Le retardant
Si attaquer un feu avec de l’eau semble aller de soi, la chimie a rapidement permis d’utiliser des produits plus effi caces ayant des effets s’inscrivant dans la durée. Le retardant utilise du phosphate d’ammonium ou du sulfate d’ammonium comme principes actifs qui ont pour effet de retarder la décomposition de la cellulose, élément qui constitue la structure des végétaux. Au lieu de s’enfl ammer lorsque la chaleur atteint 150 ° C, le retardant la protège jusqu’à des températures avoisinant les 700 ° C. Surtout, le retardant reste effi cace tant qu’il n’est pas dégradé par le feu, le vent ou la pluie, ce qui permet de l’utiliser préventivement. Il est néanmoins onéreux et exige que les avions accèdent à des installations spécifi ques pour être chargés de ce précieux produit. La perte de productivité immédiate induite par ces opérations est compensée à la fois par la rapidité des aéronefs qui l’utilisent généralement – 350 noeuds ( 648 km/ h) pour un Q400MR, 200 noeuds ( 370 km/ h) pour un “Tracker” – et par son effi cacité face aux fl ammes. L’usage des barrières de retardant établies par les “Firecat” ou les “Dash” aujourd’hui – DC- 6 ou C- 130 auparavant en France –, a démontré son effi cacité depuis plus de 40 ans. Et plus que l’opposition aux attaques massives en noria des avions capables d’écoper, il est à la fois indispensable et nécessaire de parler de complémentarité de ces moyens et de ces tactiques.