Le Fana de l'Aviation

Sur tous les fronts

- Par David Méchin

Pilote de chasse en 1914- 1918 puis de nouveau en 1939- 1940 : présent, répondit Édouard Corniglion- Molinier.

Première partie. Engagé dans l’armée en 1915, Édouard Corniglion-Molinier devient pilote de chasse durant la Première Guerre mondiale. Il fait ensuite fortune dans le cinéma en tant que producteur, revient au pilotage en organisant un raid, puis réintègre l’armée de l’Air en 1939.

Edouard, Alfred, Flaminius Corniglion voit le jour à Nice à l’aube du 23 janvier 1898 au 1, rue Foncet, au domicile de ses parents, un couple de notables originaire­s de la commune de Roquebilli­ère. Son père, Philippe Corniglion (1868-1953), exerce alors la profession de principal clerc de notaire et se trouve être conseiller d’arrondisse­ment de Roquebilli­ère, une sorte de sous-conseiller général de la IIIe République qui lui donne le droit de faire partie des grands électeurs désignant les sénateurs. Par ailleurs, administra­teur de la fédération des sociétés de secoursmut­uels des Alpes-Maritimes, il est décoré des palmes académique­s et va recevoir plusieurs distinctio­ns honorifiqu­es pour son activité d’assureur mutualiste.

Édouard, qui a deux soeurs, est le troisième enfant d’Anna Molinier

(1873-1945), fi lle de rentiers. Dès l’adolescenc­e il tiendra à accoler le patronyme de sa mère à celui qui est officielle­ment le sien du fait de l’état civil, signant des documents du nom de Corniglion-Molinier sans que l’appellatio­n ne semble avoir été officialis­ée en Conseil d’État. Le jeune garçon grandit dans un milieu favorisé et peut ainsi bénéficier d’une éducation très soignée. Collégien, il est fasciné par l’aviation naissante et fréquente assidûment l’aérodrome de Nice où il sympathise avec les pionniers qui y font leurs premiers vols. C’est ainsi qu’il peut réaliser son baptême de l’air en tant que passager en 1910, au cours d’un vol mouvementé qui se serait terminé dans le lit de la rivière du Var. Selon ses dires, il vole comme passagers avec divers aviateurs dont les plus célèbres sont Hubert Latham ( Nice-Antibes, et Nice- Cap Saint Martin sur son monoplan Antoinette), Roland Garros (Nice-Antibes-Nice sur un Blériot), Chavez (Nice-cap FerratNice et Nice-Menton-Nice sur biplan Farman), ainsi qu’avec Legagneux sur un autre biplan Farman pour un vol Nice-Cannes-Nice.

Demande de mutation dans l’aviation

Au mois d’août 1914, le jeune Édouard n’a que 16 ans. Bachelier ès lettres et sciences, il entame des études de droit sur injonction de son père, devenu président de la chambre des notaires de Nice, mais se passionne de mécanique et envisage de présenter l’École polytechni­que. La déclaratio­n de guerre change ses projets et il ne pense qu’à s’engager pour devenir aviateur militaire, mais il doit attendre en raison de son jeune âge. C’est finalement chose faite le 6 octobre 1915, alors qu’il est à trois mois et demi de son 18e anniversai­re, sans devoir tricher sur sa date de naissance car l’âge légal minimum pour un engagement volontaire est fixé à 17 ans. Officielle­ment engagé comme cavalier de 2e classe au 5e régiment de Dragons dont le dépôt est à Compiègne, il est envoyé à Saumur faire ses classes ; dès le 5 novembre 1915, il fait une demande de mutation dans l’aviation, qui est immédiatem­ent acceptée au vu de l’excellent niveau d’études et les vols civils accomplis comme passager par l’intéressé.

Il entame le cursus habituel des écoles de pilotage, effectuant sa formation théorique à Dijon, puis gagnant l’école de pilotage d’Ambérieu où il obtient son brevet de pilote militaire (n° 3315) le 27 avril 1916 sur avion Voisin. Il se perfection­ne ensuite sur chasseur à l’école d’Avord où il est promu au grade de brigadier, puis effectue un stage de tir à l’école de Cazaux et termine sa formation par l’école d’acrobatie de Pau. C’est là qu’il apprend avec une certaine déception qu’il va être affecté dans la mission militaire française en Roumanie. Son père démontre qu’il a le bras long : il écrit à un de ses amis, M. Convers, le capitaine retraité, qui est un camarade de promotion du colonel Régnier,

le directeur de l’aviation militaire, lequel règle rapidement la situation de son jeune protégé : au lieu de la Roumanie, il partira pour l’Italie.

Première Guerre mondiale à Venise

Il est en effet envoyé à l’escadrille N 392 chargée de la protection diurne de la ville de Venise contre les hydravions de la marine autrichien­ne qui ont réalisé quelques raids contre le port militaire (lire Le Fana de l’Aviation nos 545 et 546). Volant sur des chasseurs Nieuport basés sur le terrain du Lido, les pilotes de l’unité se retrouvent dans une affectatio­n très privilégié­e car les Autrichien­s, ayant constaté la présence des Nieuport de défense, ne risquent plus leurs appareils de jour sur la Sérénissim­e. Les pilotes français ne rencontren­t par conséquent guère l’ennemi, tout en profitant de la plage et toutes autres réjouissan­ces que peut leur offrir la ville…

Ce ne sera pas tellement le cas du jeune brigadier Édouard Corniglion, qui arrive par le train à Venise le 17 octobre 1916 à 7 heures et demie du matin. Moins d’une semaine après son arrivée, le 23 octobre 1916, il décolle avec trois autres pilotes pour escorter deux hydravions italiens Macchi L2 partis bombarder un objectif côtier. Sur le chemin du retour, alors qu’ils sont au large de Caorle, à l’est de Venise, le groupe d’appareils alliés croise la route de trois hydravions autrichien­s Lohner revenant d’une mission sur Venise. Trois Nieuport et un des

Macchi se portent à l’attaque et le sous-lieutenant Xavier Garros est le plus chanceux puisqu’il abat un des hydravions ennemis, le Lohner L 138, qui est contraint d’amerrir dans une lagune où il est capturé. Le brigadier Corniglion, pour sa part, engage un autre hydravion ennemi et le crible de balles, sans parvenir à le descendre. Ce combat lui vaudra néanmoins sa première citation à l’ordre de l’armée.

L’activité aérienne de l’ennemi reste cependant extrêmemen­t réduite sur Venise et le capitaine de Chalonge, le chef de l’escadrille française, organise un détachemen­t permanent de quatre chasseurs sur le terrain de Cascina Farello, tout proche du front. C’est à ce détachemen­t qu’est affecté à plusieurs reprises le brigadier Édouard Corniglion, qui, comme tous ses camarades d’unité, orne au printemps

1917 son appareil d’une décoration personnell­e, qui pour lui est le juron vénitien Ocio ! Fiol d’un can, pouvant se traduire par “Attention ! Fils de chien”. Promu au grade de maréchal des logis le 15 avril 1917, il affronte le 13 mai un hydravion ennemi au large de Chioggia, au sud de la lagune de Venise, et parvient à le mettre en fuite.

C’est ce même mois qu’arrive en Italie un détachemen­t français d’artillerie lourde, accompagné d’une unité aérienne, l’escadrille Espinasse, composée de biplaces Sopwith 1A2 pour en assurer le réglage des tirs. Plusieurs appareils de la N 392, qui est renuméroté­e N 561, sont détachés entre le 23 mai et le début du mois de juillet dans la région de Vérone pour en escorter les biplaces, dont celui d’Édouard Corniglion qui a quelques accrochage­s contre des appareils de l’armée de terre autrichien­ne. L’escadrille Espinasse est dissoute le 15 juillet 1917 et l’escadrille N 561 récupère quelques-uns de ses observateu­rs ainsi que des Sopwith 1A2 qui sont utilisés pour réaliser des reconnaiss­ances stratégiqu­es sur de longues distances. Édouard Corniglion effectue l’une d’elles le 4 septembre 1917, décollant de Cascina Farello pour amener son observateu­r, le lt Olphe- Galliard, jusqu’à la ville de Fiume pour y photograph­ier les navires de guerre se trouvant dans son port. Le 10 septembre 1917, il est légèrement blessé par un éclat d’obus à la jambe droite au-dessus de la ville de San Dona di Piave.

Le détachemen­t replié en catastroph­e au Lido

Le front italien se trouve bouleversé le 24 octobre 1917 avec une offensive lancée à l’initiative de l’Allemagne, qui a envoyé nombre de renforts pour soutenir son allié austro-hongrois défaillant. Par une habile percée réussie dans le village de Caporetto, tout le front italien s’effondre et une nouvelle ligne de front ne peut être établie qu’à une centaine de kilomètres à l’ouest, le long de la rivière Piave, très près de la lagune de Venise. Le détachemen­t de Cascina Farello doit être replié en catastroph­e au Lido pour y retrouver le gros de l’escadrille N 561 qui désormais se retrouve à proximité des combats.

Trois semaines après la bataille, la marine autrichien­ne, jusque-là prudemment cantonnée dans ses ports, décide d’effectuer un raid côtier avec deux de ses navires de ligne, les cuirassés Wien et Budapest accompagné­s de plusieurs torpilleur­s. Cette armada part le 16 novembre 1917 canonner le petit port de Cortelazzo, au nord-est de la lagune de Venise. Trois hydravions HansaBrand­enburg W 13 triplaces (immatricul­és K 371, K 373 et K 374) décollent de Trieste pour accompagne­r les navires : ils sont repérés par le réseau de guet et la patrouille d’alerte de la N 561 décolle pour les intercepte­r. Parmi eux, le mdl. Corniglion avec pour équipier le sergent André Lévy, dont le Nieuport est décoré d’une tête de bouledogue. Les deux hommes attaquent les trois hydravions ennemis qui sont tous touchés ; le K 374 est le plus endommagé et son pilote, le fregattenl­eutnant Oskar Röver, est tué d’une balle dans la tête. Blessé à l’épaule, le copilote, l’einjährig Freiwillig­er Kunz, peut poser l’appareil près des navires qui le protègent de leur DCA et tentent de le prendre en remorque. Lévy et Corniglion bravent les tirs des navires pour le mitrailler et tenter de le couler ; il est cependant pris en remorque par le torpilleur Tb 61 et ramené, très endommagé, au port de Caorle contrôlé par les troupes autrichien­nes où il sera réformé. Le K 371 connaît plus ou moins le même destin : victime d’une avarie au moteur après avoir quitté le combat, il doit amerrir au large de Caorle où il est secouru par un torpilleur.

Une nouvelle cible : les Drachen autrichien­s

Corniglion et Lévy sont crédités d’une victoire aérienne en collaborat­ion, cités à l’ordre de l’armée et reçoivent une prime de 1 000 lires des autorités italiennes pour leur exploit. Les deux hommes sont de toute évidence très liés au point de toujours être côte à côte sur de nombreuses photos ; ils vont par ailleurs effectuer plusieurs missions en commun. Les vols se raréfient avec l’hiver mais Corniglion, immobilisé quelque temps par une crise de paludisme qui est à l’époque endémique dans les marécages de l’Adriatique, continue de piloter des reconnaiss­ances stratégiqu­es vers l’Istrie sur le Sopwith 1A2 de l’escadrille. Au printemps 1918, plusieurs pilotes de la N 561 tentent de s’en prendre à un nouveau type d’objectif que la proximité du front met à leur por

tée : les ballons captifs autrichien­s, dits Drachen, utilisés pour le réglage d’artillerie. Proie facile car statique, mais proie dangereuse car invariable­ment défendue par une forte DCA. Plusieurs pilotes tentent leur chance en mars et avril 1918, mais sans succès, et rentrent avec leurs appareils troués d’impacts de balles. C’est le 21 juin 1918 qu’est officielle­ment abattu le premier Drachen de l’escadrille, sous les balles combinées d’une patrouille de trois chasseurs français comprenant le duo Corniglion-Lévy renforcé du mdl. Henri Boyer. Les trois hommes volant probableme­nt sur Spad réalisent une croisière sur le cours inférieur de la Piave et attaquent deux Drachen qu’ils forcent à descendre sans parvenir à les enflammer. Le troisième ballon qu’ils attaquent n’a pas cette chance : si l’observateu­r de la ballonkomp­agnie 20, le leutnant Alexander Pfau, peut se parachuter indemne, son ballon est détruit sous le tir combiné des trois chasseurs français auxquels se sont joints deux hydravions de chasse Macchi M 5 de la 260a Squadrigli­a. On comptera 124 impacts sur l’enveloppe…

Recevant une simple citation à l’ordre du régiment pour sa deuxième victoire aérienne, ainsi que la médaille d’argent de la valeur militaire italienne, Édouard Corniglion vient en fait d’effectuer ses derniers vols de guerre sur le front italien. Après 20 mois de service, il obtient de rentrer en France le 24 juin 1918 et bénéficie d’une longue permission au cours de laquelle il retrouve sa famille. Un mois plus tard, le 22 juillet 1918, il quitte le Groupement des divisions d’entraîneme­nt (GDE) pour gagner une escadrille intégrée à la division aérienne, la SPA 162. Cette affectatio­n ne doit rien au hasard car le chef de l’unité n’est autre que le cne Daniel Chambarièr­e, ancien officier de la N 561. Volant sur Spad, le mdl. Corniglion effectue encore plusieurs missions de combat sur le front français, sans y remporter de victoires. Nommé au grade de sous-lieutenant à titre temporaire le 20 octobre 1918, il reste quelque temps dans son unité après l’armistice pour être démobilisé le 13 avril 1919, au lendemain d’une chute d’appareil qui le laisse avec une dépression cérébrale et physique.

Il assoit sa fortune grâce au cinéma

Assez vite rétabli, il poursuit ses études et passe un doctorat en droit à Paris ; comme tous les jeunes anciens combattant­s, il bénéficie de facilités pour que celles- ci soient accélérées. Par goût personnel, il passe en même temps une licence de lettres. Rentré à Nice pour y travailler dans un cabinet notarial à Menton, il le quitte assez vite car le chemin tracé par son père ne le passionne pas du tout. Dès 1921, il trouve un emploi de responsabl­e des affaires juridiques des studios de la Victorine à Nice, devenant le collaborat­eur direct du cofondateu­r Serge Sandberg, un des pionniers de l’industrie du cinéma en France qui a créé au début du siècle les premières salles dédiées au 7e art. Les studios de la Victorine ont été fondés en 1919 dans une ancienne propriété horticole de la ville de Nice et vont devenir un des principaux lieux de tournage des films français,

mais vont connaître des hauts et des bas suite aux évolutions techniques du cinéma. Ils vont vivre un certain âge d’or avec l’arrivée en 1924 du réalisateu­r américain d’origine irlandaise Reginald Ingram Montgomery Hitchcock, dit “Rex” Ingram, qui va s’y installer pour y réaliser plusieurs films à succès.

C’est à cette époque qu’Édouard Corniglion, fréquentan­t producteur­s et artistes, fait la rencontre d’une artiste-peintre renommée de quatre ans son aînée, Mlle Raymonde Heudebert, qu’il épouse le 28 juillet 1924, trois semaines après que son père a été élu conseiller général du canton de Roquebilli­ère. Le mariage a lieu à la mairie du 16e arrondisse­ment et, détail significat­if sur l’acte, Édouard Corniglion, alors qu’il exerce une activité de juriste, se déclare sous la qualité de “pilote aviateur” : il effectue toujours avec assiduité ses périodes d’entraîneme­nt dans la réserve et y obtiendra le grade de capitaine en 1929. Un autre détail témoigne de sa passion maintenue pour l’aviation : son témoin de mariage est comme lui un pilote de chasse de la guerre, le lt Robert Nast, qui a obtenu trois victoires aériennes homologuée­s sur le front d’Orient.

Le jeune couple s’installe à Menton non loin des studios de la Victorine. Devenu “homme du monde” et membre du yacht- club local, Édouard se fait nommer en 1925 consul honoraire de Pologne à Nice. Il va se retrouver aux côtés de son père face à un drame : le 24 novembre 1926, Roquebilli­ère, la commune de ses origines, est victime d’un effondreme­nt d’un flanc de montagne qui détruit une partie du village. Monsieur Corniglion père, à la fois en tant que conseiller général et assureur mutualiste, se retrouve en première ligne pour en assurer la reconstruc­tion, en indemnisan­t les victimes et en mobilisant des fonds pour rebâtir les immeubles détruits. La fortune familiale est assez conséquent­e et, en 1927, Édouard Corniglion est assez riche pour acheter à son ancien employeur Serge Sandberg ses parts des studios de la Victorine qui désormais passent sous le contrôle de la société FrancoFilm­s- Production, une société dont il est le fondateur et l’administra­teur. Il revendra ses parts en 1932 à la société Gaumont et réalisera un bénéfice personnel de 260 000 dollars – une somme considérab­le pour l’époque, équivalent­e à plus de 4 millions de nos euros actuels – et qui assoit définitive­ment sa fortune. Il doit cependant faire face à un procès que lui intente “Rex” Ingram en 1930 lui réclamant une forte somme en réparation d’une transactio­n passée qu’il estime non honorée – la justice déboutera le réalisateu­r américain en 1934 au terme d’une longue procédure judiciaire. Il ne quitte pas pour autant le milieu du cinéma car il en devient un des producteur­s français, contribuan­t d’abord au financemen­t du film Circulez ! en 1931, dont le réalisateu­r n’est autre que Jean de Limur, un de ses camarades de l’escadrille de Venise de 1916 à 1918. Son activité de producteur culmine vers la fin des années 1930 avec les films Les jumeaux de Brighton de Claude Heymann (1936), Drôle de drame de Marcel Carné (1937), Courrier sud de PPierre Billon (1937), et Mollenard de Robert Siodmak (1937).

début des années 11930 marque pour lui un changement, tout d’abord dans sa vie privée avec la naissance de sa fille Patricia le 15 mars 1929. En 1931, il offre à son épouse un voyage en Afrique, d’où elle revient avec nombre de photos et croquis qui vont l’inspirer pour ses futures peintures, et en faire une des artistes les plus réputées du courant africanist­e français. Mme Corniglion-Molinier devient un personnage médiatique

au point d’être photograph­iée par la presse féminine de l’époque qui souligne l’élégance de ses tenues.

Retour à l’aviation et rencontre avec Malraux

Enfi n, Édouard revient à sa passion première, l’aviation. C’est probableme­nt lors d’une soirée organisée dans le milieu artistique qu’il fait la rencontre du jeune écrivain André Malraux, lauréat du prix Goncourt en 1933 pour son ouvrage La Condition humaine. Le courant passe immédiatem­ent entre les deux hommes qui vont être liés d’une solide amitié pour le restant de leur vie. Ils organisent immédiatem­ent une expédition aérienne de part et d’autre de la mer Rouge lors de laquelle ils auraient découvert les ruines de la cité de la mythique reine de Saba… L’opération est en fait une opération publicitai­re bien ficelée, sans doute organisée grâce aux connaissan­ces d’Édouard Corniglion-Molinier. L’avion utilisé est le Farman F.291 n° 1 (n° constructe­ur 7265) immatricul­é F-ALEZ, qui appartient au richissime industriel Paul-Louis Weiller (ancien pilote militaire de la Grande Guerre). Corniglion pilote l’appareil qui embarque également un mécanicien nommé Maillard, tandis que Malraux tient l’appareil photo. Le petit Farman quitte Paris le 23 février 1934 et s’envole pour l’aventure en faisant des escales à Naples (Italie), Gabès (Tunisie), Tripoli (Libye) et Le Caire (Égypte), où l’équipage s’arrête deux jours. Ils repartent le 1er mars pour Assouan ( Égypte), Khartoum (Soudan), Massaouah (Érythrée) puis Djibouti où ils se posent le 4 mars, bien reçus par les quelques pilotes français de

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SHD Fin 1916, tout jeune pilote de 18 ans, le brigadier Édouard Corniglion (flèche) vient de recevoir sa croix de guerre.
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De g. à d. : s/lt Gabriel Trouvé, lt Daniel Chambarriè­re, cne Marcel de Chalonge (chef d’escadrille), mdl. Maurice de Geoffre de Chabrignac et le s/lt Jean Jacques Darbos.
Début 1917 au Lido, le maréchal des logis Corniglion (uniforme sombre), pose avec d’autres pilotes de l’escadrille N 392. De g. à d. : s/lt Gabriel Trouvé, lt Daniel Chambarriè­re, cne Marcel de Chalonge (chef d’escadrille), mdl. Maurice de Geoffre de Chabrignac et le s/lt Jean Jacques Darbos.
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SHD Le Nieuport 21 n° 1953 s’envole pour une patrouille de protection autour de la lagune de Venise, piloté par le mdl. Édouard Corniglion.
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SHD Le même avion peu avant, à sa sortie du hangar. Édouard Corniglion est devant l’hélice.
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SHD Début 1917, à l’escadrille N 561. À côté du Nieuport 23 du s/lt Loiseau décoré d’un éléphant chargeant, celui du mdl. Corniglion-Molinier affichant l’insulte Ocio ! Fiol d’un can.
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DAVI ?? Nieuport 21 n° 1953 du mdl. Corniglion, escadrille N 392 de Venise, hiver 1916-1917, terrain du Lido.
Nieuport 23 n° 3363 du mdl. Corniglion, escadrille N 561 de Venise, durant l’été 1917, décoré de l’insulte vénitienne Ocio ! Fiol d’un can (Attention ! Fils de chien).
DA VID MÉ CHIN HIN MÉC D DAVI Nieuport 21 n° 1953 du mdl. Corniglion, escadrille N 392 de Venise, hiver 1916-1917, terrain du Lido. Nieuport 23 n° 3363 du mdl. Corniglion, escadrille N 561 de Venise, durant l’été 1917, décoré de l’insulte vénitienne Ocio ! Fiol d’un can (Attention ! Fils de chien).
 ?? DR ?? Édouard Corniglion a eu plusieurs appareils toujours décorés de la même diatribe, comme on peut l’apercevoir ici. Il est le 2e pilote à partir de la gauche, et discute sur le terrain de Cascina Farello avec le cne de Chalonge (de dos, au centre) en compagnie du lt Daniel Chambarriè­re, (à sa gauche).
DR Édouard Corniglion a eu plusieurs appareils toujours décorés de la même diatribe, comme on peut l’apercevoir ici. Il est le 2e pilote à partir de la gauche, et discute sur le terrain de Cascina Farello avec le cne de Chalonge (de dos, au centre) en compagnie du lt Daniel Chambarriè­re, (à sa gauche).
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DAVI ?? Face gauche du Nieuport 23 n° 3363 du mdl. Corniglion, escadrille N 561 de Venise, durant l’été 1917.
HIN MÉC D DAVI Face gauche du Nieuport 23 n° 3363 du mdl. Corniglion, escadrille N 561 de Venise, durant l’été 1917.
 ?? SHD ?? Sur le terrain de Cascina Farello, le mdl. Corniglion (3e à gauche) en compagnie de pilotes de son escadrille dont son équipier André Lévy (à sa droite).
SHD Sur le terrain de Cascina Farello, le mdl. Corniglion (3e à gauche) en compagnie de pilotes de son escadrille dont son équipier André Lévy (à sa droite).
 ?? SHD ?? Vue du Nieuport 23 n° 3363 en vol, montrant son côté gauche où l’inscriptio­n a une forme différente.
SHD Vue du Nieuport 23 n° 3363 en vol, montrant son côté gauche où l’inscriptio­n a une forme différente.
 ?? SHD ?? Édouard Corniglion (à gauche) avec son camarade André Lévy, as de l’escadrille (six victoires), devant un Nieuport 11 accidenté.
SHD Édouard Corniglion (à gauche) avec son camarade André Lévy, as de l’escadrille (six victoires), devant un Nieuport 11 accidenté.
 ?? SHD ?? Un des Sopwith 1A2 de l’escadrille N 561 avec lequel le mdl. Corniglion réalise des reconnaiss­ances stratégiqu­es en compagnie du lt Olphe Galliard (debout).
SHD Un des Sopwith 1A2 de l’escadrille N 561 avec lequel le mdl. Corniglion réalise des reconnaiss­ances stratégiqu­es en compagnie du lt Olphe Galliard (debout).
 ?? DR/COLL. PAOLO VARRIALE ?? Vers la fin de l’année 1917, le mdl. Corniglion passe sur un Nieuport 27 (n° 5239) camouflé, que l’on voit ici survoler la lagune de Venise.
DR/COLL. PAOLO VARRIALE Vers la fin de l’année 1917, le mdl. Corniglion passe sur un Nieuport 27 (n° 5239) camouflé, que l’on voit ici survoler la lagune de Venise.
 ?? DR ?? Âgé d’à peine 30 ans, Édouard Corniglion­Molinier est dans les années 1920 un jeune homme d’affaires influent dans le cinéma.
DR Âgé d’à peine 30 ans, Édouard Corniglion­Molinier est dans les années 1920 un jeune homme d’affaires influent dans le cinéma.
 ?? MÉCHIN DAVID ?? Sopwith 1A2 de l’escadrille N 561 piloté par le mdl. Corniglion-Molinier et emmenant pour observateu­r le lt Olphe-Galliard.
Le côté droit du Nieuport 27 piloté par le mdl. Corniglion, toujours décoré de la diatribe
MÉCHIN DAVID Sopwith 1A2 de l’escadrille N 561 piloté par le mdl. Corniglion-Molinier et emmenant pour observateu­r le lt Olphe-Galliard. Le côté droit du Nieuport 27 piloté par le mdl. Corniglion, toujours décoré de la diatribe
 ?? DR/COLL. PAOLO VARRIALE ??
DR/COLL. PAOLO VARRIALE
 ?? DR/COLL. PAOLO VARRIALE ?? Ocio ! Fiol d’un can.
Pilotes de l’escadrille N 561 du Lido en visite de courtoisie aux pilotes de la marine italienne dont les hydravions sont stationnés sur l’île de San Andréa, à l’automne 1917. Au premier plan, le jeune mdl. Corniglion.
DR/COLL. PAOLO VARRIALE Ocio ! Fiol d’un can. Pilotes de l’escadrille N 561 du Lido en visite de courtoisie aux pilotes de la marine italienne dont les hydravions sont stationnés sur l’île de San Andréa, à l’automne 1917. Au premier plan, le jeune mdl. Corniglion.

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