Seul Bonnet a surnagé
Vierzon (Cher) – Seul coureur tricolore à s’être glissé dans le bon coup lors des Championnats du monde au Qatar, le Vierzonnais y a pris une belle huitième place.
William aurait pu bomber le torse, mais ce n’est pas son genre. Mi-octobre, sur le tracé de Doha, seul William Bonnet a surnagé au sein d’une terne équipe de France qui, avec Nacer Bouhanni et Arnaud Démare, avait des arguments à faire valoir dans la course au maillot arc-en-ciel. Mais pour s’être fait piéger lors du coup de bordure initié par les Belges et les Anglais et qui allait permettre au Slovaque Peter Sagan de conserver son titre, les Bleus sont rentrés la tête basse du Qatar. Le capitaine de route de la FDJ, de 34 ans, aura été le seul à sentir le danger et à se glisser dans le groupe d’une trentaine de coureurs qui allait occuper le devant de la scène durant le reste de la course. Sa 8e place finale, pourtant l’un des plus beaux faits d’armes d’une carrière passée essentiellement au service des autres, le Vierzonnais l’a qualifiée d’ « anecdotique ». « Je pense que l’on peut être déçu, car il aurait fallu qu’il y ait soit Arnaud, soit Nacer avec moi. Je pense que le titre était largement envisageable, car après on a vu que l’Italie, la Belgique ont géré l’écart du groupe », expliquait en ces termes le seul Français à avoir réussi ses Mondiaux. Voué à la protection de Nacer Bouhanni, au sein de l’équipe professionnelle Cofidis, l’autre coureur du comité de l’Orléanais présent au Qatar, Cyril Lemoine, n’est pas allé au bout de la course. Trop rapidement piégé. « J’étais complètement dans le vent pour protéger Nacer (quand le bon coup est parti) et, comme on dit, je me suis fait exploser le moteur. Alors, quand cela a recommencé, je n’en pouvais plus. J’étais carbonisé, à bloc… », relatait-il. Une fois arrivé sur le circuit final, le Tourangeau a mis pied à terre. « Je n’ai fait que 150 bornes, mais on avait déjà onze minutes de retard… » Il y a des années comme ça…
S.M.