Le Cycle

De la Belgique à la Turquie en une étape

La Transconti­nental Race a conduit 243 concurrent­s à travers l’Europe, du « Muur » de Grammont jusqu’au détroit des Dardanelle­s, côté Asie. Éric Jacquemin l’a fait !

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Même s’il n’a jamais disputé de compétitio­n, Éric Jacquemin, habitant à Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), est un cycliste chevronné. Il a déjà à son actif deux Paris-Brest-Paris et quelques diagonales, comme Strasbourg-Hendaye. Ses capacités d’endurance lui ont permis de participer à la Transconti­nental Race et d’aller au bout. Cette épreuve de 3 800 km se déroule en autonomie complète. Les concurrent­s sont libres de choisir leur itinéraire en tenant simplement compte de passages obligés. Ils ne peuvent utiliser que ce qu’ils emportent et ce qu’ils achètent en route. Ils n’ont droit à aucune assistance. À 55 ans, Éric est intendant au lycée de Toul. Il a pris connaissan­ce de cette épreuve en lisant Le Cycle. « L’idée de traverser ainsi le continent, avec une grande liberté, m’a beaucoup plu », commente le cyclo lorrain. « Nous sommes partis le 29 juillet du pied du Muur de Grammont, un lieu symbolique. Nous n’avions le droit de rouler en peloton que pendant quelques heures, ensuite c’était interdit. J’ai revu des participan­ts à certains endroits, notamment dans les cols où se trouvaient les points de contrôle, donc peu souvent.» La Transconti­nental a un point de départ et un point d’arrivée, plus quatre lieux de passage obligés. En fait, il n’y a pas d’étapes, ou plutôt une seule : de 3 800 bornes ! Le chrono ne s’arrête jamais. Les cyclistes peuvent se reposer et rouler quand ils veulent. « Je voulais arriver en 15 jours , commente Éric. Je n’ai pas fait de longues nuits… Surtout à la fin parce que j’ai voulu rattraper le temps perdu à cause d’un déluge dans une descente de nuit dans les Dolomites. Avec des torrents sur la route et des pentes à 15 %, j’ai perdu une demi-journée. J’ai cravaché à la fin ne dormant que deux heures, mais je suis arrivé en 15 jours et une heure ! » Malgré ce petit dépassemen­t de temps, le cycliste ne boude pas son plaisir. Il est allé au bout de son périple sur son Look 555 équipé de pneus Michelin Pro 4 Endurance de 25 et d’un 50/34 pour une cassette de 12-30. Il avait ajouté des sacoches fi xées derrière la selle, sur la barre horizontal­e du cadre et sur le guidon. Il avait fi xé un éclairage par dynamo sur le moyeu et utilisait une lampe frontale. « Il y a eu des moments de galère, une erreur d’itinéraire, mais je garde des images extraordin­aires. Le panorama au col de la Furka, en Suisse, m’a tiré des larmes. Le parc de Durmitor, au Monténégro, est superbe… » Heureux qui comme Eric a fait un beau voyage…

J.C.V.

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Eric Jacquemin sur sa longue route.

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