Le coup de faux des “Phantom” II
Cette opération fut la plus grande chasse aux MiG jamais réalisée par les “Phantom” II sur le Nord-Viêtnam.
Opération emblématique de la guerre du Viêtnam, Bolo vit de grands duels aériens dans un confl it où ils étaient plutôt rares. Elle est depuis célébrée aux États-Unis comme un modèle du genre, où innovation tactique, supériorité technologique, leadership se combinèrent pour offrir le succès. Un succès pourtant fugace car, dans les semaines qui suivirent, les pilotes de MiG reprirent l’initiative après avoir analysé leurs échecs.
rencontres aériennes illustrent les conceptions opposées de chaque camp dans la façon de conduire les opérations. Du côté américain, tout dans leur doctrine d’emploi les poussaitit à me mener une guerre aérienne ienne décisive en engageanteant massivement leursurs moyens contre un adversaire de second nd ordre. Mais les s aviateurs américains allaient être frustrés, obligés de mener une cammpagne graduelle dans une longue guerre d’usure imposée par l’exécutif utif politique qui craignait une escalade calade du conflit avec la Chine et l’Union soviétique. De fait, dès le début de la campagne Rolling Thunder – le bombardement du Nord-Viêtnam en 1965 pour faire plier Hanoi et cesser son soutien à l’insurrection communiste au Sud-Viêtnam – les États Unis se retrouvèrent de facto en conflit avec les Chinois. Ceux- ci déployèrent plusieurs divisions de défense antiaériennes au Nord-Viêtnam, leurs soldats opérant sous uniformes nord-vietnamiens. Puis les pilotes américains firent face aux premiers tirs de SAM-2, mis en oeuvre dans un premier temps par des opérateurs soviétiques – leurs écoutes radio le confirmaient. Tout concourait à un nouveau scénario coréen où les Américains durent affronter non seulement l’aviation nord-coréenne, mais aussi des corps aériens entiers russes et chinois. Moins de trois ans après les crises de Berlin et Cuba, le spectre d’un confl it mondial et nucléaire était dans tous les esprits.
dans ce contexte qu’allait se développer un vaste système de défense antiaérien intégré mis en oeuvre par les Nord-Vietnamiens. Ces derniers investirent une grande part de leurs ressources militaires et économiques pour sa mise sur pied, avec à terme la relève des unités chinoises. Le but était d’abord de défendredéfen les grands centres urbains et économique miques centrés autour d’Hanoi,d’Ha ainsi que son débou débouché maritime, le por port d’Haiphong, et qu quelques complexes in industriels, comme le les aciéries de T Thai Nguyen ou les m mines de charbon de Hon Hong Gai-Cam Pha. Le systèmesystèm devait ensuite s’étendre gr graduellement à tout le territoire nord-vietnamien,n couvrant les voies de communication vitales pour assurer la logistique des unités engagée au Sud. Compte tenu des moyens limités du pays, y compris en ressources humaines formées et éduquées, le développement de l’aviation nord-vietnamienne fut dès le départ restreint. Vu les circonstances, les Nord-Vietnamiens élaborèrent une doctrine d’emploi originale pour leur petite aviation de chasse, l’utilisant comme une arme d’appoint aux unités de DCA et de SAM à qui étaient dévolues l’essentiel de la défense antiaérienne. Les deux