Allergie aux fuites
Le débat autour des AUT est donc loin d’être clos
L’actualité du vélo nous réserve toujours de drôles de surprises : l’affaire Wiggins en est le dernier exemple. Les teams anglo-saxons, qui ont tant apporté au vélo ces dernières années, sont aussi passés maîtres dans l’art du mensonge et de la mise en scène. En témoignent les dernières révélations des hackers russes « Fancy Bears » sur les AUT (autorisations d’usage à des fins thérapeutiques). Elles pourraient bien faire regretter à Sir Bradley Wiggins d’avoir mentionné dans son autobiographie qu’il bannissait les piqûres ! Les AUT, qui lui permirent de soigner son asthme avec des injections de stéroïdes interdits, lui furent délivrées juste avant son Tour de France victorieux… Déclaré non positif grâce à cette dérogation, l’ancien pistard vit donc sa performance homologuée. Cependant, même quatre ans après les faits, cette affaire jette la suspicion sur sa victoire et sur l’équipe Sky, d’autant plus que les données piratées sur les serveurs de l’AMA révèlent que Chris Froome eut aussi recours à une AUT pour soigner de l’asthme. Allergies, autorisations abusives, communication des teams, le débat autour des AUT est donc loin d’être clos. Certaines équipes ont déjà essayé de solutionner ce problème. L’article 9 du MPCC (Mouvement pour un cycliste crédible), auquel adhèrent toutes les formations françaises et quelques étrangères, prône un arrêt de 8 jours en cas de recours aux corticoïdes. Cependant, cette association n’a pas l’adhésion de l’ensemble du peloton… Bref, pour éliminer toute ambiguïté et certaines dérives malsaines, les instances du cyclisme doivent sans trop tarder statuer sur le traitement des problèmes de santé des coureurs.