Valentin Madouas
21 ans, champion de France amateur, bientôt professionnel à la FDJ, étudiant en école d’ingénieurs
Le Cycle : Comment conciliez-vous vos études et le cyclisme à plein-temps ? Valentin Madouas : J’ai choisi l’Isen de Brest, car l’école dispose de classes préparatoires intégrées et d’aménagements ouverts où je peux m’entraîner avec d’autres athlètes de haut niveau. Actuellement en 3e année, je rentre en master. Pour l’instant, j’ai pu faire mes 15 000 km par an d’entraînement, ma préparation physique hors vélo et mes 60 jours de compétition de haut niveau international tout en suivant mon cursus universitaire, à raison de beaucoup d’heures d’études hebdomadaires. C’est comme un travail, en fait.
L.C. : Comment gérez-vous ce double emploi du temps au quotidien ?
V.M. : C’est une question d’organisation, de choix et de priorités dans la vie. Il faut mettre tous les atouts de son côté pour y parvenir. D’abord, il ne faut pas perdre de temps à faire autre chose que ce qui concerne ces deux EDT. Je n’ai pas d’autres activités ou de pôle d’intérêt extérieur au vélo et à l’école. Je ne fais pas de sorties, je ne flâne pas. Je rationalise les déplacements. Cinq minutes après mes cours, je suis sur mon vélo, et inversement. Je prévois, je prépare mes affaires, mon vélo. Le temps, c’est de l’entraînement. Dès le lever, je n’ai pas de break.
L.C. : Êtes-vous aidé ? V.M. : Oui, mes parents me sont d’un grand secours pour la logistique [son père, Laurent, a été
pro pendant douze ans, ndlr]. C’est un avantage sûrement nécessaire pour réussir dans ce double projet, ce double boulot. À Brest, il y a un bon aéroport, et je n’ai pas de vie de famille non plus. Je suis en flux tendu, c’est vrai que la récupération pèche un peu. Mais c’est une question de priorités qu’on se donne et de motivation, et je suis jeune, plein d’énergie. Pour moi, si cela est possible, c’est avant tout grâce à la force mentale.