Le Fana de l'Aviation

Le coup de faux des “Phantom” II

Cette opération fut la plus grande chasse aux MiG jamais réalisée par les “Phantom” II sur le Nord-Viêtnam.

- Par Albert Grandolini

Opération emblématiq­ue de la guerre du Viêtnam, Bolo vit de grands duels aériens dans un confl it où ils étaient plutôt rares. Elle est depuis célébrée aux États-Unis comme un modèle du genre, où innovation tactique, supériorit­é technologi­que, leadership se combinèren­t pour offrir le succès. Un succès pourtant fugace car, dans les semaines qui suivirent, les pilotes de MiG reprirent l’initiative après avoir analysé leurs échecs.

rencontres aériennes illustrent les conception­s opposées de chaque camp dans la façon de conduire les opérations. Du côté américain, tout dans leur doctrine d’emploi les poussaitit à me mener une guerre aérienne ienne décisive en engageante­ant massivemen­t leursurs moyens contre un adversaire de second nd ordre. Mais les s aviateurs américains allaient être frustrés, obligés de mener une cammpagne graduelle dans une longue guerre d’usure imposée par l’exécutif utif politique qui craignait une escalade calade du conflit avec la Chine et l’Union soviétique. De fait, dès le début de la campagne Rolling Thunder – le bombardeme­nt du Nord-Viêtnam en 1965 pour faire plier Hanoi et cesser son soutien à l’insurrecti­on communiste au Sud-Viêtnam – les États Unis se retrouvère­nt de facto en conflit avec les Chinois. Ceux- ci déployèren­t plusieurs divisions de défense antiaérien­nes au Nord-Viêtnam, leurs soldats opérant sous uniformes nord-vietnamien­s. Puis les pilotes américains firent face aux premiers tirs de SAM-2, mis en oeuvre dans un premier temps par des opérateurs soviétique­s – leurs écoutes radio le confirmaie­nt. Tout concourait à un nouveau scénario coréen où les Américains durent affronter non seulement l’aviation nord-coréenne, mais aussi des corps aériens entiers russes et chinois. Moins de trois ans après les crises de Berlin et Cuba, le spectre d’un confl it mondial et nucléaire était dans tous les esprits.

dans ce contexte qu’allait se développer un vaste système de défense antiaérien intégré mis en oeuvre par les Nord-Vietnamien­s. Ces derniers investiren­t une grande part de leurs ressources militaires et économique­s pour sa mise sur pied, avec à terme la relève des unités chinoises. Le but était d’abord de défendredé­fen les grands centres urbains et économique miques centrés autour d’Hanoi,d’Ha ainsi que son débou débouché maritime, le por port d’Haiphong, et qu quelques complexes in industriel­s, comme le les aciéries de T Thai Nguyen ou les m mines de charbon de Hon Hong Gai-Cam Pha. Le systèmesys­tèm devait ensuite s’étendre gr graduellem­ent à tout le territoire nord-vietnamien,n couvrant les voies de communicat­ion vitales pour assurer la logistique des unités engagée au Sud. Compte tenu des moyens limités du pays, y compris en ressources humaines formées et éduquées, le développem­ent de l’aviation nord-vietnamien­ne fut dès le départ restreint. Vu les circonstan­ces, les Nord-Vietnamien­s élaborèren­t une doctrine d’emploi originale pour leur petite aviation de chasse, l’utilisant comme une arme d’appoint aux unités de DCA et de SAM à qui étaient dévolues l’essentiel de la défense antiaérien­ne. Les deux

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USAF Le colonel Robin Olds en train de peindre une étoile rouge sur l’entrée d’air de son F-4C après sa victoire obtenue contre un MiG-21, le 2 janvier 1967, lors de l’opération Bolo.
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