le programme et la position des difficultés nous laissaient espérer une course de mouvements, une vraie course à rebondissements. Or rien de tel nous fut proposé dans cette pièce en 21 actes, durant laquelle on dut se satisfaire de simples velléités et d’imprévus extra-sportifs ! Le scénario offert certaines après-midi peina à sortir le téléspectateur de sa sieste. À qui la faute alors ? L’équipe Sky, en écrivant trop tôt le scénario de la course et en définissant les rôles au point de contraindre ses adversaires à se battre pour les places d’honneur, est en grande partie responsable de notre ennui estival mais sûrement pas coupable. Seuls les orages qui permirent à l’héroïque Romain Bardet de réveiller tardivement le Tour de France, résonnèrent comme une providence. Mais aujourd’hui, plus que jamais, le cyclisme est menacé par le syndrome des Grands Prix de F1. Pour redonner de l’intérêt à l’événement, il faut que l’humain retrouve sa place dans le peloton. Les dernières technologies, et plus particulièrement les fameuses oreillettes, ont robotisé les coureurs au point d’aseptiser la course. Christopher Froome, dont on peut saluer l’exploit, serait-il aussi performant sans le téléguidage permanent de Nicolas Portal, Servais Knaven et Dave Brailsford ? De nombreuses autres mesures méritent d’être étudiées afin de restituer au Tour de France son côté épique et romantique qui a fait sa grandeur. À méditer urgemment !