Le Fana de l'Aviation

Réponse de notre spécialist­e de la période, Michel Bénichou :

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“Les deux photos en noir et blanc sont légendées en anglais ; elles montreraie­nt le biplan Henry Farman de Louis Paulhan en démonstrat­ion à Los Angeles en 1910. Louis Paulhan embarqua pour les ÉtatsUnis avec deux biplans Farman, deux monoplans Blériot et deux “élèves”, Miscarole et Masson, le 23 décembre 1909. Il avait obtenu un contrat de présentati­ons aux États-Unis, lui assurant, selon L’Aérophile mais au conditionn­el, 700 000 francs de gains en sept mois, une somme colossale. Il commença par s’illustrer en battant à “l’altitude formidable” (sic) de 1 380 m (ramenée officielle­ment à 1 260 m), un record du monde, le 12 janvier 1910. L’une des deux photos (ci-contre) fut prise lors de cet événement à San Dominguez, près de Los Angeles, où Paulhan rafla la majorité des prix, empochant plus de 15 000 dollars en plus de son indemnité de 125 000 francs ! Paulhan était alors l’un des

aviateurs les plus célèbres et, en tout cas, celui qui gagnait le plus d’argent à cette époque. À Denver, il vola devant plusieurs dizaines de milliers de spectateur­s, mais y cassa un de ses aéroplanes. Il évolua aussi à La Nouvelle-Orléans, à New York au cours de manifestat­ions qui rapportère­nt aussi de gros profits à leur organisate­ur américain. Cependant, en avril 1910, Paulhan était de retour en France, accompliss­ant de nouvelles performanc­es, puis il gagna les 250 000 francs du prix du Daily Mail en remportant la course Londres-Manchester ; il se produisit dans plusieurs autres pays d’Europe tout au long de l’année, avant d’inaugurer la “Machine à voler”, un biplan de sa conception qui n’eut guère de succès.

Il ne semble pas que l’autochrome Lumière montre Paulhan. La ressemblan­ce n’est pas flagrante. Notons que sur ce biplan Henry Farman, le manche est déplacé de la droite vers le centre, conforméme­nt à une décision de l’armée française qui intervint courant 1910. Ne pas non plus chercher à donner un numéro de type à ces biplans qui connurent une telle quantité de variantes que leur constructe­ur lui-même ne s’y retrouvait plus.

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LOC À gauche, Louis Paulhan avec son Farman à San Dominguez, près de Los Angeles.
 ?? LOC ?? Ci-dessous au même endroit, Louis Paulhan et sa passagère Mrs Ferris en janvier 1910.
LOC Ci-dessous au même endroit, Louis Paulhan et sa passagère Mrs Ferris en janvier 1910.

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