1937-2017 : les soubresauts de l’histoire
À la mobilisation, Air France doit se séparer d’une bonne partie de son parc réquisitionné par les armées. À l’armistice, placée sous tutelle de l’État français, la compagnie prend le contrôle d’Air Bleu, d’Air Afrique, d’Air France Transatlantique et se voit assigner la mission de gérer les lignes postales et un service aérien au profi t du gouvernement. Conditionnées aux autorisations allemandes, des liaisons épisodiques reprennent vers l’Indochine, Madagascar, Djibouti et les colonies africaines restées fi dèles à Vichy. Souvent périlleuses et incertaines, elles sont le théâtre d’autant de drames que d’exploits techniques et humains. Suite à l’invasion de la zone “libre”, la compagnie est dissoute le 30 juin 1943. Les Allemands sont en Provence. Conséquences que nul n’aurait pu prévoir en 1937, les relations nouées avec la Lufthansa avant- guerre permettent, en certaines occasions, d’atténuer les exactions des forces d’Occupation. Le 26 juin 1945, Air France renaît de ses cendres. Nationalisée, elle devient propriété de l’État. Le 1er juillet 1946, la liaison Paris- New York est, comme l’avait prédit Paul Codos en 1937, inaugurée par un “avion terrestre”, le Douglas DC- 4, version quadrimoteur du DC- 3 pour l’acquisition duquel il s’était tant battu ! Depuis juillet 2003, Air France est redevenue une société privée dans laquelle l’État français dispose d’une solide participation ( 17,6 %) au sein de la holding Air France- KLM. Située dans le groupe des cinq plus grandes compagnies mondiales, Air France- KLM dispose en 2017 de 530 avions, dont 170 long- courriers, qui desservent 328 destinations dans 118 pays et transportent chaque année plus de 93 millions de passagers.