Un cadre à sa mesure
En tant que consommateurs, nous disposons d’un vaste choix de vélos, qui va du modèle de pro au modèle cyclotouriste. Mais la rigidité du châssis et sa géométrie ne sont pas sans effets sur l’usage et sur le confort qui en découle.
On connaît la chanson : « Je cours, j’ai besoin d’un cadre qui a la pêche, et il le faut raide comme un bout de bois ! Et si j’ai besoin de confort, je prendrai un vélo avec une géométrie adaptée. » Ce n’est pas totalement faux, mais c’est très réducteur et donc pas totalement vrai ! En fait, on a tendance à distinguer ces deux paramètres, rigidité et géométrie, alors qu’il faut les combiner… Une trop grande rigidité par rapport à son potentiel physique n’est pas un avantage. Car on peut soit subir le vélo dans les passages critiques, soit s’épuiser pour le faire vivre. On risque également de ne plus pouvoir appuyer assez fort sur les pédales pour soulager l’appui, mais aussi de ne pas rouler assez vite. Deux éléments nécessaires pour que le cycliste ne ressente pas les vibrations. Un vélo plus souple ne sera pas forcément plus « utile ». Certes, on pourra le faire vivre plus facilement, mais jusqu’à un certain point seulement. Au-delà, on cernera ses limites et on appuiera plus fort sur les pédales pour compenser les pertes de rigidité. La fatigue induite ne sera pas moins grande, et on aura aussi la sensation de sautiller sur la selle quand on pédalera à fond, voire de « flotter » dans les courbes rapides… Dans ces deux cas extrêmes, il faut un matériel adapté à la puissance de l’utilisateur. La plupart des marques disposent de différents niveaux de composite sur leurs produits ; le top convient bien à des pros, amateurs de haut niveau, cyclos d’un bon niveau physique (ou de forts gabarits) avec les exigences qui vont avec. Le milieu de gamme est adapté pour des cyclistes amateurs et des cyclosportifs orientés vers les performances. L’entrée de gamme est conçue pour des pratiquants assez toniques également, puisque cela conviendra bien à des compétiteurs légers ou à des cyclosportifs. DES CATÉGORIES DE CADRES Le poids du matériel évolue de façon inversement proportionnelle à la rigidité. Le top de gamme est le plus léger, le premier prix le plus lourd. Mais sur le cadre et la fourche, les écarts sont rarement de plus de 150 g, rassurez-vous. Comme nous l’avons vu, la posture est le b.a.-ba du confort, c’est ici que la géométrie du cadre intervient. Mais attention, la géométrie influe aussi sur le comportement du vélo. La coupe course oriente le cycliste vers l’avant. On a une douille de direction basse, un long tube supérieur afin de s’allonger, un recul de selle aux alentours des 73° en moyenne et un avant relativement redressé et donc assez vif. Côté pilotage, on « engage » le vélo sur sa trajectoire et si le besoin s’en fait sentir, on en change à la dernière seconde. C’est plaisant quand on sait faire, mais épuisant quand on n’est pas bon pilote ou qu’on préfère un vélo tranquille et stable, car il faut rester vigilant. À l’opposé, les cadres typés
cyclosport ou gran fondo sont très stables, avec une douille haute, un tube horizontal court et une géométrie placée sur l’arrière. On roule donc vite mais plus au train, avec ces machines qu’il est plus difficile de faire accélérer. En revanche, leur pilotage est tranquille et rassurant. Mais si on aime les relances et la conduite agressive, ce n’est pas le bon choix… Enfin, la géométrie est une donnée à mettre en parallèle avec la capacité de filtration du cadre. Les cadres gran fondo dispersent mieux les vibrations, grâce à une rigidité verticale moindre. Les cadres de course sont un peu moins flexibles, même si de gros progrès ont été faits dans ce sens. Dans ce cas, une vitesse plus élevée apportera le confort désiré par le coursier.