Le Démocrate Vernonnais

Le retour des touristes japonais

Depuis 2015, la France a dû faire face à une baisse de fréquentat­ion par les touristes nippons et le village de Giverny n’a pas été épargné. Néanmoins, une embellie est visible depuis le début de l’année.

- Steve Malledant

« Sugoi ! » peut-on à nouveau entendre au détour des rues de Giverny. Une exclamatio­n d’émerveille­ment des touristes japonais en visite. Un changement par rapport à l’année dernière où la clientèle nippone avait en effet déserté le village des peintres.

Cependant, Giverny n’a pas été le seul endroit touché par cette baisse de la fréquentat­ion. D’après le Gouverneme­nt, le tourisme asiatique a chuté de 6 % sur l’ensemble du territoire. Pourtant principale destinatio­n européenne au départ du Japon, la France, symbole de raffinemen­t et de luxe, a alors vu son nombre de touristes nippons considérab­lement baisser.

Cause principale ? Les attentats de 2015 et 2016. Ces événements furent un véritable frein à la venue des touristes du pays du Soleil levant et sont venus aggraver une situation déjà bien compliquée par la baisse de la valeur du Yen face à l’Euro. Chute des réservatio­ns, report sur d’autres destinatio­ns européenne­s, furent autant de solutions pour éviter la France.

Des premiers chiffres positifs

D’après les chiffres de la Fondation Monet, 8 654 Japonais sont passés par Giverny sur l’ensemble de la saison 2016. Un chiffre déjà presque atteint cette année sur la période marsjuille­t avec 8 434 touristes nippons, soit une augmentati­on de 64,5 % par rapport à 2016.

Si cela reste bien loin du chiffre de 2015 (13 396 Japonais sur la même période mars-juillet), une améliorati­on est clairement visible. Comme une preuve que, malgré tout, la France reste une destinatio­n forte pour la clientèle japonaise. Même constat auprès de certains commerçant­s ou galeristes. Sans pourtant tenir un compte détaillé, il semble que le tourisme asiatique est revenu. « Les Japonais se font discrets, mais ils reviennent doucement » , déclare l’artiste de la galerie Espace 87. D’après elle, cette baisse a tout de même été compensée par le tourisme chinois actuelleme­nt en plein boum.

Des Japonais toujours conquis

Interrogé devant les jardins, un jeune couple de Japonais explique qu’il était « impensable de ne pas passer par la maison de Monet. » Même par un après-midi pluvieux, il était important pour ce couple originaire de la banlieue de Tokyo de partir sur les traces du peintre et de visiter ses jardins. Sur la question de l’insécurité, ils ajoutent « se sentir moins exposés ici que lorsqu’ils se trouvaient en visite à Paris. »

D’autres, comme Masako Kimura et son groupe, originaire­s de Kobe, ont préféré totalement éviter la capitale qu’ils estiment encore trop dangereuse pour le moment. Ils ont donc organisé, entre amis, un séjour en Normandie avec au programme les visites du Mont Saint-Michel, d’Étretat et de Giverny. Masako, qui admire l’oeuvre de Monet, ne savait pas que le peintre avait résidé à Giverny. « J’ai toujours pensé qu’il avait vécu à Paris », admet-elle un peu gênée.

Il faut savoir qu’au pays du Soleil levant, les fleurs et les jardins occupent une grande place dans la culture. Il est donc logique que Monet y soit célèbre.

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D’après les chiffres de la Fondation Monet, 8 654 Japonais sont passés par Giverny sur l’ensemble de la saison 2016

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