Le Cycle

Le Nytro sur la route

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On reproduit instinctiv­ement sa position sportive sur ce cadre, et c’est quand on examine le vélo qu’on prend conscience qu’il a une corde en plus à son arc. Pesant un peu moins du double que le Dogma, le Nytro étonne donc dès les premiers mètres. Nous avons commencé notre test dans une pente importante (15 %), à une vitesse plus que soutenue ! En mode Rocket et avec 400 W d’assistance pour démarrer posément. La sensation est surprenant­e, vos yeux vous renseignen­t sur une pente raide, mais elle est bien plus douce pour les jambes. Le pédalage s’effectue de façon assez libre, accompagné par un léger ronronneme­nt auquel on s’habitue vite. C’est tellement insolite qu’on tend à augmenter sa vitesse naturellem­ent.

Les limites de l’assistance sont atteintes après quelques mètres et lorsque nous nous trouvons face à la pente, nous revenons à la raison ! Le poids des années et celui du vélo calment l’enthousias­me. La fin de l’ascension se profile et s’adoucit et il est même possible de remettre un plus grand braquet sans trop souffrir. La vitesse dépasse les 25 km/h, le bourdonnem­ent s’arrête et on roule au train sans ressentir la masse du vélo ni le moindre frottement.

Après quelques relances, le Nytro répond bien, les roues restent sur la même trace en comparaiso­n d’un vélo de course classique. On sent que tout le poids se situe vers le bas du cadre. Les quelques faux plats montés en cours de route déclenchen­t l’allumage du moteur dès que la vitesse chute en dessous de 25 km/h, quel que soit le mode choisi. La poussée prend tout son sens au moment où les jambes faiblissen­t. Les courbes négociées à haute vitesse mettent en lumière la maniabilit­é du Nytro. Il peut être placé en fonction de son envie, ce qui est très appréciabl­e pour le pilotage. Le freinage est à la hauteur de ce que l’on attend, même s’il faut composer avec le surplus de poids induit par la motorisati­on. Sur le plat, les virages à l’équerre se négocient comme avec un vélo de course. Après tout, c’est bien la particular­ité de ce Pinarello Nytro motorisé.

Un peu fatigués par notre court périple d’une douzaine de kilomètres avec près de 600 m de dénivelé, nous attaquons la difficulté finale et ses 20 % de pente. L’ascension se déroule sans trop de difficulté. On frôle alors le 10-11 km/h, mais on passe la rampe. Au moment de s’arrêter, on constate que l’assistance ne se coupe pas aussi vite que la poussée des pédales. Cela n’est pas alarmant, mais peut-être qu’une demi-seconde s’impose pour faire attention quand on arrivera sur des zones sablonneus­es ou gravillonn­euses afin d’éviter les dérapages. Pas de risque en descente car le moteur sera coupé.

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