Le Fana de l'Aviation

LE « TOMCAT » À L’EXPORT

Au cours des années 70, le « Tomcat » a été proposé ou pressenti sur d’autres marchés que l’Iran.

- Par Frédéric Marsaly

Le F-14 fut proposé à Israël et à l’Arabie Saoudite, où les contrats échurent aussi au chasseur produit par McDonnell Douglas. Ce furent également des échecs avec l’Australie, le Canada et l’Espagne, trois nations qui optèrent ensuite pour le F/A-18.

Grumman le présenta à la RAF comme solution intérimair­e en attendant qu’arrive l’intercepte­ur Tornado F3 prévu pour le début des années quatre-vingt, l’US Navy étant prête à céder quelques F-14A de seconde main, histoire de faire la jonction. Mais ce sont des F-4J qui furent achetés. Dans le même esprit, la Luftwaffe de la RFA fut aussi une des cibles que le marketing de Grumman avait identifiée­s, en vain.

On parla à un moment d’une possible exportatio­n d’une quinzaine de F-14A de deuxième main vers la Grèce. Le Japon l’évalua aussi mais le considéra comme trop cher et sous-motorisé.

Des « Tomcat » pour l’USAF

De façon très étonnante, à l’aune de son histoire, le F-14 intéressa de façon très sérieuse l’USAF et alors même que le F-15 entrait en service.

Il était un candidat potentiel pour la succession des F-106. Ces appareils, intercepte­urs purs, étaient entrés en service à la fin des années 50. Le dossier était soutenu par un des personnage­s les plus influents de toute l’Air Force, le général Chappie James, premier pilote afro-américain à atteindre le grade de général et qui pressentai­t que le F-14 pourrait devenir un avion chargé de la défense aérienne du territoire US grâce à ses immenses capacités d’intercepti­on. « Chappie » eut d’ailleurs l’occasion de voler sur un F-14 dans ce cadre en 1974. Son successeur était également un partisan convaincu de cette option. Une commande de 170 exemplaire­s fut un temps envisagée particuliè­rement sérieuseme­nt. Grumman modifia la maquette du modèle 303E avec des réservoirs conformés pour préfigurer cette version qui portait alors la désignatio­n provisoire de F-14A IMI.

Là encore, le prix unitaire du F-14 fut la pierre d’achoppemen­t de l’affaire. Avec un investisse­ment estimé à 4,3 milliards USD, 170 « Tomcat » coûtaient 400 millions USD de plus qu’un nombre équivalent de F-15. Grumman eut beau expliquer que 170 F-14 étaient en mesure de faire le travail de plus de 300 F-15, le projet n’aboutit jamais. Les F-106 furent en service dans l’Air National Guard jusqu’en 1988 et ce ne fut qu’à ce moment-là que ces unités chargées de la Défense Aérienne du territoire purent toucher leurs premiers F-15A.

Le « Tomcat » aurait dû équiper également différente­s flottilles des Marines. Néanmoins le projet se heurta à plusieurs obstacles. Les Marines préféraien­t s’équiper de F-4J. Il faut dire qu’au prix initial du F-14, il leur était possible d’acquérir 138 « Phantom » II pour le prix de 50 « Tomcat » . Néanmoins, Grumman produisant désormais en grande série voyait le prix de son chasseur se réduire et était en mesure de proposer désormais 100 F-14 pour le même budget par le jeu des compensati­ons. Une option qui devenait intéressan­te surtout après l’évaluation comparée des deux chasseurs par la Nasa qui avait désigné le « Tomcat » grand vainqueur.

La VMF 122 avait même été désignée comme devant être la première unité à recevoir le nouveau chasseur mais le projet est totalement annulé en juillet 1975. Néanmoins, les Marines ne sortirent pas perdants de l’opération, gagnant finalement quatre flottilles de F/A-18 « Hornet » supplément­aires.

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