Des dunes du Nord aux Pyrénées par les sentiers
La Great Divide et la TransAM, célèbres épreuves qui consistent à traverser les ÉtatsUnis, n'ont pas encore d'équivalent français. Deux Nordistes ont réparé cette lacune.
Samuel Becuwe carbure aux défis. Et, après deux participations à la Transcontinental Race (LondresIstanbul, en 2014 et GrammontIstanbul, en 2015), il avait envie d’inventer le sien. Avec Lionel Gardebien, un autre Nordiste, Samuel a imaginé une traversée de l’Hexagone. Un périple de 2 100 km, de Bray-Dunes (59) à Mendionde (64), qui réparerait une anomalie de l’histoire : celle qui veut que la France ne connaisse aucun équivalent à des épreuves de longue distance comme les américaines TransAM et Great Divide. Cela devait rester confidentiel. Un « trip » entre amis, délaissant le bitume pour les chemins de traverse. Mais Samuel et Lionel ont trouvé beaucoup de petits camarades. À un point tel que le voyage en petit comité s’est transformé en organisation bien structurée. Avec, au départ, cinquante sportifs de l'extrême… « Il y a eu un engouement que Lionel et Samuel n’avaient pas imaginé. On s'est retrouvé avec des Néo-Zélandais au départ », s’amuse Céline Oberlé, qui assure la communication de l’événement. « On a posé une limite. Au-delà de 50, il aurait fallu demander des tonnes d'autorisations. » L’affaire était déjà assez difficile à gérer. En effet, 70 % de l’épreuve se courant hors des sentiers battus, il fallait une reconnaissance minutieuse. « Ça n’a pas été simple. Nombre de chemins que Samuel et Lionel avaient prévu d’emprunter étaient impraticables. Certains n'existaient plus, d’autres étaient entravés. Il a parfois fallu faire de longs détours pour trouver une solution de remplacement. On y perd vite 2 ou 3 heures. » La balade est partie le 6 août à 6 h24 – heure du lever du soleil – de la plage de Bray-Dunes. La cinquantaine de cyclistes, les yeux fixés sur leur GPS, devaient se farcir les monts de Flandre et les pavés de Paris-Roubaix en entrée avant de mettre le cap au Sud. « Personne n’a jamais fait le tracé en une fois. On ne sait donc pas combien de concurrents seront à l'arrivée dans les délais, soit avant le 20 août », glissait Céline Oberlé avant le départ. Finalement, ils furent 28 à l’arrivée. Tout ça pour le plaisir de se faire mal et le respect de ces pairs. Car officiellement, la French Divide n’est pas une course. Ce n’est qu'une randonnée longue distance.
D.V.