ell in may and go away ? » Fallait-il suivre le célèbre adage anglais qui conseille de déserter les marchés du printemps à l’automne pour n’en garder que les meilleurs moments, en début et en fin d’année ? Si le grand plongeon de janvier a été presque effacé par le rebond enregistré après la mi-février, les Bourses européennes ont été plus hésitantes ces dernières semaines. Et voilà que, depuis quelques jours, la Banque centrale américaine entonne de nouveau un refrain mis en sourdine en janvier. Sa présidente, Janet Yellen ( photo), comme d’autres membres influents de l’institution, préparent, au gré des petites phrases et des discours, les marchés à une prochaine hausse des taux directeurs. En juin ? En juillet ? Les investisseurs, qui n’y croyaient pas encore début mai, s’y résignent. Si la remontée des taux n’est pas une bonne nouvelle en elle-même pour les marchés, les motivations de la FED, elles, ont de quoi les réjouir : elle veut agir pour normaliser sa politique monétaire car la croissance américaine accélère enfin, le taux de chômage est très faible et l’économie mondiale, Chine en tête, va mieux. « Historiquement, on l’a vu souvent, une hausse des taux d’intérêt n’empêche pas les actions de monter en Bourse quand la reprise économique est là pour soutenir les profits » , rappelle Julien-Pierre Nouen, directeur des études économiques chez Lazard Frères Gestion. Elle est en revanche de mauvais augure pour les obligations, traditionnelles rivales des actions, qui désespèrent aujourd’hui les plus grands spécialistes, comme Paul Read, coresponsable de la gestion obligataire chez Invesco. « Elles n’offrent plus aucun revenu pour couvrir le risque. Je préfère les actions. Elles, au moins, offrent des dividendes et un rendement. » Jeffrey Taylor, le spécialiste « actions européennes » de la même maison, ne le contredit pas. Selon lui, les peurs dans le marché seraient excessives aujourd’hui.