RAYMOND BARRE

Quoi de neuf en 2016 ? Raymond Barre, pardi ! C’est la conclusion que l’on peut tirer du colloque organisé par l’association Présence de Raymond Barre, mardi dernier au Sénat. Intitulé « De la rigueur en politique », il a démontré que la force de l’ancien Premier ministre (1976-1981) et candidat à l’élection présidentielle de 1988 tenait, notamment, à sa capacité de dire la vérité, qu’il fût au pouvoir ou en campagne. Quarante années après sa nomination à Matignon par Valéry Giscard d’Estaing, en remplacement de Jacques Chirac, ses exigences sont toujours d’actualité. Comme l’a relevé François Bayrou :

« Raymond Barre avait deux mantras : la confiance et le cap. » Deux caractéristiques qui manquent cruellement aujourd’hui aux hommes politiques, soit parce qu’ils sont incapables de fixer un cap clair, soit parce qu’ils n’inspirent pas confiance aux Français. Comme le disait l’ancien Premier ministre :

« Les Français ont toujours eu besoin de sentir qu’ils étaient gouvernés, quelles que puissent être par ailleurs les irritations et les revendications en tous sens ! C’est en tout cas la seule façon d’éviter le recours aux extrêmes, qui est peut-être le plus grand risque de la situation actuelle. » C’était en 1992 mais, vingt-quatre ans plus tard, ce propos est toujours vrai. Curieusement, Raymond Barre est le grand absent de la primaire de la droite et du centre de novembre prochain, les principaux candidats vantant davantage les mérites de Pompidou ou de Gaulle. Une erreur ?