L’OPTIMISME DE CAMBADÉLIS
« Le moment clé de la campagne sera le 4 février. » Jean-Christophe Cambadélis en est persuadé, la présidentielle est loin d’être jouée. Evidemment, le premier secrétaire du PS est dans son rôle en voulant croire que François Hollande peut encore gagner en mai 2017. Mais il existe encore un scénario dans lequel le chef de l’Etat peut s’en sortir. Un scénario qui implique, cela dit, beaucoup de conditions. « C’est le Rubik’s Cube » assure Jean-Christophe Cambadélis, qui prépare activement le rendez-vous du 4 février, la convention d’investiture du candidat désigné par la primaire socialiste. Si François Hollande la gagne, il aura le soutien de la gauche du PS. Si, dans le même temps, Emmanuel Macron n’a pas réussi sa percée dans les sondages, il n’aura d’autre choix que de soutenir le président sortant. « De Hamon à Macron, Hollande aura un espace plus large », veut se persuader le patron des socialistes, convaincu que « les ralliements créeront la dynamique dans une campagne où tout sera affaire de signes ».
« Ne tarde pas trop car ça se bouscule au portillon. » Quand Emmanuel Macron lui conseille de vite se décider à le rejoindre, Jean-Vincent Placé reste ferme : « Je suis avec Hollande. » Le secrétaire d’Etat n’a pas cédé à la macronmania, il raisonne en pur politique : « Quel est l’espace politique ? » Et ce ne sont pas les sondages, flatteurs aujourd’hui, qui vont le faire changer d’avis. « J’ai vu Eva Joly à 14 % en octobre 2011 ! C’est dire… » , s’amuse l’ancien dirigeant EELV qui se souvient que la candidate à la présidentielle a fini à 2,3 % !
Hollande aura un espace plus large
« Je suis en situation de défendre toutes les mesures. » François Baroin n’a aucun état d’âme. Il soutient Nicolas Sarkozy et défend une à une les propositions les plus controversées du candidat. Notamment celle sur les centres de rétention pour les islamistes radicaux : « J’aime l’idée qu’il s’est réapproprié ce que font déjà les maires pour les quelque 70 000 personnes qui sont internées pour raisons psychiatriques. » Celui qui est présenté par le candidat comme son futur Premier ministre ne craint pas un retournement de situation à la faveur des tractations indispensables au rassemblement de la famille entre les deux tours de la primaire. « On a une relation de confiance, assure le sénateur-maire de Troyes. Ce serait bizarre de faire d’un des battus de la primaire un des hommes forts du régime. »