Sans bonne position, pas de confort
C’est la base ! Si vous êtes mal posé sur votre vélo, la machine la plus adaptée ne pourra pas être confortable. Assurez-vous que vos réglages sont cohérents avant de savoir si vous avez le bon matériel et de vous lancer dans des dépenses.
Q u’est-ce que l’inconfort ? Ce peut être des courbatures qui n’existaient pas avant, des vibrations, des chocs qui entraînent une fatigue importante ou limitent l’envie de pédaler. Terminer une sortie « rincé » et se dire que celle du lendemain sera plus courte ou reportée n’a rien de réjouissant. L’inconfort, c’est aussi se sentir limité dans son effort par des douleurs ou des gênes qui incitent à ne pas rouler plus fort, tout simplement parce que c’est pénible. Tous les cyclistes ont été et seront exposés à cela. Il existe des causes « techniques » et d’autres physiques qui peuvent expliquer que les kilomètres vous usent plus vite et sont moins agréables aujourd’hui qu’hier. En premier lieu, il y a donc votre posture. Le vélo reste un sport « posé », on dépend des réglages de ses points d’appui à la fois pour être « efficace » dans le pédalage et pour rouler de façon confortable. En étant détendu et souple, vous serez plus à même de fi ltrer les chocs et de faire travailler vos groupes musculaires dans de bonnes conditions. Il est donc nécessaire de ne pas être crispé sur sa machine. Votre pilotage sera par la même occasion plus fluide et moins traumatisant. Une étude posturale sérieuse tenant compte de vos spécificités morphologiques (taille, souplesse, blessures, etc.) sera donc un plus si vous voulez améliorer votre confort avant de vous attaquer à une quelconque modification de matériel. Ce sera également un bon outil pour savoir vers quelle architecture vous tourner. Car une fois bien posé et sur le type de châssis qui vous convient, votre énergie ne servira qu’à vous faire avancer et non à vous tenir en place.
LE PHYSIQUE EST CAPITAL
Si sur le plan postural, tout est correct, en cas d’apparition d’un inconfort, il peut être bon de faire un check-up de son corps et de son état de forme. On peut éprouver des difficultés à tenir sa position habituelle ou se montrer plus sensible aux petits chocs, du jour au lendemain. Dans un premier temps, il est alors bon de faire un bilan en analysant ses sorties et leur qualité… Si ces maux semblent liés à des problèmes d’entraînement, de surpoids, de manque de tonicité musculaire, une bonne remise à plat de sa préparation s’impose. On garde en mémoire ses exploits passés et quand on se retrouve sur des terrains connus, on fait comme avant… sans en avoir les moyens. Courbatures et douleurs musculaires ont alors tout le loisir de rendre les sorties plus pénibles… Pratiquer des étirements avant et après les sorties et effectuer une préparation physique générale n’est pas un luxe, tout comme la vérification de la gestion de l’entraînement. Il faudra également vous intéresser à ce que vous buvez et mangez à vélo et en dehors. En effet, la qualité du carburant influe aussi sur le confort ! Un muscle hydraté sera moins dur à étirer, un apport calorique suffisant évite de « pédaler carré », c’est-à-dire d’avoir un mauvais rendement, et donc d’augmenter douleurs et fatigue, etc. Assurez-vous également que la consommation de certains aliments et boissons (viandes, charcuteries, alcool, graisses, etc.) reste modérée pour éviter les toxines, les crises d’urée, qui apparaissent quand il fait chaud ou qu’on se déshydrate. Car une adaptation du matériel n’améliorera rien dans ce
domaine, alors qu’une meilleure alimentation aura des effets plus que sensibles. La cause de votre inconfort peut être liée à un problème médical. Une vieille blessure qui se réveille, une nouvelle qui apparaît (chute, fatigue), une pathologie mal ou non soignée sont des perturbations possibles. Là encore, pas question de résoudre le problème par le matériel seul… Un avis médical s’impose pour éviter que les solutions personnelles ou que l’automédication n’aggravent la situation. Un exemple ? Un changement de lunettes de vue peut modifier le port de tête et donc entraîner une fatigue au niveau des cervicales. Remonter sa potence ne constitue pas forcément
la solution pour résoudre ce type de problème et pourra en revanche en causer d’autres… Rien de ce qui n’a été cité précédemment vous concerne, mais vous commencez à être moins bien sur votre machine ? Il faut alors vérifier si vos réglages sont toujours exacts.
L’ÉVOLUTION DES POINTS D’APPUI
Les transports, les chutes, les chocs, voire les sollicitations physiques peuvent modifier la structure et le placement des points d’appui. D’où l’importance, quand on est bien sur le vélo, de réaliser un relevé précis de ses cotes de réglage. Utile quand on remplace des pièces, mais aussi quand on se sent moins à l’aise. Si rien n’a changé ( hauteur, orientation, etc.), si rien n’est faussé (axe de pédale, cintre, potence-selle) et si rien n’est usé (selle, cales), faites une liste des causes probables. Demandezvous si vous n’avez pas récemment remplacé un composant et si ce dernier ne se montre plus « raide » que son devancier ! Une selle neuve, un ruban de cintre plus fin, des leviers plus « étroits », des chaussures (même identiques) aux semelles plus rigides car neuves peuvent
causer cet inconfort en modifiant la posture et la filtration des chocs… Sachez que chez les pros, il est courant de monter du matériel déjà rodé à l’entraînement sur les vélos de course. Plus vous êtes tonique, moins votre corps repose sur les points d’appui, et donc moins il est sensible aux petits chocs. Car en poussant fort sur les pédales, vous diminuez de quelques kilos l’appui au niveau de votre fessier. Ce qui explique que lors des sorties de décontraction, vous percevez plus facilement l’inconfort du vélo que quand vous roulez à fond. Autre cause de l’inconfort : les braquets. Ils sont peut- être trop longs pour votre condition physique ou votre pratique du moment. On conserve des habitudes, mais quand on se retrouve dans des montées ou sur des parcours durs, on peut être amené à emmener un trop gros développement… On ressent cela bien sûr dans les jambes, mais éventuellement au niveau des reins, où on sent bien le travail en force effectué. On peut également trop s’avancer sur la selle, et c’est alors au niveau du périnée que l’inconfort apparaîtra. À l’inverse, on peut être piégé par des développements inhabituels qu’on n’installe qu’une fois par saison et qu’on ne maîtrise pas… Pensez à la fameuse cassette de montagne qu’on ne sort qu’une fois l’an et qu’on redécouvre à l’occasion ! Enfin, il ne faut pas oublier les vêtements et notamment le cuissard. L’épaisseur du tissu et du fond anatomique modifie les sensations éprouvées à vélo, en plus d’avoir un impact sur les échauffements et la perception des vibrations. Les semelles de chaussures peuvent causer le même ressenti, si vous passez d’une semelle moulée à une première de propreté, ou l’inverse. Autant de détails qui peuvent provoquer de l’inconfort dans votre pratique.