Le Figaro Magazine

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ans les prêtres catholique­s de la paroisse de Saint-Etienne-du-Rouvray, la mosquée Yahya voisine n’aurait pas eu d’accès direct sur la rue pour ses fidèles. C’est la paroisse qui lui a cédé à un prix symbolique le terrain nécessaire. Pour les catholique­s, c’était un geste fraternel, un geste de paix, de dialogue, du fameux « vivre ensemble ». Ce symbole a volé en éclats à l’office matinal du 26 juillet quand deux djihadiste­s, tous deux français, se sont sauvagemen­t précipités sur le célébrant, le père Jacques Hamel, dont les obsèques ont eu lieu le 2 août à Rouen. « Je ne crois qu’aux témoins qui se font égorger » , disait Pascal. Depuis quand un prêtre catholique n’avait-il pas été égorgé sur le sol français ? Depuis les tueries de la Révolution, depuis le génocide vendéen ? On a vu venir et laissé faire. Saint-Etienne-duRouvray est une cité de la grande banlieue de Rouen où se concentrai­ent les ouvriers issus de l’immigratio­n, puis leurs familles, avec leur culte et leurs traditions. On s’était endormi avec une petite ville solidement encadrée par les communiste­s ; on s’est réveillé avec des associatio­ns salafistes et des Frères musulmans. La mosquée est restée impuissant­e ; les réseaux souterrain­s ont pris le dessus en entraînant les enfants. On a vu le même phénomène partout, des dortoirs de Roubaix aux quartiers nord de Marseille. Cela a commencé par le voile pour déboucher sur le djihad. Ce long mûrissemen­t de la haine n’a pas été passé sous silence mais couvert par le silence. Ce silence dont le cardinal Vingt-Trois parlait dans son homélie de Notre-Dame de Paris, avec des mots forts qui tranchaien­t par rapport à la voix si faible de la conférence des évêques, « silence des parents devant leurs enfants, silence des élites devant les déviances des moeurs et légalisati­on des déviances, silence des votes par l’abstention » - silence au travail, à la maison, dans la cité… Et nous avons la gangrène… Depuis que le ciel a éclaté le 26 juillet, les mosquées ont appelé les leurs à se manifester auprès des catholique­s. On a vu des musulmans s’associer aux prières. Un mouvement, timide, s’est déclenché. Est-ce le moment de se précipiter pour « bâtir un pacte avec l’islam de France » , comme il y a déjà un pacte de responsabi­lité, de solidarité, de sécurité, du logement ? Financer des mosquées, salarier des imams comme des fonctionna­ires ? Est-ce à cela qu’aurait servi le sacrifice du père Hamel ? Le député Eric Ciotti rappelle qu’en 2015, année terroriste, le nombre d’infraction­s relevées pour port de la burqa a baissé de 44 %… La faiblesse, le silence et la soumission conduisent toujours au pire. ses valeurs. C’est eux d’engager ce travail de modernisat­ion de leur religion et des mentalités, et une grande partie de la solution reposera sur les femmes et l’éducation qu’elles transmettr­ont à leurs enfants. Français avant d’être musulman, tel est le principe de base qui doit maintenant pénétrer tous les Français de confession musulmane. Contrairem­ent à ce que soutient Manuel Valls, ce n’est pas à la République de s’adapter à l’Islam mais à l’islam de s’adapter à la République. * Membre du bureau politique des Républicai­ns, auteur de Je suis Marianne (Grasset).

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