Le Démocrate Vernonnais

Dix mois de sursis pour une fessée appuyée

- J.B

Un homme, qui n’a pas dépassé les 40 ans, a été présenté mercredi 2 août en comparutio­n immédiate. Il est accusé d’avoir frappé, lundi, une fillette de 10 mois. Un bambin qui n’est pas le sien, mais celui de sa compagne avec qui il entretient une relation depuis environ 6 mois. Un geste qui aurait été réalisé « en conséquenc­e » des pleurs de l’enfant…

Des gestes répétés

Violence, donc. En l’espèce, une fessée très appuyée ayant largement bleui le postérieur de l’enfant. C’est en tout cas l’élément déclencheu­r de son arrestatio­n, car la prescripti­on des faits évoque des gestes potentiell­ement similaires du 15 juin au 31 juillet 2017. C’est la mère de l’enfant qui, à l’issue de cet acte, décide d’enclencher la machine judiciaire.

Le tribunal veut comprendre pour juger

Dans ce genre de dossier, le tribunal laisse toujours beaucoup la parole au mis en cause. Cherchant à comprendre l’élément déclencheu­r des faits. Le pourquoi d’abord, le comment ensuite. L’homme aux épaules tombantes ne nie pas les faits. Réfute juste de possibles coups portés sur le visage de la petite. Annonce « se rendre malade d’avoir fait ça » .

Reste que, photos à l’appui, difficile d’abonder dans le sens d’une «simple» fessée. D’autant que le témoignage de la mère rapporte une attitude ayant déjà pu paraître violente envers elle et sa fille. Les éléments du dossier évoquent également des problèmes au sein du couple.

Seulement, pour la présidente du tribunal, c’est clair : « Un enfant doit être protégé. Il ne doit pas payer les conséquenc­es de vos problèmes de couple. » Elle propose d’ailleurs des solutions simples : « Quand on est énervé, on va marcher. On s’aère. Mais on ne frappe pas. Jamais. »

Place au Ministère public

Le procureur de la République, lui, tient à revenir sur la personnali­té du mis en cause. « Des violences récurrente­s sur une enfant tellement petite qu’elle peut tenir dans un colis de la poste ! » Il demande une peine affirmée « d’une grande sévérité pour ce genre de faits ».

À l’issue des délibérati­ons, on apprend la requalific­ation des faits en violence sur mineur de moins de 15 ans. Dix mois de prison avec sursis tombent pour l’homme au casier judi- ciaire jusqu’ici vierge. Et en guise d’épée de Damoclès, un sursis mise à l’épreuve de deux ans.

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L’homme a comparu au tribunal correction­nel d’Evreux.

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