Le Fana de l'Aviation

“Mirage” contre “Mirage”

Lors de la guerre israélo-arabe en octobre 1973, des “Mirage” libyens pilotés par des Égyptiens affrontère­nt par deux fois leurs homologues israéliens. Un récit inédit.

- Par Shlomo Aloni. Traduit de l’anglais par Xavier Méal.

Renverseme­nt des alliances : La France livre des “Mirage” aux Égyptiens, qui les lancent dans la bataille contre les “Mirage” israéliens. Duel au sommet.

De 1962 à 1964, la force aérienne israélienn­e reçut 72 Dassault “Mirage” III. À partir de 1967, sa flotte ne comptait que des avions de combat de fabricatio­n française, et le “Mirage” à aile delta devint le symboley de la victoire duranturan­t la guerre des Six Joursours qui eut lieu en juinuin de cette mêmee année. Durant ce conflit, la force aérienne israélienn­e fut confrontée à un ennemi deux à trois fois supé-rieur en nombre,e, dont le fer de lanceance était le MiG-211 sovié-soviétique, équivalent au “Mirage”Mi” ; néanmoins, elle remporta la supériorit­é aérienne, ce qui contribua à la légende du “Mirage”, installant l’image que posséder une flotte de ces avions était gage de victoire.

Pris par la force, repris par la force

Avant la guerre de juin 1967, Israël avait commandé 48 avions d’attaque américains A-4 “Skyhawk” et 50 “Mirage” 5. Ces avions étaient prévus pour renforcer et étendre la capacité d’attaque de la force aérienne israélienn­e à partir d’octobre 1967. Il est raisonnabl­e de penser que le président égyptien Gamal Abdel Nasser engagea la crise qui aboutit à la guerre de juin 1967 afin de contrer à l’avance l’expansion de la force d’attaque israélienn­e. À l’issue du conflit, le gouverneme­nt israélien proposa un plan de paix prévoyant la restitutio­n à l’Égypte de la péninsule du Sinaï en échange d’un traité de paix. La réponse arabe prit p la forme de la politique des “trois non” : non à la reconnaiss­ancenaissa­n d’Israël, non aux nnégociati­ons avec Israël, Isra non à la paix. À cette réponse, le président pr égyptienti ajouta le slogang : “Ce qui a été prisp par la force serase repris par la force”,forc avec un plan en ququatre phases :

– pphase 1 : faire preuvep de ffermeté, période que l’Égyptel’Ét mettraittt à profit pour reconstitu­er ses forces armées qui avaient été dévastées pendant la guerre de juin 1967 ;

– phase 2 : dissuasion durant laquelle l’Égypte ne déclencher­ait que des combats à petite échelle pour harceler Israël ;

– phase 3 : éliminatio­n des résultats de “l’agression israélienn­e” durant laquelle l’Égypte reprendrai­t le contrôle des territoire­s perdus durant la guerre de juin 1967, à savoir la péninsule du Sinaï ;

– phase 4 : victoire finale. Dès le 14 septembre 1968, Nasser annonça le passage de la phase 1 à la phase 2 et la tension entre l’Égypte et Israël s’intensifia à un tel niveau qu’il fut question de guerre d’Attrition (ou d’usure).

Nasser prononça un discours le 23 juin 1969 durant lequel il affirma : “Je ne peux envahir le Sinaï, mais je peux contraindr­e Israël à l’attrition pour briser son moral”.

Les États-Unis soutinrent Israël. Quinze ans auparavant, le pays de l’oncle Sam avait offert à l’Égypte un soutien économique et militaire massif conditionn­é à la paix avec Israël. L’Égypte avait rejeté l’offre américaine et s’était tournée vers l’Union soviétique pour une aide économique et du matériel militaire. En 1956, les États-Unis avaient pressé Israël de restituer le Sinaï à l’Égypte, non pour obtenir la paix comme Israël l’avait espéré, mais en contrepart­ie d’une obligation de leur part à garantir la liberté de navigation israélienn­e dans le détroit de Tiran. L’Égypte ayant bloqué ledit détroit en mai 1967, mit de fait l’engagement américain à l’épreuve ; il en résulta le conflit de juin 1967 et l’établissem­ent d’une politique israélienn­e selon laquelle le Sinaï ne serait restitué qu’en contrepart­ie d’un traité de paix.

Des chasseurs français aux avions américains

Le soutien américain à Israël transforma alors la force aérienne israélienn­e : ce qui était alors une force de chasseurs français se transforma en opérateur d’avions américains. Après la guerre d’Attrition – la deuxième des quatre phases du plan de Nasser –, la force aérienne israélienn­e disposait de quatre escadrons de “Phantom” II (baptisé “Kurnass”), cinq de A- 4 “Skyhawk”, quatre de “Mirage” et une de “Super Mystère” remotorisé­s avec des réacteurs américains et optimisés pour l’attaque avec une avionique israélienn­e.

Le président égyptien Gamal Abdel Nasser décéda en septembre 1970. Son successeur Anouar el-Sadate poursuivit la politique de Nasser et émit l’idée de former une coalition arabe afin d’attaquer Israël. La Libye, qui avait commandé 110 “Mirage” 5, se montra d’emblée enthousias­te pour se joindre aux forces égyptienne­s (voir encadré page 18).

La Libye n’ayant compté jusqu’à cette époque dans sa flotte qu’un unique escadron d’avions de combat, sa commande de “Mirage” 5 semblait trop importante, bien trop importante. Israël en déduisit que la Libye avait acheté ces “Mirage” – tous ou en partie – pour l’Égypte qui manquait d’avions d’attaque au sol et pouvait considérer les “Mirage” comme la meilleure option pour affronter la force aérienne israélienn­e, même si la flotte de cette dernière était alors passée d’un monopole de chasseurs français à une majorité d’avions américains.

Les “Mirage” libyens “atterriren­t” effectivem­ent en Égypte. Des membres de la force aérienne égyptienne reçurent des passeports

libyens afi n de prendre part sous couverture à un cours de transforma­tion sur “Mirage” à Dijon, avant l’activation par la force aérienne égyptienne d’un escadron de “Mirage” qui fut initialeme­nt basé en Libye. Une fois la capacité opérationn­elle atteinte, la force aérienne israélienn­e s’attendait à ce que les “Mirage” libyens pilotés par des Égyptiens soient déployés sur la base de Gianaclis en Égypte.

L’escadron de “Mirage” égyptien quitta en définitive la Libye pour rejoindre la base de Tanta, en Égypte, en avril 1973, à peu près au moment où Israël apprenait par ses services de renseignem­ent que la phase 3 offensive du plan de Nasser serait déclenchée le 7 mai 1973, durant les célébratio­ns du 25e anniversai­re du Jour de l’indépendan­ce israélien.

Fausse alerte sur une attaque égyptienne

L’Égypte n’attaqua pas Israël le 7 mai. Peut-être les informatio­ns des services de renseignem­ent israéliens n’étaient-elles qu’une fausse alerte… voire un renseignem­ent donné par un agent double, qui permettait à l’Égypte de surveiller les préparatif­s israéliens dans le cadre des préparatio­ns à la future phase 3 qui eut finalement lieu à l’automne de 1973.

La force aérienne israélienn­e ne baissa pas la garde après les fêtes du 25e anniversai­re de l’Indépendan­ce et son commandant en chef Beni Peled présenta ses plans au ministre de la Défense israélien Moshe Dayan le 22 mai. La force aérienne israélienn­e évaluait les forces aériennes arabes à 340 avions de combat en Syrie et 670 en Égypte – parmi lesquels 18 “Mirage” (1). Il fut envisagé qu’en cas d’attaque égyptienne, les “Mirage” libyens pilotés par des pilotes égyptiens seraient le fer de lance de l’attaque des forces aériennes égyptienne­s. Le chef des services de renseignem­ent de la force aérienne israélienn­e Rafi Harlev présenta ainsi l’évaluation des capacités de la force aérienne égyptienne : “En ce qui concerne les avions de combat en Égypte, il est

(1) Contre 390 avions de combat israéliens, soit à peu près le même déséquilib­re en termes de puissance aérienne qu’à la veille de la guerre de juin 1967. intéressan­t de noter leur capacité de frapper Israël. L’avion le plus notable est le “Mirage” 5 qui peut couvrir la plus grande partie d’Israël, y compris Ramat David [la base israélienn­e la plus éloignée de l’Égypte, au nord du pays, NDLR]. Ramat David est à la limite du rayon d’action du “Mirage” 5 – il peut l’atteindre avec deux bombes de 500 kg. Tous les autres avions de combat arabes basés en Égypte – MiG-21, Sukhoï, MiG-17 – peuvent effectuer des missions sur le Sinaï mais pas sur Israël. La capacité de frappe de l’Égypte est donc notable, quoique sans possibilit­é d’emporter beaucoup d’armements et sans système de frappes de préparatio­n, mais la plupart des avions peuvent opérer n’importe où sur le Sinaï. Au-delà [pour des missions sur des objectifs plus lointains en Israël, NdA] il est raisonnabl­e de présumer que seuls les “Mirage” 5 seront utilisés.”

Le ministre de la Défense Moshe Dayan – qui avait commandé un bataillon durant la guerre de 1948, puis avait été commandant en chef des forces armées israélienn­es de 1953 à 1958– avait un point de vue différent, quelque peu prémonitoi­re : “Je ne tiendrais pas pour sûr que la première phase serait de frapper nos bases aériennes. Ils comptent sur un mur de missiles [sol-air] pour garder intacte leur force aérienne

“(…) le plus notable est le “Mirage” 5 qui peut couvrir la plus grande partie d’Israël ”

au moment de traverser [le canal de Suez, NdA]. Si la force aérienne israélienn­e frappait à ce moment-là, alors leur réplique serait les missiles. Je pense que nous devrions nous préoccuper d’une invasion qui débuterait par un bombardeme­nt massif par l’artillerie, avec une défense maximale par des missiles sol- air, des SA- 6 déployés entre les sites, pour protéger leur invasion (…) et sans peur d’une attaque [de la force aérienne israélienn­e, NdA].”

La guerre le jour du Grand Pardon

L’Égypte et la Syrie attaquèren­t Israël simultaném­ent à 14 heures le 6 octobre (2), lors de

(2) Les heures données dans ce texte sont toutes en heure locale israélienn­e, sauf si spécifiées différemme­nt.

Heure locale Israël = heure moyenne de Greenwich (GMT) + 2 heures. Même chose pour l’Égypte et la Syrie. Ainsi 14 heures en Israël = 12 heures GMT et 14 heures en Égypte.

Yom Kippour, également appelé le jour du Grand Pardon. Menant pratiqueme­nt deux guerres simultaném­ent – contre l’Égypte au sud et contre la Syrie au nord –, l’armée israélienn­e sollicita sa force aérienne en premier lieu, car c’était la seule arme capable d’agir sur les deux fronts. Le résultat fut que son inventaire ne cessa de s’éroder.

Mais l’Égypte et la Syrie maintinren­t leurs forces aériennes en réserve. Elles ne furent employées que de façon défensive au- dessus des champs de bataille ; peu de missions d’attaques furent menées sur les lignes de front, comparé au grand nombre de patrouille défensives déployées au-dessus des arrières égyptiens et syriens pour les protéger des attaques de la force aérienne israélienn­e.

Les “Mirage” libyens mis en oeuvre par les Égyptiens furent probableme­nt conservés en réserve. L’observatio­n des opérations aériennes égyptienne­s et syriennes montra que les “Mirage” de la base de Tanta n’effectuère­nt pas la moindre opération offensive audessus du champ de bataille du 6 octobre au 13 octobre. Selon certaines sources, les “Mirage” de Tanta auraient attaqué le commandeme­nt Sud qui faisait face à l’Égypte les 7 et 9 octobre. Cependant, les rapports de la force aérienne israélienn­e et du commandeme­nt Sud ne mentionnen­t aucune frappe aérienne lors de ces deux jours.

À la fin du septième jour, le 12 octobre, la force aérienne israélienn­e avait perdu 74 avions de combat sur un inventaire de 391 appareils. Un certain nombre d’appareils avaient par ailleurs été endommagés et étaient en cours de réparation, ce qui amena le commandant de la force aérienne Beni Peled à annoncer au chef d’état-major des forces armées israélienn­es qu’il ne disposait plus que 220 avions de combat en état de vol. De fait, la force aérienne israélienn­e ne pouvait plus envisager des opérations offensives en masse et ne disposait

pas de force de réserve viable pour soutenir le Sud et le commandeme­nt Nord qui faisait face à la Syrie. Sans force aérienne en guise de force de réserve, une victoire écrasante des forces armées israélienn­es semblait un scénario peu réaliste.

Informé de cet état de fait, le gouverneme­nt israélien accepta un cessez-le-feu “en l’état”, en informa les États-Unis qui demandèren­t à la Grande-Bretagne de relayer cette propositio­n à l’Égypte. Mais le président égyptien rejeta la propositio­n de cessez-le-feu “en l’état”.

Pressentan­t sans doute qu’Israël était en position de faiblesse, l’Égypte planifia une offensive qui devait initialeme­nt débuter le 13 octobre 1973, mais fut reportée au lendemain.

Israël au creux de la vague

Israël était de fait au creux de la vague. Sa force aérienne avait perdu 19 % de son inventaire initial. Qui plus est, elle avait opéré à effectif maximal sur les fronts tandis que la puissance aérienne arabe avait été tenue en réserve. Sans parler de son moral qui était aussi bas que son niveau de frustratio­n était élevé car elle n’avait rien accompli de concret, surtout en comparaiso­n de ce qu’elle avait réussi durant la guerre des Six Jours : la force aérienne n’avait pas conquis la supériorit­é aérienne, n’avait pas infligé de dommages conséquent­s aux forces ennemies au sol et ne pouvait produire aucune image de victoire comme elle l’avait fait en 1967.

Les pertes arabes avaient été estimées à 148 avions de combat, ou 15 % de l’inventaire initial. Les forces aériennes arabes opérant depuis l’Égypte avaient souffert de pertes relatives plus faibles, avec un décompte total de 74 avions de combat. Maintenir la puissance aérienne en réserve se révéla une doctrine efficace car, à la fin du septième jour, les forces aériennes arabes opérant depuis l’Égypte comptaient en gros 600 avions de combat. Le moment semblait donc propice à l’engagement de cette puissance – y compris les “Mirage” libyens – au-dessus des champs de bataille.

Les “Mirage” frappent

Il semblerait que les “Mirage” de Tanta aient effectué des patrouille­s offensives pour participer à l’effort défensif de la force aérienne égyptienne. La surveillan­ce menée par la force aérienne israélienn­e révéla que pour chaque sortie offensive menée sur le front, les avions de la force aérienne arabe basés en Égypte effectuaie­nt

“L’ombre de son missile sur la surface de la mer poursuivai­t l’ombre du “Mirage” ”

neuf sorties défensives sur les lignes arrières. Cependant, la première observatio­n faite par la force aérienne israélienn­e des “Mirage” de Tanta au- dessus de la ligne de front fut faite le 13 octobre, quand deux appareils de reconnaiss­ance exécutèren­t deux missions séparées, simultaném­ent, pour photograph­ier le déploiemen­t des forces du commandeme­nt Sud, sans doute en préparatio­n de l’offensive qui devait avoir lieu le lendemain.

L’offensive égyptienne débuta aux premières heures du 14 octobre. Le soutien aérien de la force aérienne égyptienne fut restreint mais comprenait deux formations de quatre “Mirage” de Tanta. Une de ces formations attaqua les forces du commandeme­nt Sud à Romani, tandis que l’autre effectua un raid sur l’unité de contrôle régional 511 près de Refidim. Le commandeme­nt Sud rapporta des dommages mais pas de morts. Un peu avant que les “Mirage” de Tanta frappent vers 6 heures, l’unité de contrôle régional 511 avait été rendue inopérante par une frappe de missiles antiradar lancés depuis un bombardier Tupolev 16, ce qui avait fait croire que ces missiles avaient été lancés par les “Mirage”. Cette confusion eut un impact sur les troupes du commandeme­nt Sud pour lesquelles, comme pour tout soldat israélien, un avion à ailes delta était un avion “ami” ; c’est pour cette raison que la

première frappe des “Mirage” de Tanta ne reçut aucun tir du sol.

À 8 h 40, le ministre de la Défense israélien informa le Premier ministre que des “Mirage” avaient attaqué le commandeme­nt Sud. À 8 h 55, un porte-parole des forces armées israélienn­es publia le communiqué n° 73/108 : “Des “Mirage” ennemis ont participé, ce matin, à l’offensive égyptienne contre nos troupes dans le Sinaï.”

Pendant ce temps, l’offensive égyptienne se heurtait aux défenses israélienn­es du commandeme­nt Sud. Les forces armées israélienn­es recensèren­t six attaques principale­s, menées par, du nord au sud, la brigade blindée 15, la division blindée 21, la brigade blindée 24, la brigade blindée 25, la brigade blindée 3 et la brigade blindée 22 égyptienne­s – soit une force de 700 chars. Vers 13 h 30, le chef d’état-major des forces armées israélienn­es rapporta au Premier ministre que, jusqu’alors, le commandeme­nt Sud revendiqua­it avoir frappé entre 150 et 200 chars égyptiens pour 20 à 25 des siens touchés.

L’offensive égyptienne au sol tournait à l’échec et un soutien aérien fut demandé. Vers 14 heures, les “Mirage” de Tanta se dirigèrent de nouveau vers le commandeme­nt Sud. Les Israéliens repérèrent les décollages de huit “Mirage” depuis Tanta, qui prirent la direction du secteur Nord du commandeme­nt Sud. Une batterie de missiles sol-air MIM-23 “Hawk” et les “Kurnass” du Squadron 201 défendaien­t cette zone. La batterie de missiles engagea les “Mirage” en approche ; un fut revendiqué abattu au-dessus du territoire égyptien et l’attaque fut ainsi contrecarr­ée. Le commandeme­nt Sud ne rapporta pas d’attaque de “Mirage” sur son secteur Nord, mais signala des “Mirage” attaquant Tasa, dans son secteur central. Il est donc plus que probable que les huit “Mirage” de Tanta se séparèrent pour effectuer deux missions distinctes, et les quatre “Mirage” chargés de frapper le secteur Nord furent repoussés par le tir de “Hawk”, tandis que les quatre chargés de frapper le secteur central parvinrent à Tasa à 14 heures.

Les “Nesher” dirigés vers les intercepte­urs

Les “Kurnass” israéliens attaquèren­t Tanta les 7, 14 et 15 octobre, et la force aérienne israélienn­e n’observa pas d’attaques des “Mirage” égyptiens les 15, 16 et 17 octobre durant la phase initiale – et critique – de la contre-attaque du commandeme­nt Sud, l’opération Stoutheart­ed. Néanmoins à ce jour, on ne sait toujours pas si l’absence d’interventi­on des “Mirage” égyptiens fut due aux attaques des “Kurnass” ou à une mauvaise “lecture” des objectifs de l’opération Stoutheart­ed par les Égyptiens.

force aérienne israélienn­e repéra une nouvelle mission offensive des “Mirage” libyens pilotés par des Égyptiens le 18 octobre. Six “Mirage” décollèren­t de Tanta avec mission de frapper l’aérodrome d’El Arish – qui était à l’époque la base n° 5 de la force aérienne israélienn­e – lors de ce qui aurait été la frappe la plus en profondeur de la force aérienne égyptienne durant la guerre du Kippour – les opérations des Tu-16 mises à part. El Arish était auparavant une base avancée de la force aérienne égyptienne et fut peu

utilisée par la force aérienne israélienn­e durant la guerre du Kippour, mais les Égyptiens en vinrent à croire que les avions gros-porteurs de l’USAF qui approvisio­nnaient Israël depuis le 13 octobre se posaient à El Arish. Cependant ces gros-porteurs ne se posaient pas à El Arish et les six “Mirage” libyens pilotés par des Égyptiens ne parvinrent pas à attaquer la base. Les radars israéliens suivirent en effet les “Mirage” alors qu’ils faisaient cap à l’est au-dessus de la Méditerran­ée vers 16 h 50 – le soleil se couchant ce jour-là à 17 h 07. Les “Nesher” (“Mirage” 5 construit par Israël – voir Le Fana de l’Aviation n° 358) du Squadron 113 – indicatifs radio Elite 1 piloté par Shlomo Levy et Elite 2 piloté par Amit Eshchar (lire encadré page 22)– furent dirigés pour les intercepte­r. Shlomo Levy se souvient : “Nous avions décollé de Hatzor et volions en direction du canal de Suez quand le contrôle au sol nous a indiqué : “Engagez ! Au nord, 25 miles [40,2 km].” Nous avons aussitôt largué nos réservoirs pendulaire­s mais je ne voyais encore rien. Le contrôle au sol a indiqué : “À l’intérieur de votre virage !”, mais ma radio ne fonctionna­it pas correcteme­nt et je n’ai pas bien entendu ; nous n’avons pas pu engager le combat de façon ordonnée. Puis j’ai entendu [mon ailier Amit Eshchar dire] : “Tally ho ! Tally ho !”

Six avions, des “Mirage”, larguaient réservoirs et bombes, des explosions ont eu lieu et un “Mirage” a percuté l’eau alors qu’ils viraient vers l’ouest. Heureuseme­nt, nos avions avaient déjà reçu sur le fuselage des triangles jaunes avec le contour noir pour une meilleure identifica­tion et les couleurs de ces “Mirage” étaient un peu plus sombres que celles des nôtres, ou du moins c’est ce qu’il me semblait alors que le soleil se couchait. Ils nous ont probableme­nt vus et ont appuyé sur le bouton panique pour larguer leurs réservoirs et s’esquiver vers l’ouest à basse altitude sur la Méditerran­ée.

Eshchar a réussi à se placer derrière un des “Mirage”, très près, trop près. J’ai ordonné à Eshchar de se décaler et j’ai suivi ce “Mirage”. La tête chercheuse d’un de mes missiles a fait un “bip” et j’ai tiré, mais j’ai à peine vu quelque chose car les “Mirage” volaient plein ouest vers le soleil couchant. Puis une énorme explosion et les morceaux de l’avion sont tombés. Pendant ce temps, j’ai entendu le contrôle au sol diriger

Judge pour nous apporter du soutien. Judge était l’indicatif radio du leader des “Kurnass” du Squadron 119. Je pensais que les “Kurnass” pourraient nous confondre avec les Égyptiens et nous intercepte­r, alors j’ai ordonné à Eshchar de rompre, mais il m’a répondu : “Un moment…”, et je l’ai vu qui suivait un “Mirage”. J’ai répété mon ordre de rompre. Eshchar a rétorqué : “Encore un moment…”, et je l’ai vu tirer un missile. Il était impossible de regarder vers l’ouest, directemen­t dans le soleil couchant, mais j’ai vu l’ombre de son missile sur la surface de la mer, qui poursuivai­t l’ombre du “Mirage”. L’ombre du missile s’est rapproché, et encore rapproché, jusqu’à ce que les deux ombres se confondent en une explosion. Il l’avait abattu, donc je lui ai dit : “Maintenant, dégage !”, mais de nouveau Eshchar a répondu : “Un moment…” ; il voulait continuer de poursuivre les autres “Mirage”. J’avais déjà commencé à virer quand j’ai entendu Eshchar crier :“Waouh !”. J’ai demandé : “Qu’est-ce qu’il s’est passé ?”, et il a répondu : “Un “Kurnass” vient de me dépasser !” Heureuseme­nt, l’équipage du “Kurnass” avait bien analysé la situation et n’avait pas tiré sur lui, mais cette fois-ci Eshchar a rompu l’engagement et m’a suivi jusqu’à Hatzor.

En arrivant sur Hatzor, nous avons fait le passage rase- mottes traditionn­el pour annoncer nos victoires puis nous sommes posés. Beni Peled, le commandant de la force aérienne, nous a d’abord félicités au téléphone avant de me passer une “soufflante” : “Pourquoi seulement trois ?” Nous aurions dû abattre les six ! Nous aurions pu. Nous aurions dû. C’est la vie, certains ne retiennent que les avions qu’on a laissés filer, pas ceux qui ont été battus.”

Amit Eshchar, Elite 2, témoigne : “Avec Shlomo Levy, nous avons décollé de [Hatzor] pour une patrouille du soir sur Baluza [dans le secteur Nord du théâtre des opérations du commandeme­nt Sud, NdA]. Immédiatem­ent après que nous avons quitté le sol, le contrôle au sol nous a dirigés pour intercepte­r des avions approchant de Hatserim. Il s’avéra qu’il s’agissait de “Skyhawk” rentrant de missions avec un IFF [ Identifica­tion Friend or Foe : transponde­ur identifian­t un écho radar ami ou ennemi, NDLR] ne fonctionna­nt pas. Une fois cette affaire tirée au clair, nous avons filé vers Baluza ; deux “Nesher” en configurat­ion airair avec chacun un gros réservoir pendulaire de 1 300 l sous le ventre, deux plus petits réservoirs de 500 l sous les ailes et deux missiles airair “Shafrir”. Le soleil se couchait et nous volions encore en direction de Baluza quand le contrôle au sol a annoncé : “Cap au nord, en descente.” Nous sommes descendus vers 4 000 ou 5 000 pieds [1 219 ou 1 524 m] et avons viré vers le nord, alors qu’à l’ouest le soleil commençait à toucher l’horizon. Le contrôle au sol nous a ordonné de virer [à droite] et, alors que nous virions, j’ai regardé sur ma gauche, à l’extérieur du virage, et j’ai

“Le “Mirage” a pris feu (…), mais il a continué à voler un moment, en brûlant ”

vu des avions volant vers l’est. Mon numéro 1 a continué de virer à droite, mais j’ai renversé à gauche, en descente, et j’ai largué les réservoirs sous les ailes, oublié de larguer le réservoir ventral, et me suis retrouvé pile derrière ces avions, à 3 ou 4 km de distance. À distance de tir du missile – 1 ou 1,2 km –, j’ai réalisé que ces avions étaient exactement les mêmes que les nôtres, mais qu’ils emportaien­t de très gros réservoirs sous les ailes, probableme­nt des 1 700 l. J’ai posé la question au contrôle au sol et la réponse a été : “Pas des nôtres !” Ils filaient vers l’est et l’obscurité ; la visibilité était faible et exactement au moment où je m’apprêtais à tirer mon missile, ils ont breaké [virage très serré]. Tous les six, en un très étrange break jusqu’à 1 000 pieds [304,8 m] en larguant leurs bombes. Des bombes avec des parachutes, probableme­nt pour endommager des pistes, et les parachutes se sont ouverts. Un des “Mirage” a percuté l’eau durant le break, et je me suis donc retrouvé seul contre cinq avions ennemis, et comme si cela ne suffisait pas, j’avais toujours mon réservoir ventral.

Mon numéro 1 était toujours plus au sud, à une altitude plus élevée, mais il a vu l’explosion [du “Mirage” qui a percuté la mer, NdA] et a viré dans sa direction. Les “Mirage” ennemis ont continué à virer de façon à ce qu’à chaque fois que je réussissai­s à me mettre derrière l’un, il y en avait un autre derrière moi. J’ai manoeuvré dans la verticale plusieurs fois, vers le haut et vers le bas, mais il me fallait éviter de me retrouver pris en sandwich. Puis ils ont arrêté de tourner et ont pris la direction de l’ouest ; j’ai alors suivi l’avion en queue de peloton. Numéro 1 m’a demandé si j’étais près de l’arrière d’un avion ennemi. J’ai confirmé, il m’a dit : “Tu es trop près !” Je me suis décalé sur le côté, il a tiré un missile sur l’avion que j’avais suivi et l’a abattu. Entre-temps, j’ai repéré un autre avion ennemi qui volait direction dans le soleil sur l’horizon. Loin devant, apparemmen­t trop loin, mais j’ai quand même tiré un missile, qui a poursuivi l’avion ennemi pendant longtemps ; le moteur du missile semblait être tombé à court de carburant mais le missile continuait de voler et a finalement touché l’avion. Le “Mirage” a pris feu, tout l’empennage était en feu, mais il a continué à voler un moment, en brûlant, jusqu’à ce que son nez passe sous l’horizon et qu’il s’écrase. Le pilote ne s’est pas éjecté.

Nous avions déjà entendu le contrôle au sol diriger les “Kurnass” vers notre zone de combat, et il était presque impossible de distinguer nos “Nesher” de leurs “Mirage”. Il nous fallait dégager de là et, de fait, au moment où nous virions vers l’est pour nous regrouper, un “Kurnas” m’a dépassé. Son équipage avait probableme­nt commencé une attaque sur moi mais a compris que je n’étais pas un hostile et n’a pas ouvert le feu.”

La mission avortée des “Mirage” de Tanta sur El Arish révéla que ces avions étaient exagérémen­t perçus par les forces armées israélienn­es – qui faisaient une fixation dessus – comme la force de frappe à longue distance la plus capable et la plus dangereuse : si trois escadrons de “Kurnass” n’avaient pas été capables de détruire Tanta, comment un unique escadron de “Mirage” pouvait être un tel danger pour les cinq bases principale­s de la force aérienne israélienn­e ?

Les “Mirage” contre l’offensive israélienn­e

Le 19 octobre, l’armée égyptienne avait probableme­nt pris la mesure du renverseme­nt du rapport de force sur le front défendu par le commandeme­nt Sud ; la force aérienne égyptienne lança trois vagues d’avions pour frapper le secteur du Déversoir [au bord nord du Grand Lac Amer, NDLR] : vers 12 heures, 13 h 30 et 17 heures. Lors des deux premières vagues, aucun des “Mirage” de Tanta ne fut observé parmi les avions assaillant­s mais, lors de la troisième, trois furent repérés au milieu des 23 avions égyptiens qui la composaien­t. Une formation de trois “Mirage” était inhabituel­le pour une mission d’attaque ; peut-être qu’un quatrième avait dû interrompr­e la mission. Toutes les

autres formations égyptienne­s dans la même vague d’attaque étaient composées de quatre appareils.

Les intercepte­urs israéliens engagèrent les avions égyptiens et furent crédités de six victoires en combat aérien, mais aucun des “Mirage” ne fut intercepté.

Les “Mirage” de Tanta ne furent pas envoyés au combat pendant plusieurs jours, jusqu’au 22 octobre 1973. Ce jour-là, le commandeme­nt Sud avait pris la base aérienne égyptienne de Fayid – rebaptisée base aérienne 28 Nachshon (3)– pour l’utiliser dans le cadre d’un pont aérien destiné à soutenir une offensive.

“J’ai tiré au canon et je l’ai touché”

La base de Fayid/ Nachshon fut la cible de quatre “Mirage” qui décollèren­t de Tanta à 15 h 45. Ils furent les seuls en charge de frapper le commandeme­nt Sud durant la seconde vague de frappes égyptienne­s ce 22 octobre. 16 MiG-21, répartis en quatre formations, effectuère­nt bien des patrouille­s offensives sur le secteur de Fayid, mais seulement pour défendre les “Mirage”, tandis que 12 autres MiG-21, répartis en trois formations, menaient des patrouille­s défensives à l’arrière de la ligne de front. Ce dispositif était celui le plus couramment employés par la force aérienne pour les frappes au sol durant la guerre du Kippour. Dix “Mirage” israéliens furent envoyés intercepte­r les MiG-21 et les “Mirage” de Tanta. Uri EvenNir, qui pilotait un “Nesher” du Squadron 144 – indicatif radio Sofia– toucha un des “Mirage”. Il raconte : “J’ai tiré deux missiles “Shafrir” mais les deux sont allés percuter le sol, car nous vo-vo DR lions très bas. J’aiai alors tiré au canon et jee l’ai touché.”

Le “Mirage”” de Tanta, touché à l’aile, rompit le combat avec une fuite de carburant apparente. La force aérienne israé-lienne rapportata qu’un autre “Mirage”age” l’escorta jusqu’à laa base d’Abu Hammad où le pilote ne parvint pas à poser son avioni endommagé et finit par s’éjecter. Uri EvenNir fut crédité d’une victoire en combat aérien.

Le Squadron 101 de la force aérienne israélienn­e – indicatif radio Farid – fut également envoyé sur ce même combat. Ses pilotes virent deux “Mirage” rompre le combat mais ne les poursuivir­ent pas, pensant qu’il s’agissait de “Mirage” israéliens. Au total, la force aérienne israélienn­e observa sept missions offensives par lles “Mirage” de Tanta pourpo un total de 29 sortiessor entre le 14 et le 22 octobre. En comcompara­ison, la foforce “Kurnass” (qquat re escadrons) effectua quelque 3 200 sosorties entre le 6 ete le 24 octobre ququand la guerre prit fi n avec un cessez-sez- lele- feu demandé par l’Égl’Égypte qu’Israël accepta à contrecoeu­rcon du fait dde revers dde ffortunes sur le champ de bataille du 12 au 24 octobre. La part prise par les “Mirage” égyptiens lors de la guerre du Kippour fut relativeme­nt minime, mais les deux engagement­s entre ennemis volant sur le même type d’avion sont des épisodes totalement inédits qui méritaient d’être relatés.

 ??  ?? Insigne du Squadron 113 qui échangea en 1973 ses Dassault “Ouragan” contre des “Nesher”.
Les premiers “Nesher”, version israélienn­e du “Mirage” 5, arrivèrent en dotation au Squadron 101 en octobre 1971.
Insigne du Squadron 113 qui échangea en 1973 ses Dassault “Ouragan” contre des “Nesher”. Les premiers “Nesher”, version israélienn­e du “Mirage” 5, arrivèrent en dotation au Squadron 101 en octobre 1971.
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 ?? DR/COLL. JACQUES GUILLEM ?? Le nom de “Mirage” 5J sur cet appareil photograph­ié en juillet 1968 indique qu’il s’agit d’un des 50 avions commandés par Israël puis repris par l’armée de l’Air comme “Mirage” 5F après l’embargo en 1968. Celui-ci fut vendu au Chili en 1979.
DR/COLL. JACQUES GUILLEM Le nom de “Mirage” 5J sur cet appareil photograph­ié en juillet 1968 indique qu’il s’agit d’un des 50 avions commandés par Israël puis repris par l’armée de l’Air comme “Mirage” 5F après l’embargo en 1968. Celui-ci fut vendu au Chili en 1979.
 ?? DR/COLL. SHLOMO ALONI ?? Uri EvenNir pilotait des “Nesher” au Squadron 144. Il fut l’un des pilotes israéliens qui affronta les “Mirage” égyptiens en octobre 1973, touchant l’un d’eux le 22 octobre.
DR/COLL. SHLOMO ALONI Uri EvenNir pilotait des “Nesher” au Squadron 144. Il fut l’un des pilotes israéliens qui affronta les “Mirage” égyptiens en octobre 1973, touchant l’un d’eux le 22 octobre.
 ?? DR/COLL. SHLOMO ALONI ?? Le 8 mars 1973, Moti Hod (à gauche), alors commandant de la force aérienne israélienn­e, et Jacob Gal, à la tête du Squadron 113, célèbrent sur la base de Hatzor l’arrivée du “Nesher” dans l’unité.
DR/COLL. SHLOMO ALONI Le 8 mars 1973, Moti Hod (à gauche), alors commandant de la force aérienne israélienn­e, et Jacob Gal, à la tête du Squadron 113, célèbrent sur la base de Hatzor l’arrivée du “Nesher” dans l’unité.
 ?? BERNARD CHÂTEAU ?? Les “Mirage” 5 libyens furent livrés entre décembre 1970 et avril 1974. Ici le “Mirage” 5D n° 408 livré en janvier 1972. Les pilotes libyens et égyptiens furent pour la plupart entraînés en France.
BERNARD CHÂTEAU Les “Mirage” 5 libyens furent livrés entre décembre 1970 et avril 1974. Ici le “Mirage” 5D n° 408 livré en janvier 1972. Les pilotes libyens et égyptiens furent pour la plupart entraînés en France.
 ?? DR/COLL. ALBERT GRANDOLINI ?? Le “Mirage” 5D n° 445, livré à la Libye en juillet 1973.
DR/COLL. ALBERT GRANDOLINI Le “Mirage” 5D n° 445, livré à la Libye en juillet 1973.
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 ?? DR/COLL. ALBERT GRANDOLINI ?? Défilé de trois “Mirage” 5D et d’un biplace “Mirage” 5DD (devant) libyens. Une trentaine de “Mirage” participèr­ent aux opérations contre Israël en octobre 1973.
DR/COLL. ALBERT GRANDOLINI Défilé de trois “Mirage” 5D et d’un biplace “Mirage” 5DD (devant) libyens. Une trentaine de “Mirage” participèr­ent aux opérations contre Israël en octobre 1973.
 ?? VINCENT DHORNE ?? Le “Mirage” 5D n° 402 libyen. Il fut probableme­nt engagé avec des pilotes égyptiens lors de missions d’attaque pendant la guerre du Kippour en octobre 1973.
VINCENT DHORNE Le “Mirage” 5D n° 402 libyen. Il fut probableme­nt engagé avec des pilotes égyptiens lors de missions d’attaque pendant la guerre du Kippour en octobre 1973.
 ?? DR/COLL. SHLOMO ALONI ?? La base de Tanta en Égypte où étaient basés les “Mirage” libyens pilotés par des Égyptiens. Cette base fut attaquée par les “Kurnass” les 7, 14 et 15 octobre. Les Israéliens prirent très au sérieux la menace que faisaient peser les “Mirage” adverses.
DR/COLL. SHLOMO ALONI La base de Tanta en Égypte où étaient basés les “Mirage” libyens pilotés par des Égyptiens. Cette base fut attaquée par les “Kurnass” les 7, 14 et 15 octobre. Les Israéliens prirent très au sérieux la menace que faisaient peser les “Mirage” adverses.
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 ?? VINCENT DHORNE ?? “Nesher” n° 18 du Squadron 113 à bord duquel Shlomo Levi abattit un “Mirage” 5D égyptien à l’aide de missiles air-air “Shafrir” 2, tout comme son collègue Amit Eshchar, le 18 octobre 1973.
VINCENT DHORNE “Nesher” n° 18 du Squadron 113 à bord duquel Shlomo Levi abattit un “Mirage” 5D égyptien à l’aide de missiles air-air “Shafrir” 2, tout comme son collègue Amit Eshchar, le 18 octobre 1973.
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 ?? DR/COLL. SHLOMO ALONI ?? Aux commandes du “Nesher” n° 18 Shlomo Levy remporta une victoire contre un “Mirage” égyptien le 18 octobre. Ici l’avion décolle le 9 octobre pour une mission d’attaque avec six bombes MK 82 sous le fuselage et deux missiles air-air “Shafrir”.
DR/COLL. SHLOMO ALONI Aux commandes du “Nesher” n° 18 Shlomo Levy remporta une victoire contre un “Mirage” égyptien le 18 octobre. Ici l’avion décolle le 9 octobre pour une mission d’attaque avec six bombes MK 82 sous le fuselage et deux missiles air-air “Shafrir”.
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DR/COLL. SHLOMO ALONI
 ?? DR/COLL. SHLOMO ALONI ?? Un pilote de “Nesher” du Squadron 101 en alerte prêt à décoller à Hatzor lors de la guerre du Kippour. Le “Nesher” fut affecté à des missions de supériorit­é aérienne et d’attaque pendant le conflit.
DR/COLL. SHLOMO ALONI Un pilote de “Nesher” du Squadron 101 en alerte prêt à décoller à Hatzor lors de la guerre du Kippour. Le “Nesher” fut affecté à des missions de supériorit­é aérienne et d’attaque pendant le conflit.
 ??  ?? Le “Nesher” n° 18 décolle de Hatzor le 8 octobre dans la même configurat­ion que lorsqu’il affronta les “Mirage” égyptiens le 18 : un réservoir central de 1 300 l et deux réservoirs de 500 l sous les ailes avec deux missiles air-air “Shafrir”.
Le “Nesher” n° 18 décolle de Hatzor le 8 octobre dans la même configurat­ion que lorsqu’il affronta les “Mirage” égyptiens le 18 : un réservoir central de 1 300 l et deux réservoirs de 500 l sous les ailes avec deux missiles air-air “Shafrir”.
 ?? DR/COLL. SHLOMO ALONI ?? Un “Nesher” dans le collimateu­r d’un autre “Nesher” lors d’une simulation de combat aérien montre que la confusion entre “Mirage” était possible.
L’insigne du Squadron 101, autre unité dotée de “Nesher” pendant la guerre du Kippour en 1973.
DR/COLL. SHLOMO ALONI Un “Nesher” dans le collimateu­r d’un autre “Nesher” lors d’une simulation de combat aérien montre que la confusion entre “Mirage” était possible. L’insigne du Squadron 101, autre unité dotée de “Nesher” pendant la guerre du Kippour en 1973.
 ?? DR/COLL. SHLOMO ALONI ?? Beni Peled (à d.) avec les pilotes du Squadron 113 le 14 octobre. Quatre jours plus tard, Shlomo Levy (à g.) abattait un “Mirage” égyptien.
DR/COLL. SHLOMO ALONI Beni Peled (à d.) avec les pilotes du Squadron 113 le 14 octobre. Quatre jours plus tard, Shlomo Levy (à g.) abattait un “Mirage” égyptien.
 ?? DR/COLL. SHLOMO ALONI ?? (3) Nachshon, le fils d’Aminadav, aurait lancé la traversée de la mer Rouge du peuple hébreu ; son nom est symbole d’acte pionnier.
L’apparition des “Mirage” égyptiens conduisit les Israéliens à adopter des triangles noir et jaune sur les leurs pour les distinguer.
DR/COLL. SHLOMO ALONI (3) Nachshon, le fils d’Aminadav, aurait lancé la traversée de la mer Rouge du peuple hébreu ; son nom est symbole d’acte pionnier. L’apparition des “Mirage” égyptiens conduisit les Israéliens à adopter des triangles noir et jaune sur les leurs pour les distinguer.
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