Le Cycle

L’étoile du cyclisme n’est plus

Rodez (Aveyron) – Le 10 décembre dernier, l’un des plus grands espoirs du cyclisme français trouvait la mort lors d’une randonnée en montagne.

-

Étienne était grand, beau, fort, intelligen­t, et il avait 20 ans ! Il était promis à un brillant avenir. Le samedi 10 décembre, Étienne Fabre a trouvé la mort lors d’une randonnée dans le massif des Bauges, en Savoie. Tandis qu’il rentrait avec quatre copains d’une belle balade ensoleillé­e, le jeune cycliste aveyronnai­s a perdu l’équilibre sur une plaque de neige verglacée. Il n’a pas survécu à une chute de plusieurs centaines de mètres. Pour Étienne, tout commence à l’âge de 11 ans. Après avoir taquiné la balle ronde au sein du Rodez Aveyron Football, il s’oriente vers le vélo et prend une licence au club cycliste local, le Vélo-club ruthénois. Très vite, le président, Victor Santos, comprend qu’il tient une pépite : « Les observateu­rs étaient unanimes pour dire qu’ils n’avaient pas vu un tel potentiel depuis Laurent Jalabert » ! Champion des Pyrénées Cadets en 2012, il se classe 3e du championna­t de France. En 2013, il est 4e du championna­t de France contre-la-montre. Fort de ses brillants résultats, Étienne ne tarde pas à être remarqué par l’équipe profession­nelle AG2R, et il rejoint le club de Chambéry, antichambr­e de la formation profession­nelle, en 2015. Les saisons 2015 et 2016 le voient truster les places d’honneur lors de nombreuses courses nationales. Il mène en parallèle de brillantes études, obtenant son bac S avec mention très bien, avant d’intégrer l’INSA ( l’Institut national des sciences appliquées), école d’ingénieurs à Lyon. Dur au mal, combatif, animé d’un mental d’acier, conscienci­eux, à l’écoute de ses éducateurs et de ses entraîneur­s, leader naturel charismati­que, chaleureux avec ses camarades, Étienne était un routier-sprinter racé promis au plus grand avenir. Il venait de signer un contrat de stagiaire pro dans l’équipe de Vincent Lavenu. À l’annonce de sa tragique disparitio­n, une vive émotion a saisi le peloton français, et de nombreux messages sont venus soutenir sa famille et son équipe, depuis le ministre des Sports jusqu’au plus humble pratiquant, en passant par de nombreux coureurs et entraîneur­s profession­nels. L’église de son village natal, Campuac, était bien trop petite pour accueillir l’immense foule venue l’accompagne­r dans sa dernière échappée.

F.M.

 ??  ?? Étienne Fabre avait tout pour lui.
Étienne Fabre avait tout pour lui.

Newspapers in French

Newspapers from France