Le Messerschmitt 163 “Komet” Petit mais brutal
Première partie. Rencontre entre la formule de l’avion sans queue et le moteur- fusée pour un chasseur à très grande vitesse.
Première partie. Le Me 163B, véritable machine infernale – ses entrailles renfermaient des ingrédients diaboliques – déçut les espoirs placés en lui comme tueur de bombardiers, mais ouvrit un nouveau chapitre de l’aviation.
Fin juillet 1944, des pilotes de “Mustang” du 359th Fighter Group rapportèrent que lors d’une mission d’escorte de B-17, ils avaient remarqué des traînées de condensation s’approchant à une vitesse folle au-dessus de Merseburg, et qu’ensuite les bombardiers auraient été attaqués par cinq petits avions extrêmement rapides et maniables qu’ils n’avaient encore jamais vus. Il s’agissait de Messerschmitt 163, tout à fait nouveaux. En deux minutes et demie exactement, ils montaient à 8 000 ou 10 000 m, voire au-delà. Ils pouvaient intercepter à grande vitesse une formation ennemie et revenir se poser réservoirs vides, moteur éteint, comme des planeurs.
Leurs concepteurs s’étaient engagés sur un terrain vierge à de nombreux égards, et le résultat de leurs travaux fut l’obtention de nombreux records. Pour la première fois un avion vola à plus de 1 000 km/h ; même en montée, jamais des pilotes n’avaient été propulsés aussi vite. Mais ces hommes et ce matériel se heurtaient aux limites de ce qui était faisable à l’époque. Le Me 163 mettait en oeuvre des techniques qui ne parvinrent pas à maturité, si bien qu’il provoqua v plus de pertes humaines lors de ses essais qu’en mission. Mais les pilotes qui survécurent ne pouvaient v plus se passer de lui. Il possédait de très bonnes qualités de vol, de grandes qualités aérodynamiques, une maniabilité et une vélocité inégalées. Mais il ne put jamais concrétiser les espoirs qu’il suscita.