Le Cycle

Chaussures Mavic Comète Ultimate

La Mavic Comète Ultimate trouve son inspiratio­n technique dans des chaussures de ski et de roller, composées d’une coque extérieure et d’un chausson interne. Résolument chère mais innovante, que vaut la nouvelle chaussure de Romain Bardet ?

- Par C. Leroy

Le kit Comète Ultimate rassemble dans un coffret des chaussures, des chaussons, de deux paires de semelles, de housses individuel­les et une paire de couvre-chaussures. Il existe plusieurs coloris de chaussons. Selon Gerald Delgorgue, directeur de développem­ent chaussures outdoor, « le projet est né avec la Zxellium Ultimate en 2011. Des pros voulaient davantage de rigidité pour le transfert de puissance sans poids en plus et les ingénieurs souhaitaie­nt réduire la distance semelle-cale. Le concept pour obtenir rigidité, stabilité et légèreté fut de séparer l’intérieur de la tige. Après 200 prototypes, nous sommes arrivés à ce modèle, sachant que l’on ne pouvait pas avoir un produit complèteme­nt sur mesure. La difficulté était de trouver les bons volume et design pour une production de série ».

COQUE EN CARBONE 3K

La Comète comprend une coque en carbone incluant la semelle Energy Shell et des zones de la tige (côtés, talon, bout). La coque est fabriquée en carbone 3K avec des orientatio­ns spéciales afin que les flexs soient différents et pour qu’elle s’adapte bien au chausson. Deux enrouleurs Ergo Dial assurent le réglage micrométri­que qui s’avère très ajustable en tension. L’ajustement et le maintien sont bons. Une fonction Smart Release sur l’enrouleur libère le fil pour que la chaussure s’ouvre rapidement. Vu la complexité de la coque carbone, et pour faciliter la production, chaque coque couvre deux pointures. Six pointures sont proposées, alors que 13 tailles sont disponible­s sur la Cosmic. Vous devrez les essayer chez un vélociste pour valider la taille. Car c’est bien à ce niveau que se trouve le défaut de ce produit en comparaiso­n d’un modèle classique et au regard du tarif. En effet, avec notre longueur de pied de 27 cm (42), nous devons prendre le 432/ 431/ (8,5/9 UK) car celle inférieure est trop petite. La semelle épaisse est là pour combler le volume, mais ce n’est pas aussi simple. Car suivant la forme du pied – surtout un fin –, il faut trouver l’ajustement. Nous avons testé d’autres combinaiso­ns de semelles internes pour ajuster le volume, pour que le pied soit bien placé, sans avoir à trop serrer, sans que le talon ne flotte. Sans compter qu’il ne faut pas non plus trop surélever le pied car on perd le bénéfice de la distance réduite pied/pédale et vos orteils butent contre la coque carbone. Une recherche qui colle mal avec le niveau de gamme du produit… La biopositio­n est optimisée grâce à une distance pied/pédale très réduite de 4,5 mm. La semelle a aussi très peu de cambrure. Le talon et la tige sont placés très bas, libérant la cheville au pédalage qui a 3° de plus qu’avec la Cosmic. Le but est que le pied appuie sur la pédale sans déperditio­n de puissance, tout en facilitant les mouvements de la cheville lors du pédalage et diminuant les points morts lors du cycle. Un test Mavic a permis de mettre en évidence une économie d’énergie de 15 % sur les muscles du mollet, soit 4,2 W par coup de pédale pour 70 % des testeurs avec les Comète Ultimate par rapport aux Cosmic. Sur la route, le chausson est confortabl­e, on ne ressent pas la coque. Le pied est bien maintenu, mais nous avons eu un point douloureux sur le coup de pied le plus faible à cause d’un serrage plus important au bout d’une heure. L’aération est bonne. Avec la chaleur, le pied est suffisamme­nt ventilé. À l’effort, on apprécie immédiatem­ent la rigidité de l’ensemble et cette impression d’exploiter complèteme­nt la puissance de la jambe sur tout le geste. La liaison cycliste/pédale est vraiment directe. Le coup de pédale est fluide et arrondi, la connexion pied/chaussure/ pédale est extrême. La semelle plate est particuliè­rement agréable, on écrase la pédale, et avec du braquet ou en danseuse, c’est tous vos watts qui sont transmis au vélo. La liberté de la cheville est surprenant­e, mais on s’y habitue vite. Reste l’exposition aux griffures du carbone lors de la marche, des chutes , même si la talonnette est interchang­eable. Alors faut-il se les offrir pour autant ? Oui, si vous avez déjà optimisé votre vélo et que votre pied s’adapte au chaussant. Car certaines formes ou pointures auront du mal à combler les vides ou s’adapter à une tige un peu moins flexible. Effectivem­ent, le prix est important, mais la sensation au pédalage est sans commune mesure avec d’autres modèles, la coque carbone s’avère innovante sur ce point.

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La semelle est aérée et très plate, la distance à la cale est de seulement 4,5 mm.
 ??  ?? La coque conçue en fibre de carbone 3K pèse 128 g en 422/ 3- 43, ou 8-8.5 UK.
La coque conçue en fibre de carbone 3K pèse 128 g en 422/ 3- 43, ou 8-8.5 UK.
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Au pédalage, on sent la différence avec une chaussure classique.

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