Le musée de la Force aérienne saoudienne Un joyau au milieu des sables
Surprise : un musée assez peu connu permet de se familiariser avec l’histoire de l’aviation saoudienne. L’occasion de découvrir des avions aux couleurs sable. Visite guidée.
L’amateur d’histoire aéronautique trouvera à Riyadh un lieu d’intérêt : le Saqr Al Jazeera Aviation Museum. Géré par la Force aérienne saoudienne ( Royal Saudi Air Force, RSAF), il est implanté à proximité de la King Salman Air Base, qui accueille notamment l’École de l’air saoudienne.
visite se décompose en deux étapes : le musée lui-même qui comprend plusieurs halls couvrant l’histoire de l’aviation saoudienne, et l’exposition statique extérieure.
Les débuts de l’aviation militaire saoudienne
premier hall, consacré aux débuts de l’aviation dans le royaume, abrite des maquettes à l’échelle 1 d’un Westland “Wapiti” et d’un Airco DH.9. Ces deux types furent les premiers avions saoudiens, le DH.9 ayant servi au sein de la force aérienne du Hedjaz, avant que ce royaume ne fût conquis par Ibn Saud (1). Un Caproni Ca.100 est également préservé, plusieurs exemplaires ayant été fournis par l’Italie en 1936. Un Douglas DC-3, offert par le président Franklin Roosevelt à Ibn Saud est aussi exposé.
deuxième hall présente les aéronefs ayant marqué le renouveau de la RSAF dans les années 1950. On
(1) Fondateur du troisième État saoudien, l’actuelle Arabie Saoudite. y trouve un Temco TE-1B “Buckaroo”, en livrée métal, dont dix exemplaires furent vendus en 1952. Un North American T-6 “Texan” est présenté suspendu, de même qu’un De Havilland Canada DHC-1 “Chipmunk”, la Grande-Bretagne en ayant livré 12 au Squadron 6 en 1956. Un North American T-28A et un Beechcraft T-34A sont aussi exposés aux côtés d’un De Havilland “Vampire” FB.Mk 52, l’un des 18 appareils transférés par l’Égypte du colonel Nasser en 1955, aboutissant à la création du Squadron 5 de la RSAF. Les deux seuls hélicoptères du musée sont exposés dans ce hall : un Agusta Bell 206 et un AB212. On notera l’absence de l’“Alouette” III, qui fut pourtant en service en Arabie Saoudite.
chasseurs supersoniques de la RSAF. Mis en oeuvre initialement par les Squadrons 2 et 6 puis par les Squadrons 2 et 13, ils furent engagés au combat en 1969 et 1970 durant un bref conflit frontalier avec le Yémen. Un North American F-86F est présenté aux côtés du “Lightning”. Il fut l’un des 16 avions livrés en 1958 afin de remplacer les “Vampire” du Squadron 5. Un Hawker “Hunter” F.6A est également préservé. Il est censé représenter l’un des quatre F.Mk 6 britanniques revalorisés qui furent livrés au Squadron 6 en même temps que deux T.Mk 7, en 1966. (2) Magic Carpet fut un contrat passé qui couvrait la fourniture de quatre F.52 et deux biplaces T.54 (des F.2 et des T.4 reconditionnés issus des stocks de la RAF) ainsi que des Hawker “Hunter”. En 1965, l’Arabie Saoudite avait passé commande de 34 F.53 et six biplaces T.55 neufs ainsi que 25 “Strikemaster” via le contrat Magic Palm.
Son origine est inconnue. Un BAC 167 “Strikemaster” Mk 80A armé de lance-roquettes Matra de 68 mm est suspendu. La RSAF reçut un premier lot de 25 “Strikemaster” Mk 80 commandés en 1965 avant d’acquérir 22 exemplaires supplémentaires de la version Mk 80A. Un Northrop F-5E “Tiger” II est également présenté accroché au plafond.
L’exposition statique, une marche dans le temps
ion stat ique, à l’extérieur, accueille un autre “Strikemaster”, un “Lightning” T. 55, un Cessna 310, un T- 6, un Cessna 172 qui fut utilisé pour la formation initiale des pilotes de la RSAF, un Boeing 707 et un Lockheed L-1011 “Tristar” de Saudi Airlines, un Douglas B-26B, l’un des huit exemplaires qui furent livrés en 1955 au Squadron 3, un F-86F, un “Vampire”, un Lockheed C-130E, un Douglas C-54, et trois Lockheed T-33 survivants des avions livrés au Squadron 15 pour la formation avancée des futurs pilotes de F- 86F, en 1958. Un BAE “Tornado” ADV et un Boeing F-15C sont exposés de part et d’autre de l’entrée menant aux halls du musée.
Saqr Al Jazeera Aviation Museum est aujourd’hui le seul lieu où il est possible de découvrir des aéronefs militaires saoudiens, la RSAF n’ayant pas pour habitude d’organiser des journées portes ouvertes. Intéressante vitrine de l’histoire aéronautique du pays, cet excellent musée gagnerait toutefois à enrichir le contenu de ses panneaux d’information, dont la traduction en anglais est parfois approximative.