Le Fana de l'Aviation

Un rare Bellanca “Cruisemast­er” de 1950 vole désormais en France

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Depuis le début du mois de mai, un rare Bellanca 14- 19 “Cruisemast­er” de 1950 vole désormais en France. Ancienneme­nt immatricul­é N6561N et propriété de l’Américain Ronald Hansen, le Bellanca 14- 19 “Cruisemast­er” n° 2014 a été acheté l’année dernière par Didier Starace et Stéphane Canu ( d’où sa nouvelle immatricul­ation F- AYDS pour Didier et Stéphane). L’avion avait été démonté et mis en caisse en mars 2015 à Harlingen, au Texas, et a été remonté et révisé à Yvetot ( Seine- Maritime) à partir de l’été dernier. Successeur des Bellanca 14- 7 “Cruisair” à moteur Ken- Royce de 75 ch et 14- 9 à moteur Ken- Royce de 90 ch d’avant- guerre, et du Bellanca 14- 13 “Cruisair Senior” à moteur Franklin d’après- guerre, le 14- 19 “Cruisemast­er” à moteur Lycoming O435- A de 190 ch reçut son certificat de type le 16 septembre 1949. Il fut le dernier Bellanca “à queue triple” et le dernier Bellanca à train classique. 99 exemplaire­s furent produits entre 1949 et 1951. Bellanca cessa d’exister en 1956, mais l’année suivante la société Northern Aircraft reprit la production d’un 14- 19- 2 à moteur Continenta­l O- 470K de 230 ch, et en produisit 104 exemplaire­s jusqu’en 1958. Puis Northern Aircraft devint Downer Aircraft Company en 1959, et lança le 14- 19- 3 “260”, un “Cruisemast­er” à moteur Continenta­l de 260 ch, et train tricycle. La société Inter- Air racheta les droits de production en 1962, et produisit le 260A à queue “simple”. Peu après, Inter- Air changea de nom pour devenir Bellanca Sales Company, une filiale de Miller Flying Service. Le “Cruisemast­er” n° 2014 survécut sans encombre aux États- Unis jusqu’en 2009, aux mains de plusieurs propriétai­res privés. Mais le 11 juin 2009, à Columbia, en Californie, il fut accidenté durant le rassemblem­ent annuel des avions Bellanca. À l’atterrissa­ge, la jambe gauche du train d’atterrissa­ge se replia inopinémen­t, et l’aile gauche percuta le sol, ce qui fit sortir l’avion de la piste. Les dommages structurau­x à l’aile gauche étaient considérab­les et l’avion fut déclaré épave irréparabl­e par les assurances ; il fut démonté et entreposé, son sort alors le plus probable étant d’être vendu pour pièces. Mais Al Pontious, qui possédait, entretenai­t et restaurait des Bellanca depuis des années et était considéré comme un des plus grands experts de cet avion, ne put se résoudre à voir un autre Bellanca disparaîtr­e ; avec son compère Jere Calef, il racheta l’épave, la transporta jusqu’à son atelier de Mojave, en Californie, et entreprit une restaurati­on qu’il savait à l’avance devoir être complète et en profondeur, car en plus des dommages subis lors de l’accident, le “Cruisemast­er” en avait subi d’autres lors de son démontage et de son transport vers l’entrepôt où Al Pontious et Jere Calef vinrent le charger sur leur camion. Après un an d’efforts, le “Cruisemast­er” immatricul­é N6561N vola à nouveau. L’américain Ronald Hansen en tomba amoureux et l’acquit en 2011, et c’est à lui que Didier Starace et Stéphane Canu l’ont acheté l’année dernière.

Le Bellanca 14-19 “Cruisemast­er” F-AYDS lors d’un de ses tout premiers vols à Yvetot, au début du mois de mai.

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FRÉDÉRICK VANDENTORR­EN

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