Il reconnecte les Antilles
Gaël Musquet est un activitistetiste du web. Avec son association « Hand », il s’affaire depuis quinze jours avec d’autres bénévoles pour rétablir un réseau aprèsrès les dégâts causés par les ouragans en Guadeloupe et en Martinique à Saint-Martin et Saint
Comment pouvez-vous aider les victimesictimes des tsunamis depuis votre salon à Vernonernon ?
La mission que je me suis donnée avecvec l’association « Hand », c’est de venir en aideaide aux populations victimes de catastrophes naturelles aturelles en recréeant un réseau de communication.on. Sans communication, il n’y a pas de secours aux personnes possible. La priorité de « Hand », c’estc’est de reconnecter les habitants entre eux. C’estest bien beau d’avoir une liaison satellite vers la métropoleétropole mais si on ne peut pas appeler à l’autre bout de l’île, ça ne sert pas à grand-chose. Or aujourd’hui,ourd’hui, les opérateurs téléphoniques ne sont pass dimen-dimensionnés pour accueillir 100 % des appels dede leurs clients. Ils sont plutôt formatés pour 10 % ! Vous imaginez ? La seule solution en cas de crisee comme celle que l’on connaît aujourd’hui à Saint--Martin, c’est de déployer un réseau d’urgence via des radio-amateurs.
Comment vous y prenez-vous ?
Depuis quelques années, je participe à un grand exercice piloté par l’Unesco, le Caribewareware qui entraîne les populations en cas de tsunami.ami. On savait que l’on n’était pas prêt. Du coup, il y a déjà un réseau d’une vingtaine de Guadeloupéenséens sur place, créé lors des entraînements et capablesables de déployer un réseau. La seule solution quandand tous les réseaux électriques, télécoms sont endommadommagés, c’est la radio-amateur. On rétablit la commu-communication et surtout, on profite de cette criseise pour construire des réseaux radio permanents. Il faut que les gens sur place soient autonomes.
Qu’avez-vous déjà pu faire en 15 jours ?
On a pu envoyer vers la Guadeloupe 203 kilos de matériels : des panneaux solaires, de l’équipement radio, wifi, du matériel électrique. L’entreprise ébroïcienne Batterie 27 a fait des dons. Comme ma propre société est hébergée sur la base aérienne militaire 105 à Evreux, j’ai pu dans la même journée faire venir du matériel du fournisseur Uniteck de Béziers vers Evreux, puis acheminer tout cela vers les Antilles. Cela a permis de redéployer un réseau de communication, des relais de radio numériques, de modifier des lampes de 120 volts en 12 volt (basse tension) pour éviter les risque d’hydrocution, de faire voler des drônes pour vérifier les fonds marins modifiés avec le séïsme, etc. Dans trois semaines, j’irai sur place donner un coup de main. Que pensez-vous de la gestion de cette crise ? On le savait que l’on n’était pas prêt. C’est inac- ceptable que des villages soient coupés du monde pendant plusieurs jours en 2017. Mais ce n’est pas un problème uniquement aux Antilles. Dans l’hexagone, on n’a pas cette culture du risque. Le risque de tsunamis existe aussi dans le sud de la France. Il faut que cette crise serve de leçon et que surtout, l’on forme des radioamateurs. En France, il y a 1 radioamateur pour 7000 habitants. Aux Etats-Unis, c’est 1 pour 400. Aujourd’hui, on ne sait pas demander à des milliers de personnes d’évacuer une ville comme Marseille, par exemple. Propos recueillis par Lucile Akrich
« C’est inacceptable que des villages soient coupés du monde »