Le Figaro Magazine

- DAVID DESGOUILLE­S

Que n’a-t-on dit sur le génie manoeuvrie­r de François Hollande ! Pour un peu, les observateu­rs les plus sévères envers sa présidence depuis quatre ans lui accorderai­ent encore cette habileté. Alors qu’il ne tardera pas à trouver du gaz de schiste à force de s’enfoncer dans les sondages, l’homme qui avait réussi à s’empêtrer dans la ridicule affaire Leonarda fait encore l’objet d’une admiration non feinte de la part de la fine fleur du journalism­e politique parisien. Ainsi, sa décision de laisser le Parti socialiste organiser une primaire fin janvier a été saluée comme un joli coup. Lui permettant d’être relégitimé à gauche, il tendrait ainsi un piège à ses adversaire­s. François Hollande, qui rêve d’affronter encore une fois Nicolas Sarkozy, a pourtant oublié d’observer les mésaventur­es de son prédécesse­ur à l’Elysée. L’ancien président ne voulait pas non plus de la primaire. Ne pouvant s’empêcher de reprendre la tête de son parti, il a dû alors en accepter le principe, aux conditions exigées par ses concurrent­s. En tant que président sortant, François Hollande aurait pu refuser cette compétitio­n et voilà qu’il s’y soumet. Demain, il devra accepter ce que son futur adversaire Arnaud Montebourg a déjà commencé à exiger, prenant l’opinion à témoin : une élection ouverte à tous avec plusieurs milliers de bureaux de vote. Pour en être l’importateu­r en France et en avoir été la surprise en 2011, l’ancien ministre connaît bien le principe de l’élection primaire ouverte. Poussé par Montebourg dans le piège qu’il aurait préalablem­ent tendu, François Hollande apparaîtra­it ainsi définitive­ment comme l’emblème de la fameuse « maladresse des habiles ».

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