Une fête du vélo
Saint-Galmier (Loire) – En hommage à l’ancien champion stéphanois, un rassemblement est organisé régulièrement dans la cité baldomérienne.
Dans le monde du vélo, personne n’a oublié Roger Rivière, trois fois champion du monde de poursuite en 1957, 58 et 59, deux fois recordman du monde de l’heure en 1957 et en 1958, 4e du Tour en 1959 après avoir remporté deux contre-la-montre, vainqueur de trois étapes dans le Tour l’année suivante, avant qu’une chute dans la descente du col du Perjuret, un certain 10 juillet 1960, ne l’oblige à mettre un terme à sa carrière à l’âge de 24 ans. « Vous ne me verrez plus sur un vélo » , déclare-t-il alors aux journalistes qui l’entourent dans sa chambre d’hôpital. Et, inexorable, la lente descente commence. Reconverti dans différentes affaires qui n’ont pas marché, un garage, un camp de vacances, une brasserie, la célèbre Vigorelli, dans sa ville natale en souvenir de ses exploits sur la piste du vélodrome milanais, mis en cause dans une affaire de droit commun avant d’être blanchi, invalide à 80 %, Roger Rivière a connu une fin tragique en s’en allant à l’âge de 40 ans le 1er avril 1976, victime d’un cancer du larynx. Il se trouve que Jacky Chantelouve, un ancien indépendant, terreur des pelotons régionaux dans les années 1960-1970, avait créé un club en 1975, Les Cyclos Randonneurs de SaintGalmier. Et l’année suivante, ils organisent un premier rallye qui réunit 770 participants. Cela se passe ensuite tous les deux ans, puis chaque année depuis quatre ans. En 2018, trois parcours étaient proposés, le « bleu » (61 km), le « vert » (95 km) et le « rouge » (125 km). Départ et arrivée au gymnase Roger-Rivière à Saint-Galmier, avec une température de 12 °C le matin, quelques degrés de plus dans la journée. « Pas de classement, on part quand on veut » , selon les mots du président René Berthon. Avec comme terrain de jeu, la fin de la plaine du Forez et les contreforts ouest des monts du Lyonnais. Les trois circuits sont à cheval sur les départements de la Loire et du Rhône. Pas de grosses difficultés, mais une succession de côtes et de raidillons sur des petites routes qui font « le charme et l’attrait de la Roger-Rivière » , nous confie René Berthon. La cyclo a bénéficié cette année de l’absence de concurrence avec d’autres manifestations régionales placées à la même date, « comme l’an dernier » . Quelque 120 participants, parmi lesquels une trentaine de féminines, un handicapé et trois mordus équipés de VAE, se sont montrés lors de cette journée dédiée au plaisir de rouler.