Un public exigeant
Nos jurés sont comme vous au final, ils attendent beaucoup des vélos et ont la dent dure quand ils ne sont pas comblés. Petit tour d’horizon des points perdus.
Le Canyon Aeroad CF SLX Disc 8.0 Di2 a fait le plein de points grâce à ses lignes et sa technologie. Mais aussi par sa nouveauté. Question modernité, il est au top ! Lignes aérodynamiques, intégration totale (ou presque), freins à disques hydrauliques, dérailleurs électroniques. Le vélo allemand a profité de ce bonus nouveauté, mais la victoire lui a échappé de peu. L’année prochaine, peut-être… Pour le Trek Émonda SLR 8, une longueur derrière, l’écart entre le cadre et la prestation de ses roues a fait la différence. On ne peut pas proposer un cadre au top de la performance et le handicaper avec des roues trop souples, car on ne profite des possibilités du châssis. Ajoutons que le freinage des étriers Bontrager n’a pas convaincu les jurés, ce qui a empêché aussi d’exploiter sereinement le vélo. L’américain aurait également gagné à avoir un peu de couleur. Le Giant TCR Advanced SL 1 a perdu des points avec son architecture sloping. Certains seront réceptifs au comportement induit par cette architecture, et les autres ne se retrouvent pas à l’aise – cela constitue cependant une majorité. Le côté joueur du vélo peut en effet être déstabilisant pour certains cyclos. On ne peut pas dire que le jury ait apprécié plus que cela le coloris du taïwanais. Dommage, car pour le reste, les composants sont appréciés et à la hauteur de la concurrence. Le freinage et les roues ont ainsi été encensés. Le b’Twin 940 CF est séduisant sur le papier en raison de son niveau d’équipement. Le premier frein est constitué par sa décoration bleu et rose flashy, qui pose de nombreux problèmes d’associations avec des tenues de club. Qui se voit vraiment rouler avec cette teinte tous les jours ? Certes, cela ne pénalise pas le comportement sur route, mais ça compte. L’autre chose qui affecte la note, c’est le caractère du cadre. Orienté compétition, il se montre très exigeant et nécessite de la puissance. Mais les roues choisies sont souples, et l’ensemble procure dès lors un sentiment mitigé. Cette machine donnerait sa pleine mesure avec des Shimano C35 ou C40. Enfin, pour le Lapierre Aircode SL 800 Ultimate, la sensation qui domine est celle d’avoir un vélo très typé et uniquement orienté rouleur sprinteur. Les couleurs ont tendance à renforcer le côté massif du cadre. Dommage, car c’est une monture à découvrir, car plus polyvalente qu’il n’y paraît. Pourtant, l’habit ne fait pas le moine ! Le travail aérodynamique donne la sensation que ce cadre est une poutre. Alors impossible de l’imaginer tolérant et confortable… En somme, il suffirait de changer des petits détails pour arriver à la « perfection ». Un exemple que le consommateur final peut suivre pour adapter sa machine et en profiter pleinement. Mais avec un surcoût !
Un vélo, c’est un ensemble cohérent. Un élément inadapté peut le pénaliser de façon irrémédiable. 32 Le Cycle // N°496