Le Shah commande le F-14
L’Iran ambitionnait d’être une grande puissance du golfe Persique. En 1973, le Shah voulait ce qui se faisait de mieux en matière d’avion de combat. Il commanda des F-14A « Tomcat ».
La montée en puissance militaire rapide des États arabes radicaux après la guerre arabo-israélienne de 1967 et le retrait des forces militaires britanniques du golfe Persique incitèrent le Shah qui dirigeait l’Iran depuis 1941 à entreprendre une expansion et une modernisation rapides de ses forces armées. Il était particulièrement soucieux de suivre le rythme rapide de la modernisation des forces de l’Irak. Entre 1967 et 1972, Téhéran commanda pour plus de 1,4 milliard de dollars d’armes à l’étranger. Les efforts du Shah pour étendre les capacités militaires de l’Iran, cependant minorées par des coupures dans les subventions militaires américaines en 1972, avaient porté le budget militaire de l’Iran à près de quatre fois celui de son niveau de 1966.
A la recherche d’un chasseur de dernière génération
La célébration des 2 500 ans de l’Empire perse en octobre 1971 marqua l’émergence de l’Iran en tant que puissance politique et militaire indépendante dans le golfe Persique.
A partir de 1969 le Shah se focalisa sur la question du remplacement à la fin des années 1970 des McDonnell Douglas F-4«Phantom» II fournis par les États-Unis. Il souligna qu’un long délai serait nécessaire, compte tenu du budget nécessaire et des cycles d’approvisionnement à long terme. Des pays avaient déjà fait des propositions, comme la France avec les « Mirage » 3/5 ou les Britanniques avec le MRCA (futur « Tornado »). Le Shah fit valoir qu’il aurait besoin d’un avion du calibre du McDonnell Douglas F-15 Eagle (voir hors série F-15) pour contrer l’arrivée « presque assurée » dans les pays voisins du MIG23 soviétique.
Lui-même pilote, Mohammad Reza Shah Pahlavi était catégorique sur le fait que l’Iran devait avoir des avions de chasse de dernière génération tels que le F-15. Il suivait de près l’évolution de la situation. Un rapport de la CIA daté du 28 janvier 1972 indique que le Shah avait manifesté son intérêt pour conclure un accord avec
les États-Unis afin d’assurer à l’Iran la fourniture de matériels militaires sophistiqués jusqu’en 1980. Il était, entre autres, impatient de recevoir un nouveau chasseur pour remplacer ses F-4«Phantom» II.
Sur un total de 176 McDonnell Douglas F-4E«Phantom» II commandés par l’Iran dans le cadre des programmes Peace Roll II, III et IV, l’IIAF (Imperial Iranian Air Force) avait reçu 32 de ceux compris dans Peace Roll II datant de 1973. Ils étaient tous en service dans les 31e TTS et 32e TFS regroupés au sein du 3e TFB Shahrokhi à Hamedan. Le numéro de série 3-656 avait été perdu dans un accident le 3 juillet 1972. L’IIAF avait reçu une grande partie des missiles air-air AIM-7E-2 et AIM-9J pour les missions de défense aérienne des«Phantom» II. Ces derniers n’étaient pas les seuls avions de combat que l’IIAF alignait à ce moment-là. Elle disposait aussi de 28 F-4D plus anciens, 60 Northrop F-5A « Tiger » et 17 F-5B. L’IIAF était sur le point de recevoir de nouveaux F-5E « Tiger » II en 1974. En avril 1972, son grand rival, la force aérienne irakienne, comptait selon les dossiers de la CIA dans ses rangs 91 MiG-21 (en version F-13, MF, U-600 et UM), 62 Sukhoi Su-7BMK, 46 Hawker « Hunter », 33 MiG-17, neuf Tupolev Tu-16 (dont six Tu-16 KSR-2-11) et 12 Iliouchine Il-28.
Le 9 septembre 1972, le Shah et des membres de l’état-major assistèrent à une présentation du F-14 et du F-15 par
utiles aux Soviétiques, mais étaient également partagées avec les forces armées irakiennes qui les avaient hébergés. En réponse aux survols des MiG-25R, le 3e TFB de l’IIAF engagea ses F-4E qui étaient armés de missiles air-air AIM-9J Sidewinder (guidage infrarouge) et AIM-7E-2 Sparrow (guidage radar). Cependant en raison de la vitesse et de l’altitude des MiG-25R, les F-4E ne furent pas en mesure de les intercepter.
Le « Tomcat » impressionne le Shah
Le F-14 « Tomcat » et ses missiles AIM-54A Phoenix semblaient être la meilleure solution pour faire face à toutes ces menaces par rapport au F-15A et à son missile AIM-7 Sparrow, jugés moins efficaces. Le 26 juillet 1973, le Shah, alors en visite aux États-Unis, avait dit aux responsables américains qu’il voulait acheter le F-14 ou le F-15 - ou les deux, bien qu’il soit davantage intéressé par « Tomcat ». Le Shah déclara au président Nixon qu’il voulait créer une atmosphère de stabilité au MoyenOrient en soulignant : « Nous devons être forts. » Les représentants du Département d’État américain déclarèrent : « Le Shah veut le meilleur et il obtient le meilleur. » Alors que le principal objectif du dirigeant iranien était de discuter en général des divers programmes de développement de son
et Chuck Sewell de Grumman. Le général Khatami vola installé sur le siège arrière devant le capitaine Lammoureaux et le général Azarbarzin fit équipe avec le Cdr. Callaway.
Le F-14A est commandé
Les négociations pour l’acquisition de F-14A ont été accélérées en octobre 1973 après que l’Iran fut informée de la livraison au mois de septembre par l’Union soviétique de bombardiers supersoniques Tupolev Tu-22 « Blinder » à Irak. À ce moment, l’Iran ignorait que ces bombardiers étaient la version de base du Tu-22B, avec seulement la capacité de transporter des bombes non guidées. L’Iran supposa qu’ils avaient des capacités similaires aux Tu-22K de la marine soviétique, et qu’ils pouvaient donc transporter des missiles anti-navires Raduga Kh-22 (AS-4 Kitchen pour l’Otan), ce qui aurait pu menacer les navires de la marine iranienne dans le golfe Persique. Au total, les forces aériennes irakiennes disposaient de 12 Tu-22B relativement obsolètes, dont deux Tu-22U d’entraînement. Ils étaient tous basés à Al-Taqqadum.
Le F-14 était plus cher et plus difficile à entretenir que le F-15, mais il avait non seulement un radar et un armement plus puissants et pouvait aussi répondre plus rapidement aux besoins de l’Iran pour faire face à la menace des Tu-16 irakiens et leurs