Le “feu sacré” de Saint-Exupéry
Pour marquer les 80 ans de sa mission sur Arras qui sert de toile de fond dans Pilote de guerre, nous vous proposons un grand dossier sur la carrière militaire de Saint-Exupéry. Voici la période s’étalant de 1921, date de son brevet de pilote, à la campagne de 1940. Ne cherchez pas ici d’emphase ni de grandes envolées lyriques, mais simplement l’exploitation des archives. C’est l’occasion de revenir sur un aspect moins connu que ses vols pour l’Aéropostale à partir de 1926 ou les grands raids des années 1930. Un aspect mérite d’être souligné dans ce que disent les archives : Saint-Exupéry est toujours noté comme “très bon pilote”, ayant même le “feu sacré”, ce dès ses premiers vols en 1921, alors que c’est un pilote parfaitement anonyme. Il est temps de chasser la légende du “mauvais pilote” qui court encore à son sujet… Je vous souhaite une bonne lecture.
Le Venneforeningen Flyhistorisk Museum, à Sola, en Norvège, expose depuis le milieu du mois de juin son Messerschmitt 109G- 1 restauré.
L’épave du chasseur avait été repêchée par hasard il y a 32 ans, par deux pêcheurs de Sirevåg qui l’ont prise dans leur chalut à crevettes. Malheureusement, le moteur est retombé à la mer alors que le chalut était ramené sur le navire. La section arrière était manquante et aucune pièce n’a pu être trouvée pour aider à identifier l’avion. L’étude comparative des archives et la consultation de l’expert de la Luftwaffe William Berge laissent néanmoins supposer qu’il s’agit du Me 109G- 1 Werknummer 14141 codé “6 noir” du 2. Staffel de la Jagdgeschwader 5 ( 2./ JG 5). Il était piloté par l’unteroffizier Wilhelm Gärtner le 11 octobre 1943, qui avait dû sauter en parachute en mer du Nord à 8 km au nord- ouest d’Egersund, le moteur du chasseur ayant pris feu. Nombre de détails indiquent que l’avion a bien été fabriqué à l’origine au standard G- 1 à poste de pilotage pressurisé. Près de 26 000 heures ont été consacrées à sa restauration/ reconstruction qui n’a coûté qu’environ un demi- million de couronnes ( 50 000 euros) grâce à une main- d’oeuvre entièrement bénévole, sous la houlette du chef de projet Kjell Naas. Le musée disposait d’un moteur Daimler- Benz retrouvé dans le fjord de Trondheim, mais pas du type correct ; il a pu être échangé contre un autre Daimler- Benz du bon type. La queue est issue d’un bout d’une autre épave ; la partie de fuselage entre le poste de pilotage et la queue a été construite de neuf. Le Venneforeningen Flyhistorisk Museum a par ailleurs réussi à se procurer des capots moteur originaux, retrouvés dans une ferme, et a choisi de conserver la marque du IV/ JG 5 y figurant, même si le “6 noir” appartenait au Gruppe 1. De la même façon, le cône d’hélice est un original avec sa peinture d’origine, et bien que ce marquage de cône n’ait été introduit en standard qu’en 1944, il a été conservé. Ce musée expose également un Caproni Ca. 310 et un Heinkel 115 repêché dans un lac.