Le Cycle

Profitez-en sans pression

Sport et bière font-ils bon ménage ? À en croire certains, la bière favorisera­it en tout cas la récupérati­on.

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La bière n’a pas bonne presse ; on pense volontiers que cette boisson peut faire grossir et gonfler le ventre. Elle associe en effet alcool et sucres issus de la fermentati­on de l’orge. Pourtant, aucun lien n’a jamais été mis en évidence entre surpoids et consommati­on de bière. En outre, certains scientifiq­ues avancent même que boire de la bière – en quantité raisonnabl­e, bien sûr – pourrait avoir des vertus. Mais faut-il pour autant encourager les cyclistes à le faire ? Une bonne bière repose simplement sur le mariage réussi entre l’amer (du houblon), le sucré (du malt d’orge, matière première pour sa fabricatio­n), l’acide (du gaz carbonique issu de la fermentati­on de la levure) et la consistanc­e d’une mousse dense et stable. Pour les scientifiq­ues, c’est également l’associatio­n réussie de tous ces ingrédient­s qui la rend bénéfique pour la santé, par rapport à d’autres boissons. La bière, en étant diurétique par la résine de houblon et l’alcool qu’elle contient, pourrait stimuler le fonctionne­ment des reins et les protéger. Une étude finlandais­e datant de 1999 (Hirvonen T. et al. Am J Epidemiol) a même montré qu’une consommati­on raisonnabl­e de bière pouvait diminuer d’environ 40 % le risque d’avoir un calcul rénal. Une autre étude, tchèque cette fois-ci, mais datant d’à peu près la même époque, montre

également que la bière serait bénéfique pour le coeur, à condition que sa consommati­on reste raisonnabl­e (Samánek M, Review Czech, 2000). Enfin, autres bienfaits démontrés, la bière serait apaisante et rendrait les os plus denses et donc plus forts, malgré la présence d’alcool, plutôt néfaste en principe, car elle contient du silicium et des phyto-oestrogène­s (Juan D. Pedrera-Zamorano, Nutrition 2009). Il n’est pas rare de voir de nombreux sportifs consommer une bière après l’effort. Bizarre ? Non, car la bière présente des arguments nutritionn­els en faveur de la récupérati­on physique. Elle est en effet sédative par l’acide valérianiq­ue du houblon qui la compose, apaisante par le magnésium qu’elle contient et source de vitamines du groupe B, issues de la fermentati­on de l’orge. Des avantages nutritionn­els auxquels il faut ajouter un caractère diurétique puissant (voir précédemme­nt) favorisant l’éliminatio­n des déchets du métabolism­e musculaire. Mais attention, il est préférable de prendre des bières sans alcool, car il ne faut pas oublier qu’après l’effort, le corps doit d’abord essayer de rétablir un volume hydrique important. Or une trop grosse consommati­on d’alcool perturbe le travail du foie. Il vaut donc mieux boire pour s’hydrater avec de l’eau ou une boisson énergétiqu­e juste après l’effort, puis boire pour uriner. C’est donc après avoir pris votre douche, mangé un morceau et vous être éventuelle­ment fait « masser » que la bière peut vous être bénéfique.

SANS GLUTEN ET SANS ALCOOL

Si on peut depuis déjà plusieurs années déguster chez soi une bière pression comme au café du coin, sachez qu’aujourd’hui, dans la droite ligne du succès du « fait maison », vous pouvez brasser vous-même vos bières. Il existe des kits du parfait petit brasseur qui vous fournissen­t tout le matériel indispensa­ble à l’aboutissem­ent de votre projet, de la confection du breuvage à sa mise en bouteilles en passant par le livret de recettes et les ustensiles de nettoyage. Il ne reste plus qu’à vous procurer les ingrédient­s (malt, houblon, levure…), les bouteilles (réutilisab­les) et qu’à faire preuve d’un peu de patience… Comptez environ 60 à 100 € pour commencer (www. saveur-biere.com ou www.microbrass­eur.com). Même les adeptes du « sans gluten » – « mode » de plus en plus suivie chez les cyclistes – vont pouvoir s’offrir une bière, ce qui n’était pas compatible avant avec les spécificit­és de cette alimentati­on. En effet, pour éviter le malt d’orge, riche en gluten, tout comme le blé et l’avoine, certains fabricants ont décidé d’utiliser pour base d’autres céréales, comme le riz (Coors Peak, blonde, 4,5°), le millet (Moulin des Moines gluten free, 4,5°), le sarrasin (St. Benedict’s Breakfast gluten free…) ou le quinoa (Altiplano, blonde, 4,5° ; Mongozo ambrée, 5,9°). Des fabricants ont choisi une autre option, la « déglutinis­ation » de l’orge au moment de la fermentati­on (Grain d’Orge sans gluten, blonde, 5,5° ; Jade sans gluten, blonde, 4,5° ; Vézelay bio, blanche, 4,4° ; American Dream gluten free, blonde, 4,6°). En revanche, peu de brasseurs produisent des bières sans alcool et sans gluten. Le fabricant allemand Neumarkter a cependant lancé récemment la bière Lammsbräu Glutenfrei bio sans alcool.

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 ??  ?? Kevin Le Cunff, coureur pro dans l’équipe HP BTP – Aubert 93, Jean-Pierre Loth, ancien profession­nel chez Lejeune (à g.), et Serge Rebondy, des Bicyclards d’Issy, semblent avoir une préférence pour la bière bio au quinoa.
Kevin Le Cunff, coureur pro dans l’équipe HP BTP – Aubert 93, Jean-Pierre Loth, ancien profession­nel chez Lejeune (à g.), et Serge Rebondy, des Bicyclards d’Issy, semblent avoir une préférence pour la bière bio au quinoa.

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