Vingt ans déjà !
Le dernier vainqueur français du Tour de Suisse coule des jours heureux dans le Béarn, région dans laquelle il a trouvé une belle qualité de vie.
Sa victoire en Suisse dans une compétition par étapes en 1997 reste la plus belle inscrite à son palmarès. Il s’en souvient comme si c’était hier. « On est deux Français à l’avoir gagnée, Rinaldi et moi, rappellet-il. C’est ma plus belle victoire. J’ai pris le maillot de leader en m’échappant lors de la 3e étape et je me suis battu pour le conserver. » Parmi ses faits d’armes, Christophe se souvient également de sa victoire dans l’étape du Tour de France Tours-Limoges en 2000, au terme d’une échappée solitaire de 128 km. « Ce succès était différent, enchaîne-t-il. J’ai souffert ce jour-là, mais j’ai bien géré mon effort face au peloton. En revanche, j’ai vraiment savouré durant les cinq derniers kilomètres. » Né dans le Val-d’Oise à Soisy-sous-Montmorency puis installé à Écouen, Christophe Agnolutto a rejoint le Béarn en 2004. Il y coule des jours heureux en pratiquant la course à pied depuis qu’il a définitivement raccroché le vélo fin 2006. C’est également dans cette région qu’il a effectué sa reconversion. Après un brevet d’État, il a créé une entreprise qui proposait des stages de vélo. Mais la crise passant par là, il a mis un terme à cette activité pour devenir représentant de la marque de textile de vélo Onda, dans le grand SudOuest. En parallèle, il commercialise les cycles Merckx, s’occupe du syndicat des coureurs pros et assume son mandat d’élu au bureau de la ligue professionnelle. « En raison de mon mandat, je suis de très près ce qui se passe dans le cyclisme, souligne-t-il. L’image du vélo est bien meilleure aujourd’hui qu’il y a vingt ans. Les coureurs sont plus contrôlés et mieux payés. Il faut se battre pour garder les courses mythiques dans notre continent. L’UCI doit s’attacher à sauvegarder les valeurs du cyclisme et ne pas penser qu’à l’argent. » L’évolution du cyclisme en matière de lutte contre le dopage va selon lui dans le bon sens. L’image renvoyée par les deux stars du cyclisme français Romain Bardet et Thibaut Pinot prouve ce bel état d’esprit. « On doit nourrir des regrets sur les affaires passées, mais peut-être était-ce un passage obligé pour l’assainir », conclut-il.
M.B.