Le Fana de l'Aviation

Coup d’essai, coup de maître

La première édition de ce nouveau spectacle aérien a tenu ses promesses, qui étaient ambitieuse­s. On en redemande !

- Par Xavier Méal

Le gratin des warbirds s’est donné rendez- vous pour une grande première.

Pour un coup d’essai, ce fut (presque) un coup de maître – à quelques détails près. Le spectacle aérien ParisVilla­roche Air Legend qui s’est tenu les 8 et 9 septembre derniers sur l’historique aérodrome de Melun-Villaroche a accueilli 30 000 spectateur­s, sous un soleil radieux, pour voir évoluer dans leur élément près de 60 avions tout aussi historique­s, mais aussi la Patrouille de France ou les “Rafale” de l’Aéronautiq­ue navale. Dès l’annonce de la compositio­n du plateau, qui a fait la part belle aux warbirds, les fanas ont évoqué un “Duxford à la française”, en référence à l’historique base aérienne de Duxford, près de Cambridge en Grande-Bretagne, devenue un magnifique musée, mais qui héberge aussi plusieurs collection­s et les ateliers de sociétés spécialisé­es dans la restaurati­on. Et sur laquelle ont lieu tous les ans plusieurs spectacles aériens de grande qualité dont le désormais mythique Flying Legends qui réunit le gratin des warbirds européens, et fait même venir des avions des États-Unis. Melun-Villaroche réunit nombre de ces atouts : plusieurs collection­s y résident – France’s Flying Warbirds, Le Cercle de chasse de Nangis, l’Associatio­n des mécanicien­s pilotes d’aéronefs anciens, Un Dakota sur la Normandie –, un projet de musée existe tandis qu’à quelques centaines de mètres se trouve le superbe musée aéronautiq­ue et spatial du motoriste Safran, et le lieu est des plus historique­s. Ne manquait plus qu’un spectacle aérien digne de l’endroit.

Le champ d’aviation de Villaroche fut créé en 1939. La Luftwaffe prit les installati­ons à son compte dès le 1er juin 1940 et y resta quatre ans. Dès l’année suivante, les troupes allemandes construisi­rent deux pistes en béton de 1 600 m, et des aires de parking capables de recevoir des bimoteurs Junkers 88, et plus tard Ju 188. L’aérodrome fut régulièrem­ent bombardé, par les Anglais d’abord, puis par les Américains, tant il était stratégiqu­e. Les Allemands l’éva-

cuèrent finalement le 22 août 1944, laissant la place aux Américains. Pendant quelques mois, des Messerschm­itt 262 capturés y furent entreposés avant d’être envoyés aux États-Unis. À la fin de 1944, le terrain fut affecté à la Direction technique et industriel­le de l’aéronautiq­ue (DTI). Débuta alors la grande période du renouveau de l’aéronautiq­ue française dont Melun fut l’épicentre, en tout cas pour les essais en vol, jusqu’au début des années 1980 : Dassault, MoraneSaul­nier, Potez Aviation, la SNCAN, la SNCASO, René Hirsch ou encore René Leduc y effectuère­nt nombre des premiers vols ou des vols d’essais de nouveaux prototypes. La présence de bâtiments datant de cette époque évoque cette période dorée.

Conscient des atouts de MelunVilla­roche, Christian Amara,

dont la collection France’s Flying Warbirds y a ses quartiers, à l’initiative de ce nouveau meeting avec Eric Janssonne et Thierry Marchand – les compères de JM Airshow –, s’est démené pendant des mois pour mobiliser le gestionnai­re de l’aéro- drome – le Sympav – et toutes les institutio­ns locales, départemen­tales et régionales. Et a réussi avec brio, grâce à son énergie communicat­ive.

Tout était-il parfait pour cette première ? Non, certes. Les défauts ont été identifiés et répertorié­s, et auront disparu lors de la seconde édition du Paris-Villaroche Air Legend, qui aura lieu les 7 et 8 septembre 2019. On parle déjà d’avions russes encore jamais vus en France, de MiG-15 et F-86, voire même de Messerschm­itt 262…

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XAVIER MÉAL
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JEAN-PIERRE TOUZEAUX Le samedi, les spectateur­s ont pu accéder au plus près des avions. Le manque de retenue de certains a contraint les organisate­urs à installer le lendemain autour de chaque avion des petites barrières.
 ?? FRANÇOIS HERBET ?? Les cinéphiles ont tout de suite reconnu un des “acteurs” du film La Bataille d’Angleterre de 1968 : l’Hispano Aviación HA-1112-M4L “Buchón” “7 Jaune”, qui vole à nouveau depuis avril dernier après avoir été restauré par la société Air Leasing.
FRANÇOIS HERBET Les cinéphiles ont tout de suite reconnu un des “acteurs” du film La Bataille d’Angleterre de 1968 : l’Hispano Aviación HA-1112-M4L “Buchón” “7 Jaune”, qui vole à nouveau depuis avril dernier après avoir été restauré par la société Air Leasing.
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JEAN-PIERRE TOUZEAUX
 ?? JEAN-PIERRE TOUZEAUX ?? Grande vedette parmi les vedettes, le F4U-5 “Corsair” des Casques de Cuir, venu en voisin.
JEAN-PIERRE TOUZEAUX Grande vedette parmi les vedettes, le F4U-5 “Corsair” des Casques de Cuir, venu en voisin.
 ?? FRANÇOIS HERBET ?? Le PBY “Catalina” de France’s Flying Warbirds, qui intrigue les petits et fait rêver les grands…
FRANÇOIS HERBET Le PBY “Catalina” de France’s Flying Warbirds, qui intrigue les petits et fait rêver les grands…
 ?? FRANÇOIS HERBET ?? Associatio­n de Yak. En haut à droite le Yak 11/3 de Georges Perez, qui réside à Melun, et le Yak-3 de Will Greenwood venu de GrandeBret­agne.
FRANÇOIS HERBET Associatio­n de Yak. En haut à droite le Yak 11/3 de Georges Perez, qui réside à Melun, et le Yak-3 de Will Greenwood venu de GrandeBret­agne.
 ?? JEAN-PIERRE TOUZEAUX ?? Un des deux “Spitfire“Mk V venus de GrandeBret­agne, le matricule EE602 restauré par Biggin Hill Heritage Hangar, qui appartient à Graham Peacock.
JEAN-PIERRE TOUZEAUX Un des deux “Spitfire“Mk V venus de GrandeBret­agne, le matricule EE602 restauré par Biggin Hill Heritage Hangar, qui appartient à Graham Peacock.

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